
Le Burkina Faso a récemment organisé une édition des Journées des communautés étrangères vivant dans le pays, les 12 et 13 mai 2025 au Musée national de Ouagadougou. Cet événement vise à promouvoir l’intégration, le vivre-ensemble et la cohésion entre les différentes communautés étrangères et le peuple burkinabè. Pour cette édition, 21 communautés africaines étaient représentées, venues partager leurs cultures, leurs traditions et leurs mets dans une ambiance festive et fraternelle.
Dès l’entrée du musée, les visiteurs sont accueillis par un décor coloré, des sons de musique traditionnelle et des arômes enivrants de plats typiques. Chaque stand national incarne la richesse culturelle de son pays, de l’Angola au Burundi, en passant par le Tchad, le Cameroun, les deux Congo, le Libéria, le Sénégal ou encore le Ghana. Le stand du Burundi, en particulier, attire l’attention avec son immense drapeau tricolore et son atmosphère conviviale. Nicodème NIYONKURU, président de la communauté burundaise au Burkina Faso, y exprime son enthousiasme. Présent dans le pays depuis plus de vingt ans, il affirme n’avoir jamais rencontré de problèmes d’intégration et souligne l’accueil chaleureux des Burkinabè. Selon lui, les mariages mixtes contribuent au renforcement des liens entre les deux communautés.
Un peu plus loin, le stand du Liberia attire également de nombreux visiteurs. Stephen Paubu GBOYOH, un homme d’une cinquantaine d’années ayant voyagé à travers l’Afrique, salue l’hospitalité burkinabè et critique avec fermeté les pays africains qui expulsent des ressortissants africains. Il plaide pour une Afrique unie où la libre circulation des personnes serait la norme, à l’image du Burkina Faso. À ses côtés, Victoria YAWSON, sa compatriote, partage sa joie d’avoir pu découvrir et goûter aux spécialités culinaires des autres communautés, lançant un vibrant « vive l’intégration africaine ! ».
Le Ghana était aussi représenté à travers Abdoul Rahama MUTIA, une jeune femme, de mère burkinabè. Parlant couramment le Mooré, elle incarne le métissage culturel entre les deux pays. Elle confie mener ses activités économiques entre le Burkina Faso et le Ghana, illustrant une forme concrète d’intégration régionale. Mahamadou BASSOLE, un Burkinabè travaillant au port de Tema au Ghana, partage la même vision. Pour lui, les échanges interculturels devraient se poursuivre tout au long de l’année afin d’atténuer les incompréhensions et favoriser une meilleure connaissance mutuelle.
Au-delà des festivités, ces journées d’intégration révèlent un message fort : celui de l’unité africaine par la diversité culturelle. Elles rappellent aussi les défis auxquels sont confrontés les migrants africains sur le continent. Plusieurs participants, comme NIYONKURU et GBOYOH, dénoncent les politiques discriminatoires de certains États africains envers d’autres Africains, qu’ils jugent contraires à l’idéal panafricain. Ils appellent à des politiques plus humaines et inclusives, fondées sur la solidarité africaine.
En somme, ces journées ont permis non seulement de célébrer la richesse culturelle africaine, mais aussi de réfléchir à des valeurs fondamentales telles que l’intégration, la tolérance et le respect mutuel, dans un contexte continental marqué par des tensions identitaires et migratoires. Le Burkina Faso apparaît ainsi comme un modèle d’hospitalité et de coexistence pacifique entre les peuples.
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