
À Ndiaganiao, une commune du Centre-Ouest du Sénégal, le pémé, un bijou traditionnel, incarne bien plus qu’un simple accessoire. Au cœur d’échanges colorés, il devient le symbole d’une intégration culturelle entre le Sénégal et le Niger, rassemblant les peuples autour de traditions partagées et de créations artistiques.
À Ndiaganiao, le « pémé », un bijou ancestral des Sérères, est bien plus qu’un simple ornement. Mère Dibor, gardienne de cette culture, témoigne : « Le pémé est sacré dans la tradition sérère. Ce n’est pas seulement pour la beauté, mais aussi il est symbole de protection ». Ce même symbole est aussi honoré dans la culture haoussa du Niger, soulignant les parallèles culturels entre les deux nations.
Moutary Cissé, un jeune Nigérien ayant quitté son pays pour vendre des bijoux à Ndiaganiao, ajoute : « Ce bijou est fortement utilisé dans notre culture. Les femmes le portent lors des cérémonies, mais aussi au quotidien. Il y a une différence entre celui des cérémonies et celui de tous les jours ». Sa présence dans le village contribue à l’enrichissement mutuel des cultures sérères et haoussa, facilitant des échanges culturels enrichissants.
Un lien vital entre cultures
Pour Issa Cissé, jeune commerçant nigérien basé à Ndiaganiao, le bijou est fascinant par son pouvoir d’unir les cultures. Les artisans nigériens apportent avec eux des créations uniques, inspirées par la nature et les traditions, et enrichissent ainsi le savoir-faire local. Aissatou Diouf, résidente de Ndiaganiao, souligne l’importance de ces échanges : « En portant un pémé fabriqué par nos amis nigériens, je me sens connectée à une Afrique plus large. C’est une manière de célébrer notre diversité tout en renforçant notre unité. »
Les jeunes artisans nigériens, en intégrant des motifs modernes tout en restant fidèles à leurs traditions, captivent l’attention des Sénégalais. Ibrahim, un artisan, déclare : « Les jeunes ici apprécient les designs modernes tout en restant ancrés dans la tradition. » Fatoumata Tine, étudiante, insiste sur la responsabilité de cette nouvelle génération : « Il est crucial de préserver ces traditions tout en les adaptant à notre époque, sinon nous risquons de perdre une partie de notre culture. »
Le pémé, dont les prix commencent à 10 000 FCFA (environ 15 euros), est bien plus qu’un simple bijou : c’est un symbole d’interconnexion entre les peuples. À travers ce bijou, les jeunes artisans de Ndiaganiao redéfinissent leur identité culturelle tout en participant activement à l’intégration africaine. Chaque « pémé » devient ainsi un fil conducteur reliant les histoires, croyances et valeurs d’un continent riche et diversifié. En portant ce bijou, chacun devient un ambassadeur de cette belle mosaïque qu’est l’Afrique.
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