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La route migratoire du Nicaragua vers les États-Unis est toujours d’actualité 
Découverte
La route migratoire du Nicaragua vers les États-Unis est toujours d’actualité 
Mamadou Diop 🇸🇳
Mamadou Diop 🇸🇳
March 18, 2025

Il fut un temps assez récent, le Nicaragua, pourtant loin d’être la grande vedette du continent américain, était sur toutes les lèvres dans le coin. Comme à l’époque du grand rush vers l’Espagne via la mer Méditerranée, ce pays d’Amérique latine s’était érigé, s’érige toujours en tremplin obligatoire pour se rendre au pays de l’oncle Sam. Mais aujourd’hui, on semble être en présence d’une accalmie par rapport à ce périple auquel s’adonnent les jeunes africains, donc sénégalais. Toutefois, certains tentent toujours l’aventure.  

Si certains réussissent à identifier le Nicaragua sur une carte du globe, c’est sans nul doute pour ce tremplin qu’il est devenu pour une direction vers les Etats Unis. Ce pays du centre du continent américain est depuis plusieurs années maintenant une zone de transit non négligeable afin d’atteindre le pays de Donald Trump. 

Même si le ticket moyen (vol + passeur) est estimé à 8000 dollars (4,8 millions FCFA) pour un voyage qui dure entre 15 jours à un mois, parfois plus, tout ce package risqué ne semble pas dissuader les voyageurs juste mus par la quête d’un avenir bien meilleur. Même si le circuit classique, partant du Sénégal ou de la Mauritanie pour le Maroc, paraît moins compliqué, la suite du parcours monte crescendo en termes de pénibilité. Car après ce passage africain, un vol transatlantique conduit les migrants au Salvador où a été instituée une taxe de transit depuis octobre 2023 (1130 dollars). Nonobstant ces  frais supplémentaires, le candidat s’accroche toujours. 

Ensuite, cap sur le Nicaragua où les passeurs les prennent en charge moyennant 150 dollars pour le Mexique. Là, sévissent des cartels qui contrôlent le passage vers la frontière des Usa où le mur construit pour faire face à cette vague inouïe ne les retient que très peu. Ceux qui arrivent sur le sol américain ne sont pas au bout de leurs peines. Car vivant en clandestinité, les migrants doivent encore essayer d’échapper au spectre du renvoi qui pèse déjà sur leur tête. Selon Jeune Afrique, « en décembre 2023, 5000 Sénégalais résidaient dans un refuge new-yorkais »

Les mésaventures toujours au rendez-vous 

Pour un voyage vers le Nicaragua, les jeunes se rapprochent souvent des passeurs ou encore des facilitateurs. Le rôle des agences de voyages qui s’occupent de la paperasse n’est pas aussi à négliger. Chaque candidat est appelé à casser sa tirelire s’il souhaite être de l’aventure, jusqu’au Nicaragua, porte d’entrée sur les USA. 

Ce que les migrants savent sans doute, ce sont les risques sur la destination. Combien de candidats n’ont pas atteint leur destination finale ? C’est l’exemple typique de ce migrant qui voit déjà son périple s’estomper à la toute première escale. Par exemple, souvent au Maroc, on se rend compte qu’on est face d’une supercherie. Terminus, tout le monde descend.

Et c’est parti pour élire domicile au sein même de l’aéroport, prolongeant les peines des candidats abusés. L’objectif désormais est de dégoter un moyen pour rentrer au bercail. Certains réfléchiront peut-être deux fois avant de tenter encore cette aventure dont les risques dépassent l’entendement. Pour d’autres, par contre, on avait déjà la tête à comment accumuler le maximum d’économies afin de préparer la prochaine tentative pour les États Unis via le Nicaragua. C’est un cycle sans fin. Comme dirait l’autre, “ce qui ne tue pas te rend plus fort”.

Jeune Afrique confirme 

Pour avoir une idée encore plus idée sur ce trafic qui ne faiblit pas apparemment, des études ont été réalisées au fil des années. À cet effet, selon un rapport produit par Jeune Afrique, “60000 Africains dont 13526 Sénégalais ont franchi la frontière entre 2022 et 2023”.

Toutefois, révèle cette même missive de ce géant des médias, une fois arrivés aux États-Unis, les sénégalais sont placés en centre de détention pour violation des lois migratoires depuis 2012. En outre, “5800 senegalais ont eu à  payer une caution  de sortie de 6000 dollars”. Toutefois à en croire l’étude de Jeune Afrique, “193 sénégalais  ont été  renvoyés pour un retour au bercail  en 2023”. Malgré ces nombreuses contraintes, les candidats continuent de se montrer de plus en plus déterminés à rejoindre l’Eldorado afin d’y réaliser le fameux “rêve américain”. Même si entre temps, un certain Trump a marqué son retour à la Maison Blanche avec un bon nombre de décrets présidentiels dont un vise justement la quiétude des migrants.

Toujours selon les chiffres de Jeune Afrique,  le Sénégal avec ses 25763 cas, est le pays africain qui a le plus grand nombre de dossiers  en attente  de traitement, il est suivi de la Guinée 18317 dossiers, la Mauritanie 17309 dossiers, le Nigeria avec 9546 dossiers et enfin l’Angola 6599. 

Aujourd’hui même si on est un peu dans l’attente des chiffres plus actuels afin d’apprécier le flux réel vers les USA via ce pays de l’Amérique du centre, le constat, quasiment unanimement fait penser à des départs. Sont-ils plus soutenus qu’avant ? L’observation a tendance à donner une réponse négative à cette interrogation. Toujours est-il que le phénomène est toujours là.


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