La migration des jeunes togolais est souvent perçue comme une quête de meilleures opportunités professionnelles. Quitter son pays apparaît comme une voie plus sûre pour se réaliser pleinement. Cependant, ce phénomène soulève des défis majeurs, aussi bien pour les migrants eux-mêmes que pour le développement socio-économique du Togo.

Motivations de la migration chez les jeunes togolais

Le chômage et le sous-emploi restent des problèmes persistants au Togo, affectant particulièrement la jeunesse. Une grande partie des jeunes, diplômés ou non, évolue dans le secteur informel, exerçant des métiers tels que conducteurs de « zémidjan » (mototaxis) ou vendeurs de produits pétroliers frelatés. Face à cette précarité, beaucoup envisagent la migration comme une solution pour améliorer leurs conditions de vie.

En 2024, une étude menée par Afrobarometer, à travers CROP, a révélé que 23 % des Togolais interrogés se disaient favorables à l’émigration. Parmi eux, 55 % d’hommes et 48 % de femmes étaient prêts à partir, la principale motivation étant la recherche d’un emploi stable et rémunérateur.

Conséquences pour le Togo

La migration massive des jeunes a des répercussions considérables sur le développement du pays, notamment une perte de capital humain à travers les départs répétés de jeunes qualifiés, un affaiblissement du tissu social dont l’exode des jeunes qui peut déséquilibrer les structures familiales et communautaires, entraînant des défis sociaux supplémentaires.

Quelques initiatives pour relever les défis de l’emploi des jeunes au Togo

Conscient de ces enjeux, le gouvernement togolais, en partenariat avec des organismes internationaux, a mis en place plusieurs initiatives pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes.

Réforme de la formation professionnelle : En collaboration avec la GIZ, le Togo a instauré un système de formation en alternance coopératif, aligné sur les besoins du marché du travail. La première promotion d’apprentis a achevé sa formation en 2018, facilitant ainsi leur intégration professionnelle.

Promotion des secteurs porteurs : Une étude menée par l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) en 2013 a identifié plusieurs secteurs générateurs d’emplois qui permettraient d’améliorer l’employabilité des jeunes. Il s’agit de l’agriculture, les mines, les BTP, les TIC, le transport et la logistique, ainsi que la santé.

Si la migration des jeunes togolais est alimentée par l’espoir d’un avenir meilleur, elle représente également un défi majeur pour l’emploi et le développement du pays. Il est impératif de renforcer les politiques nationales et de diversifier les opportunités professionnelles afin de réduire l’exode des talents et de favoriser un développement durable et inclusif au Togo.