
Zouéra Cissé, une migrante originaire du Niger, a su s’intégrer avec succès dans le village de Ndiaganiao, au Sénégal, où elle bâtit une vie pleine de promesses pour elle et ses cinq enfants. Cette femme résiliente, qui a surmonté les défis de la langue et de l’éloignement culturel, est devenue une figure appréciée de sa communauté grâce à son talent pour le tatouage et son engagement dans les projets d’entraide locale. Entre deux mondes, elle aspire à construire un avenir stable pour sa famille tout en gardant un lien fort avec ses racines nigériennes.
Zouéra Cissé incarne l’esprit d’intégration et d’appartenance au village de Ndiaganiao, une commune du département de Mbour au Sénégal. Originaire du Niger, elle a quitté son pays natal il y a six ans, accompagnée de ses trois enfants, pour rejoindre son mari qui l’attendait sur cette terre étrangère. Au teint clair et à la stature petite, Zouéra est souvent vêtue d’un « burqa », elle se distingue à peine des autres femmes du quartier. Malgré des débuts difficiles, marqués par l’incompréhension de la langue locale, Zouéra s’est rapidement intégrée à la communauté sérère. « Au début, c’était difficile. Je n’y connaissais personne à part mon époux. La barrière de la langue était également un frein. Mais, après un certain temps, j’ai réussi à m’intégrer. Aujourd’hui, je me sens chez moi », raconte-t-elle avec un sourire.
Pour faire ses courses au marché et cuisiner les plats sénégalais, elle a bénéficié du soutien de ses colocataires sénégalaises : « les plats sénégalais m’étaient inconnus. Je me faisais aider par la fille de ma colocataire. Maintenant, je maîtrise pas mal la cuisine sénégalaise, particulièrement celle des sérères. Il m’arrive même de rester un bon moment sans cuisiner des plats nigériens. »
Zouéra est bien connue et appréciée de toutes, non seulement pour son talent en matière de tatouages qu’elle propose aux femmes du village, mais aussi pour sa personnalité chaleureuse et accueillante. Elle participe activement aux tontines, ces groupes d’épargne communautaires où les femmes se soutiennent mutuellement, témoignant ainsi de son engagement envers ses voisines et de son désir de bâtir des liens solides. Aux cérémonies traditionnelles, elle est toujours présente, apportant sa contribution et partageant des moments de convivialité qui renforcent les liens sociaux. Seynabou, une voisine, témoigne : « Zouéra est devenue une sœur pour moi. Nous partageons énormément de choses ensemble. Elle est joviale et très gentille. Je n’aimerais pas qu’elle rentre au Niger. »
Zouéra a un rêve bien ancré dans son cœur : acheter une maison à Ndiaganiao et s’y installer définitivement. Elle envisage l’avenir avec optimisme, tout en espérant pouvoir retourner au Niger de temps en temps pour retrouver sa famille et ses racines. « Je souhaite retourner au pays pour revoir mes parents, car depuis mon arrivée, je n’y suis pas retournée. J’ai deux autres enfants ici et je veux qu’ils connaissent leurs grands-pères et grands-mères. Mais je compte revenir ici », déclare-t-elle. Cette dualité dans son existence fait d’elle une figure inspirante, à la fois ancrée dans la culture sénégalaise et attachée à ses origines nigériennes. Dans son village d’accueil, ses enfants, trois garçons et deux filles, sont bien intégrés et fréquentent tous l’école élémentaire du quartier.
Au-delà des tatouages qu’elle réalise pour les femmes, Zouéra confectionne également des draps et rideaux ornés de magnifiques dessins. Lors des fêtes religieuses ou à l’occasion de mariages et de baptêmes, une longue file de femmes l’attend pour bénéficier de ses talents. Avec un sourire, elle confie qu’elle parvient à s’en sortir financièrement grâce à ses activités : « je fais pas mal de bénéfice. Je réussis à couvrir mes besoins et ceux de mes enfants. » Pourtant, son parcours n’a pas été sans doute ni questions. Le trajet vers cette terre inconnue était semé d’embûches. « Le trajet a été très difficile avec les enfants. La vérification des papiers aux frontières a aussi été un autre problème », raconte-t-elle.
Par son engagement, son intégration réussie et son désir de construire une vie stable pour elle et ses enfants, Zouéra Cissé est le portrait fidèle d’une migrante capable de naviguer entre deux cultures tout en préservant son identité. Elle est arrivée à Ndiaganiao seule, mais elle y a trouvé une vraie famille.
her neighbours, says: “Zouéra has become like a sister to me. We share many things. She’s cheerful and very kind. I don’t want her to go back to live in Niger.”
She is optimistic about the future, but hopes to return to her roots in Niger from time to time to see her family. “I want to go back to my country to see my parents because I haven’t been back since I arrived in Senegal. I want my two children to meet their grandfathers and grandmothers. But I intend to come back after the visit,” she confided. It is this dual aspect of her life that makes her an inspiring personality, firmly rooted in Senegalese culture and greatly attached to her Niger origins. In her host village, her children, three boys and two girls, are well integrated and all attend the local primary schools.
In addition to tattooing women, Zouéra also creates bed sheets and curtains adorned with beautiful designs. Her skills are eagerly sought after by the women in her community, especially when they are preparing for religious festivals, such as weddings and baby-naming ceremonies. She often has a long list of customers eagerly awaiting her work. With a smile, she shares that her activities help her make ends meet: “I do make quite a profit. I manage to meet my needs and those of my children.” However, her journey has not been without its challenges and doubts. “The journey to this unknown land was full of obstacles. Traveling with the children was very difficult, and dealing with their paperwork at the border was another issue,” she confides.
Through her dedication, successful integration and determination to build a stable life for herself and her children, Zouéra Cissé fully embodies the portrait of a migrant who can navigate between two cultures while preserving her identity. She arrived in Ndiaganiao alone but has since found a true sense of family within her new community.
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