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Ces réalités de la mobilité d’études des non-nationaux au Bénin 
Témoignage
Ces réalités de la mobilité d’études des non-nationaux au Bénin 
Ange Banouwin 🇧🇯
Ange Banouwin 🇧🇯
May 24, 2025

De jeunes diplômés des pays voisins ou de la sous-région ouest-africaine et du centre viennent au Bénin pour parachever leurs formations universitaires. Une quête aux raisons multiples. Dialogue Migration a rencontré à Cotonou quelques-uns pour s’enquérir des motivations de leur choix, de ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Les raisons qui motivent le choix d’aller étudier dans un pays africain autre que le sien sont diverses. Entre la quête d’un diplôme spécifique, l’affirmation de sa personnalité et le désir de découvrir d’autres horizons, les motivations varient d’un personne à une autre avec parfois des points en commun.  « Je suis venu au Bénin par choix de mes parents. La filière que je voulais, je l’ai trouvée ici après mes recherches », dit Ali Djeroua Tarsa, étudiant en quatrième année de gestion de l’environnement au Bénin, et président de l’Union des Etudiants Tchadiens. « On n’a pas toutes les filières, c’est pourquoi j’ai quitté mon pays le Tchad pour venir ici », précise-t-il.

« La vérité, c’est que lorsqu’on grandit chez soi et qu’on termine ses études pour obtenir un emploi, on se sent souvent limité, “local”. Peu importe où l’on étudie à l’étranger, à son retour, les opportunités facilitent rapidement l’embauche, car on pense que l’on a plus d’expérience. », soutient Telesphore Biansere-Ongtiga, vice-président des étudiants Centrafricains au Bénin, étudiant en Master 2 en réseau de télécommunication informatique, dans une université privée de renom au Bénin.

Il indique que le fait de faire des stages et autres à l’étranger permet  de vite décrocher les opportunités. Toutefois, « Ce n’est pas que nos pays ne soient pas qualifiant pour étudier, mais le faire nous permet non seulement d’acquérir des connaissances, mais également se former à la vie. Parce qu’à l’étranger on apprend “la vie de gérance”. Autrement dit, à toi seul, tu paies ta maison, l’eau et l’électricité…Une sorte de responsabilisation et de maturité ».

Mythe du diplôme étranger ?

Si la tendance porte à croire que le culte du diplôme étranger est à la base des mobilités d’études : « Je trouve que ce mythe est un peu dépassé. Sur 10 étudiants qui ont été à l’extérieur, on peut se retrouver avec 5 qui ont soutenu. 

Parce qu’il n’y a plus le contrôle des parents. J’ai des amis qui ont étudié au Kenya, au Cameroun et autres pays en Afrique qui sont repartis au Tchad, et sont là en train de chômer avec leurs diplômes. Parce qu’ils n’ont pas pris le temps de poursuivre leurs études, que d’obtenir les diplômes. Ils ont juste tout fait pour avoir le diplôme », dit Moïse Fooba, Tchadien et  étudiant en deuxième année de biotechnologie au Bénin dans une université privée de renom. « Ce n’est pas le fait d’être allé étudier à l’extérieur qui donnera un poids à ton diplôme, mais plutôt ton CV. Il y a des étudiants qui arrivent de l’extérieur, sans toutefois avoir de débouchés », précise-t-il. Il note le fait que parfois, certains ne se consacrent pas véritablement aux études, mais font tout pour obtenir des diplômes douteux qui finissent par être des obstacles pour eux et leur famille de retour au bercail.

De l’avis de Djeroua Tarsa, il y a toutefois, un avantage comparatif pour un Tchadien qui est allé étudier dans un autre pays. « Je peux évoquer entre autres, la compétence, au regard des programmes et des équipements des établissements », dit-il. Cette situation de son avis ne conforte pas non plus ceux qui ont étudié à l’extérieur de ce simple fait. « On ne dit pas que le diplôme de tel pays est meilleur que l’autre. C’est la compétence qui compte », dit-il. Soulignant que celui qui retourne dans son pays avec un bon parchemin a plus de chance, car la question se pose à ce niveau.

De l’élasticité de l’année scolaire et autres raisons

« En dehors de la quête de connaissances, en Afrique, il faut reconnaître qu’il y a plus ou moins, une élasticité de l’année scolaire d’un pays à un autre. Pour faire trois ans de licence au Tchad, tu es obligé de faire environ cinq ans. C’est ce genre de paramètres qui pousse les jeunes à chercher à aller vite finir les études supérieures et repartir se chercher dans leur pays », dit Fooba. Il souligne également, l’envie de découverte pour certains. 

Au Bénin, la stabilité politique, les coûts de formation relativement bas, et la bonne réputation de certaines universités, contribuent à l’attractivité des étudiants non-nationaux.  Plus de douze mille étudiants étrangers ont été recensés en 2024, dont plus de 80 % viennent de pays voisins, selon les chiffres du ministère béninois de l’Enseignement supérieur. Cinq principales filières (Médecine, Droit, Informatique, Gestion, Génie civil), sont choisies par ces étudiants qu’on retrouve principalement dans les villes de Cotonou, Abomey-Calavi, et Parakou. Malgré cet attrait, des difficultés subsistent, notamment en ce qui concerne les formalités administratives complexes,  des logements parfois précaires, ou encore l’absence de bourses spécifiques pour les non-nationaux.


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