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Un aperçu sur les femmes qui migrent pour les études
Découverte
Un aperçu sur les femmes qui migrent pour les études
Mamadou Saïdou Diallo 🇬🇳
Mamadou Saïdou Diallo 🇬🇳
October 25, 2023

Dans la plupart des sociétés africaines, les femmes n’ont de place que dans l’immobilité, le foyer et l’éducation des enfants. Mais dans le monde actuel, il y en a qui ne se soumettent plus à cette exigence qui les empêche de s’émanciper autant que les hommes. L’exemple est frappant avec Hadiatoulaye Diallo. Après avoir migré en France il y a plusieurs années, elle a amélioré son niveau académique et aujourd’hui elle est spécialiste en communication et gestion de projet. Dialogue Migration est allé à sa rencontre.

Hadiatoulaye Diallo a commencé son cursus universitaire en Guinée. Diplômée de l’Université Koffi Anan en communication, elle vit en France depuis 2018. Elle y était allée dans un cadre purement académique et professionnel. Mais avant son départ, elle cumulait au bercail étude et travail. 

« J’’ai fait quatre (04) ans d’études en communication, en travaillant parallèlement à la radio Lynx Fm en tant que journaliste », a-t-elle brièvement rappelé. 

Après l’obtention de son diplôme de licence en 2016 en Guinée, elle a travaillé courant l’année suivante au sein de l’agence de communication “Tastou Group”. De là, elle a migré en France pour renforcer son niveau dans le domaine qui la passionne à savoir la communication.  

« J’ai effectué une licence professionnelle à la Sorbonne en informatique et communication. Ensuite, j’ai fait un master en management et communication des organisations à l’UAE de Paris Saclay. Globalement, c’est des raisons purement professionnelles et académiques qui m’ont amenée en France », a précisé la jeune intellectuelle. 

Selon Hadiatoulaye Diallo, son objectif est atteint. Le fait qu’elle travaille actuellement en tant que chargée de communication dans un organisme de recherche à Paris le prouve à suffisance. Son départ n’a pas eu d’impact sur sa vie conjugale car elle avait déjà divorcé de son mari bien avant. Pour elle, ce qui a été difficile dans cette aventure, c’est d’être allée sans son enfant. 

« Je dirais que d’une part, ça a été un peu facile parce que malheureusement, je venais de divorcer il y a peu près 2 ans.  D’autre part, j’avais mon enfant. Donc, ce n’était pas une décision facile de venir étudier ici sachant que j’allais laisser mon enfant derrière pour au moins quelques années », a-t-elle expliqué. 

Dans cette situation, l’apport des parents, notamment sa mère, son père et ses frères lui ont été d’une grande utilité. 

Le regard social

Est-ce que la société va parler ? Est-ce que les gens à côté vont parler ? 

En réponse à ces questions, Hadiatoulaye Diallo a dit : « Pas mal de réflexion, mais pas tout à fait bienveillant. Il y a même des personnes qui disent carrément que j’ai abandonné mon enfant. Donc la plupart des gens qui ne sont pas proches ne savent pas que j’ai divorcé. Ils me lançaient des réflexions du style “As-tu décidé enfin d’abandonner ici ton mari et ton enfant pour aller étudier en France ?”. Ce n’est pas évident. Tu es une femme, ce n’est pas facile. 

La jeune femme a ajouté que certains qui parlent d’elle sans pourtant connaître la véritable raison de son départ pour la France disent : « Je suis une femme, j’ai un enfant. Donc ce n’était pas un projet idéal pour moi ». Mais avec le soutien qu’elle avait de sa famille, les dires des uns et des autres sur elle ne l’ont pas détournée du chemin qu’elle s’était tracée. Elle revenait même de temps à autre au pays pour s’enquérir des nouvelles de ses parents et de son enfant surtout. 

Le projet de retour au pays.

« Après les études, j’ai commencé à travailler. Pour l’instant, je ne suis pas encore rentrée définitivement au pays. J’y vais de temps en temps. Aussi, j’observe la situation en regardant les opportunités. », laisse entendre la jeune femme. Même si elle n’a pas encore décidé de rentrer définitivement au bercail, elle a maintenant de quoi se créer des opportunités auprès des entreprises. C’est donc un signe annonciateur d’un bel avenir professionnel pour elle dans son pays. D’ailleurs elle n’exclut pas d’y revenir pour de bon.  Mais en attendant, elle cherche à atteindre un autre objectif qui est de devenir une femme pleine d’expériences dans son domaine de formation. 

« C’est mon but pour l’instant je suis en train d’acquérir encore de l’expérience pour laquelle je suis assez reconnaissante. J’explore, je regarde et j’observe en même temps les opportunités puis les possibilités en Guinée », a-t-elle laissé entendre. 

Femme et étude à l’étranger

« Il est difficile d’étudier en dehors de ton pays, pour tout un chacun, mais surtout en tant que femme », a souligné d’abord Hadiatoulaye Diallo avant d’ajouter que cela est principalement dû aux problèmes « d’adaptation et d’intégration socio-économiques et culturelle ». Mais pour elle : « Tout ce changement fait partie aussi du voyage et des expériences de la vie. On apprend, on expérimente, on se cogne. Parfois on tombe, on se relève et ça fait partie du processus de départ de toute immigration qu’elle soit volontaire ou involontaire ». 

L’une des plus grandes difficultés de Hadiatoulaye en étant en France d’abord pour les études et maintenant pour le travail, a été la nostalgie de ses parents et de son enfant, l’unique qu’elle a pour le moment. 

« J’ai cru que je n’allais pas y arriver. Je n’arrêtais pas de penser à mon fils, je n’arrêtais pas de remettre tout en question, je n’arrêtais pas de douter encore et encore en disant au fond de moi “Est-ce que c’est une bonne décision finalement ? Est-ce que les gens n’ont pas raison ?” Ce sont vraiment des difficultés d’ordre psychologique qui pèsent », a avancé la jeune femme. 

Mais voilà que « C’était un choix qui demande assez de sacrifices, » a-t-elle enchaîné. Elle est sûre d’avoir « tenu jusqu’au bout ». Donc zéro regret pour ce qu’elle a fait. C’est-à-dire le fait d’avoir tout laissé pour aller se perfectionner en France. 

Du voyage au séjour en passant par les frais d’études, rien n’a été facile. Mais la jeune femme a pu surmonter chacune de ces étapes jusqu’à l’objectif final. 


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