
Le conflit soudanais a franchi un cap humanitaire avec l’occupation d’Al-Fasher par les Forces de soutien rapide (FSR). Femmes, hommes, enfants et personnes âgées fuient les violences qui déchirent le Darfour-Ouest. Depuis le 15 avril 2023, le pays est plongé dans des affrontements entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR), aggravant une crise humanitaire majeure.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations(OIM), environ 71 000 personnes ont été déplacées à El-Fasher et dans les villages voisins, une semaine après la prise de contrôle par les FSR de la capitale de l’État du Darfour-Nord. Les équipes sur le terrain estiment qu’entre le 1er et le 2 novembre 2025, environ 8 600 personnes ont été contraintes de quitter leur domicile en raison des combats dans la ville.
L’agence de presse Reuters avance qu’entre 60 000 et 80 000 ménages — soit jusqu’à 400 000 personnes — ont été déplacés du camp de Zamzam, au nord du Darfour, après la prise de pouvoir des FSR. UNICEF chiffre quant à lui au moins 600 000 personnes déplacées ces derniers mois, dont la moitié sont des enfants ; environ 260 000 civils, dont 130 000 enfants, seraient encore piégés à l’intérieur de la ville, privés d’aide depuis plus de 16 mois.
Les Nations Unies retracent l’origine du conflit : une guerre fratricide qui oppose les forces armées nationales, dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhan, aux FSR dirigées par Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti. Née d’un différend de pouvoir entre ces deux figures fortes du régime, la guerre a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le Soudan dans l’une des plus graves crises humanitaires mondiales.
AA.com, citant l’OIM, indique qu’en une seule journée, plus de 7 400 personnes ont été déplacées à El-Fasher à la suite des attaques des RSF.