
La migration est un phénomène ancien en Afrique, caractérisé par les déplacements de populations à l’intérieur du continent ou vers d’autres régions du monde. Elle est motivée par diverses raisons : économiques, politiques, climatiques, ou encore socioculturelles. Aujourd’hui, le débat sur la migration oscille entre deux perspectives : est-elle un levier de développement pour l’Afrique ou constitue-t-elle un obstacle à son progrès durable ?
Plusieurs facteurs expliquent les flux migratoires en Afrique notamment les causes économiques (le chômage, le sous-emploi et la précarité), les causes politiques (les conflits armés, l’instabilité politique et la mauvaise gouvernance), et les causes climatiques (la désertification, les sécheresses et les catastrophes naturelles).
Migration : un levier de développement pour l’Afrique
La migration peut jouer un rôle positif dans le développement du continent. Parmi les aspects bénéfiques, il faut noter :
Un frein au développement durable
Cependant, la migration pose aussi plusieurs défis pour le continent africain tels que :
La fuite des cerveaux: le départ massif de talents qualifiés entraîne un déficit de compétences dans des secteurs clés dont santé, éducation, ingénierie. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que plus de 40 % des médecins formés en Afrique exercent à l’étranger. On estime qu’il manquera 6,1 millions de professionnels de la santé en Afrique d’ici à 2030, une hausse de 45 % depuis 2013, date à laquelle les dernières estimations ont été réalisées.
Solutions pour une migration bénéfique à l’Afrique ?
Pour maximiser les bénéfices de la migration tout en réduisant ses effets négatifs, plusieurs stratégies peuvent être mises en place.
-Il faut encourager la migration circulaire en mettant en place des programmes facilitant le retour et la réinsertion des migrants dans leurs pays d’origine.
-Favoriser l’investissement de la diaspora en créant des incitations économiques et des programmes de retour des talents pour encourager l’implication des Africains de l’étranger.
-Aussi valoriser les compétences locales en renforçant les formations et multipliant les opportunités d’emploi pour limiter la fuite des cerveaux.
-Il faut également améliorer la libre circulation intra-africaine en renforçant les coopérations régionales, à l’image de la CEDEAO, pour favoriser une migration bénéfique à l’échelle du continent.
La migration en Afrique est un phénomène complexe aux multiples facettes. Si elle représente une opportunité indéniable de développement à travers les transferts de fonds, l’investissement et l’apport de nouvelles compétences, elle peut aussi freiner le progrès durable en vidant le continent de ses talents et en créant des déséquilibres sociaux. Une approche équilibrée, combinant politiques migratoires adaptées et stratégies de développement, est essentielle pour que la migration devienne un moteur de croissance plutôt qu’un obstacle au progrès.
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