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Mouvements des populations en Afrique de l’Ouest : des chiffres qui donnent froid au dos !
Découverte
Mouvements des populations en Afrique de l’Ouest : des chiffres qui donnent froid au dos !
Ndengar Masbé 🇧🇫
Ndengar Masbé 🇧🇫
July 03, 2025

Ces dernières années, l’Afrique de l’Ouest notamment le Niger, le Mali et le Burkina Faso a été marquée par une forte mobilité des déplacements à l’intérieur des pays et au niveau des frontières. Ces mouvements sont dus à la fois à l’insécurité, avec en toile de fond des attaques terroristes. Ils soulèvent plusieurs enjeux, tant humanitaires que politiques. Les statistiques résultant de ces déplacements sont ahurissantes.

En avril 2025, l’Organisation Internationale de la Migration (OMI) a fourni des chiffres relatifs aux déplacements des populations notamment au Sahel Central et au Liptako Gourma (région géographique et historique située à cheval sur les frontières du Burkina Faso, du Mali et du Niger) et dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest.  

Le Sahel Central est une zone géographique située dans les territoires du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Cette localité couvre le centre-est du Mali, le nord et l’est du Burkina Faso, le sud-ouest et le centre-ouest du Niger. Le Liptako-Gourma est une région transfrontalière d’Afrique de l’Ouest située à cheval sur les frontières communes du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Il couvre une superficie d’environ 370 000 km². 

Selon OIM, en avril 2025, il y a eu 3 315 545 personnes déplacées dans la région du Sahel central et du Liptako Gourma, dont 2 670 331 personnes déplacées internes (PDI). Ce qui représente 81% de la population déplacée. On compte 645 214 réfugiés soit 19% de la population déplacée.

L’OIM poursuit en établissant que 77% des Déplacés internes (PDI) se trouvaient au Burkina Faso soit 2 062 534 PDI), tandis que 14% résidaient au Mali (378 363 PDI) et 8% au Niger (202 925 PDI).

En Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale, environ 70% des flux migratoires concernent des migrations temporaires, saisonnières et permanentes de travailleurs avec pour principales destinations les centres économiques tels que la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigéria, a fait savoir Centre d’Etudes stratégiques de l’Afrique. Il précise que la Côte d’Ivoire accueille plus de 8 millions de migrants en provenance du Burkina Faso, 402 000 en provenance du Mali et 112 000 en provenance de la Guinée.

Selon le Centre d’Etudes stratégiques de l’Afrique, les facteurs de ces mouvements de populations sont à la fois économiques et environnementaux, notamment la perte d’emplois liée à la surexploitation et à la pêche illicite non réglementée. Ce qui coûte environ 0,26 % du PIB aux pays de la région, affectant les moyens de subsistance de milliers de personnes et accentuant ainsi la pauvreté. 

En plus de la perte d’emploi et de la surexploitation des ressources naturelles, le site d’information Mongabay ajoute un autre facteur : le climat. Il souligne que, par exemple, au Ghana et au Nigeria, les régions du nord présentent les risques climatiques les plus élevés mais les migrants ne citent pas souvent les facteurs environnementaux comme raison principale de leur départ. Mongabay tire la sonnette d’alarme avec des projections qui indiquent une intensification des risques climatiques d’ici 2050, notamment dans certaines zones du nord du Ghana et du Nigeria. 


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