
Du 7 au 9 novembre 2025, Bobo-Dioulasso a vibré au rythme de la culture et de la fraternité lors du festival Tchado-Burkinabè. Trois jours de rencontres, de débats et d’échanges autour d’un thème central : « Culture et fraternité au cœur du Sahel : histoire, enjeux sécuritaires et cohésion sociale entre le Tchad et le Burkina Faso ».
Une communauté tchadienne bien intégrée
Plus de 3 000 Tchadiens vivent aujourd’hui au Burkina Faso, majoritairement des étudiants, mais aussi des commerçants et des entrepreneurs. Leur présence est perçue comme une richesse, tant culturelle qu’économique. Mamouna Nombré, commerçante burkinabè et festivalière, témoigne : « Quand on remarque, nous avons à peu près les mêmes choses, les céréales et les cultures. Les Tchadiens qui vivent ici sont en collaboration avec les Burkinabè. On ne voit pas de différence. À travers nos langues, on se rend compte que ce sont des gens qui aiment le Burkina, car ils apprennent le Dioula. Ils font beaucoup d’efforts ».
Une hospitalité partagée
Le Burkina Faso se distingue par son accueil chaleureux envers les migrants. Christ Nelson Noël Modekpo, entrepreneur centrafricain et président de l’association “Dieu Père des Orphelins”, confie : « Le Burkina Faso est un pays hospitalier, qui accueille beaucoup d’étrangers dont les Centrafricains. Au Burkina, on se voit comme chez nous. Nous sommes libres dans nos activités. Les Burkinabè nous considèrent comme leurs propres frères ».
Des liens historiques et culturels forts
Augustin Toloum Doumbé, juriste et consultant en ressources humaines, a souligné lors de la conférence-débat sur les liens historiques et socioculturels entre les communautés tchadiennes et burkinabè. S’appuyant sur les travaux de Cheikh Anta Diop et Joseph Ki-Zerbo, il a rappelé que les mouvements migratoires ont tissé des liens profonds entre les peuples Mossi, Peulhs et Gourmantché, qui partagent la même histoire, les mêmes croyances et les mêmes rites, ainsi qu’une forte solidarité communautaire.
La culture, levier de cohésion sociale
Service Napoléon, économiste et communicateur, a insisté sur le rôle de la culture comme facteur de cohésion sociale et de fraternité. « Les valeurs culturelles telles que l’hospitalité, le soin de la communauté, le respect des aînés, la solidarité, sont les mieux partagées dans ces deux pays. Notre richesse doit être capitalisée », a-t-il affirmé, en projetant des images qui illustrent la diversité et la richesse culturelle entre le Tchad et le Burkina Faso.
Un festival au goût de partage
Pendant les trois jours, environ un millier de festivaliers ont pu découvrir et déguster des mets tchadiens comme le kissar, le karkandji, le marara et les kanda. Les stands culturels ont permis d’exposer des objets traditionnels des deux pays, renforçant le sentiment d’appartenance et de fraternité. Les échanges autour de la cuisine, des langues et des traditions ont montré que la solidarité et la collaboration sont des valeurs vivantes, portées par les migrants et les populations locales.