
Gérant d’un centre sportif à Cotonou, la capitale économique du Bénin, réputée pour son attrait aux activités commerciales et la fluctuation des communautés de différents pays d’Afriques et de la sous-région, Tchessi Fassassi voit passer plusieurs organisations avec lesquelles il collabore. Qu’il s’agisse de rencontres communautaires et d’organisation d’évènements. Dialogue Migration est allé à sa rencontre pour recueillir sa lecture de cette cohabitation, née par la force des choses.
Situé au quartier Dédokpo dans le 4ème arrondissement de Cotonou, le Centre Sportif Municipal Soweto est l’un des lieux de brassage de diverses communautés résidentes au Bénin. Il s’y pratique le football, le basket-ball, le tennis, le handball, la boxe, le fitness, la danse, ainsi que des activités récréatives.
C’est sous l’ambiance sonore de l’organisation d’un évènement au Centre sportif comme c’est souvent le cas dans cet espace sportif que Tchessi Fassassi a reçu Dialogue Migration.
Gérant du centre sportif, il est associé à l’organisation de diverses activités des communautés résidentes au Bénin, dans les moindres détails. De la prise de contacts, aux activités sportives des communautés (football, et fitness pour le maintien du corps des membres) et à l’organisation d’évènement, il met ses expériences à contribution pour offrir aux différentes communautés le succès de leurs activités.
« Souvent, je demande juste à être associé au comité d’organisation des activités pour éviter que les organisateurs oublient certains détails importants dans la réussite de leurs activités. Pour preuve, hier, ceux qui font cette activité avaient quelques soucis d’énergie électrique avec le groupe électrogène qu’ils ont utilisés. Mais aujourd’hui on leur a trouvé une solution et depuis le matin, tout se passe très bien », confie Fassassi. D’autres communautés, souligne-t-il, ont même un chronogramme mensuel et hebdomadaire d’activités sportives. Il en parle avec précision et beaucoup d’enthousiasme, relevant leur proactivité au sein de la population et l’animation du centre sportif.
Des modèles d’inspiration…
Outre les Béninois, Fassassi est au contact et aux petits soins des Tchadiens, Centrafricains, Congolais, Gabonais, Camerounais, Ivoiriens, Guinéens, Nigériens, Sénégalais, Togolais et autres communautés résidant au Bénin dans le centre sportif.
De par son expérience depuis plusieurs années dans l’organisation d’activités sur les lieux, il reconnaît les mérites de certaines communautés résidant au Bénin.
« La plupart de ces communautés sont très bien organisées, et s’intègrent à travers les activités qu’ils organisent. Qu’il s’agisse des dons de sang, d’appui aux orphelins, des activités récréatives, sportives et de maintien qu’ils organisent ici », témoigne Fassassi.
Il cite quelques communautés qui sont très en vue dans cette dynamique. « Les autres doivent pouvoir suivre leurs pas, puisqu’on dit qu’il faut copier ce que les autres font de bien », suggère-t-il. Il est convaincu que cela facilite l’intégration et déconstruit les préjugés qu’on a souvent de l’autre, du fait des anecdotes qui souvent, ne sont pas vérifiées.
Un appel qu’il lance même à l’endroit de ses compatriotes béninois de la diaspora afin de s’intégrer convenablement. S’appuyant sur la singularité de certaines initiatives et la créativité artistique mise en avant par ces communautés, Fassassi invite ses compatriotes au pays à s’en inspirer afin de s’affirmer dans le concert des nations.
Que ce soit au plan sportif, notamment footballistique, artistique, dans la création vestimentaire par les stylistes, mais aussi la mise en avant des recettes culinaires comme le font certaines communautés avec des mets de chez eux. « Le brassage avec les autres communautés permet de s’auto-évaluer sur les plans : artistique, culturel, sportif et autres. A travers la cohabitation, on apprend des autres, mais aussi met en valeur ce que l’on sait faire », soutient-il.
Convaincu qu’il faut tisser l’ancienne corde à la nouvelle, son invite à l’endroit des jeunes générations est de s’inspirer des aînés afin d’assurer convenablement la relève de ce brassage entretenu au Bénin par les diverses communautés et la fraternité qu’elles entretiennent, pour préserver ce vivre ensemble en toute quiétude.
Persuadé que quitter son pays pour un autre n’est pas toujours de gaieté de cœur, mais qu’on peut transcender les difficultés à travers une bonne intégration et la cohésion là où l’on se retrouve ; de l’avis de Fassassi, cela peut même finir par rejaillir positivement dans son pays d’origine pour impulser la paix et le développement.
« Tout ce qu’on peut faire en tant que béninois, et surtout jeune, est de tirer leçons de ces réalités pour préserver le vivre ensemble et construire un avenir meilleur », soutient Fassassi.
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