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Bénin : Pari de régulation pour contrer la traite des travailleurs au Moyen Orient
Découverte
Bénin : Pari de régulation pour contrer la traite des travailleurs au Moyen Orient
Ange Banouwin 🇧🇯
Ange Banouwin 🇧🇯
November 04, 2025

Au Bénin des organisations sociales œuvrent pour une migration respectueuse des droits humains des travailleurs, notamment vers les « Pays du Golfe » (Moyen Orient). Face aux risques liés à la traite des travailleurs dans certains ménages de ces pays, des réformes sont en cours et des réflexions en vue de l’adoption d’un document de plaidoyer à soumettre au gouvernement béninois. Une initiative sous le lead de la Plateforme Multi-acteurs de la Migration au Bénin (PMB). Amidou  Adamou, consultant livre à Dialogue Migration les raisons qui fondent ces initiatives.

Pourquoi il y a t-il nécessité de réguler la migration des travailleurs Béninois vers les Pays du Golfe?

La mobilité, la migration, le déplacement fait partie de l’humain. Soit pour des raisons personnelles, soit pour des raisons circonstancielles. L’humain aime toujours bouger. Il aime se déplacer à la quête d’un mieux vivre, à la quête d’une meilleure dignité et d’opportunités. C’est historique, c’est naturel ! Les hommes se sont toujours déplacés. Maintenant ce qui est nouveau, c’est l’ampleur de la migration en notre temps avec la globalisation, la mondialisation. Les hommes se déplacent plus. Ils se déplacent plus vite, et en plus grand nombre. C’est ce qui est nouveau.  

D’où la problématique de la gestion régulière de la migration. Parce que, quand les gens se déplacent. Quand ils doivent immigrer, il faut qu’on s’assure qu’il y a déjà un bon point d’atterrissage pour eux. Qu’ils soient sûrs d’avoir du travail, d’avoir l’insertion sociale dont ils ont besoin pour leur épanouissement.

On a dit la migration, oui ! Maintenant la nécessité de l’organiser s’impose à chaque État. Il faut que l’Etat organise la migration régulière de ses citoyens qui, dans un contexte de l’économie migratoire, peut être une source de création d’emploi et de revenus. Dans la mesure où dans certains pays, les transferts de fonds des migrants représentent une partie importante du PIB.

Quel est l’état des lieux de la migration des Béninois vers les pays du Golfe ?

L’état des lieux de la migration au Bénin, montre que les Béninois bougent. Ils sont dans la migration, mais il n’y avait pas une grande régulation. Mais depuis 2020, le gouvernement du Bénin s’est doté d’un document appelé Guide d’immigration des candidats à un emploi au Moyen-Orient qui permet de réguler, d’organiser de façon scientifique, administrative, et technique ces déplacements. Ceci de façon à éviter les scènes malheureuses et accablantes qu’on voit à la télé et entend à la radio, par rapport à certains migrants.

Les candidats à la migration ont des formalités à accomplir sur le plan administratif, sur le plan médical et doivent passer par des agences agréées. Ils transmettent pour étude les dossiers, qu’ils envoient par les canaux officiels requis pour permettre la migration de ces agents de façon régulière.

Cependant, ces agences sont actuellement suspendues pour des questions d’ordre administratif et d’ici là, les solutions seront trouvées, car les autorités travaillent dans ce sens-là.

Qu’en est-il de la traite des êtres humains dans les pays du Golfe ?

Par le passé, il n’y avait pas une certaine régulation ; il n’y avait pas une organisation en place. Ce qui fait que le trafic illicite des travailleurs migrants s’est bien développé. Mais depuis 2020, le gouvernement a mis en place un dispositif qui permet de réguler, de mieux organiser ces voyages, même dans les destinations souvent décriées comme le Koweït ou les autres pays du Moyen-Orient. Les voyages se font de façon régulière, de façon organisée depuis 2020.

Est-ce que la régularisation du voyage n’entraîne pas la traite de l’autre côté, ou bien même à partie des agences de placement ? 

Non, lorsque la légalité s’installe, l’illégalité recule nécessairement. Dès lors qu’il est dit au candidat au voyage ou à la candidate au voyage qu’il va accomplir ses formalités, il est sous la protection de la loi. Il a une protection légale. Parce que le dispositif fait que vous ne partez pas sans avoir eu votre contrat de travail. Donc, ce ne sont pas des gens qui vont là-bas pour chercher du travail. Non ! Il est dit qu’il ou elle doit partir après avoir eu son contrat de travail. Un contrat de travail de 2 ans.

Donc, le contrat arrive au Bénin ?

L’intéressé fait les formalités au niveau médical ; fait les formalités au niveau administratif ; et constitue le dossier. Il est transmis au ministère des Affaires étrangères qui valide et transmet maintenant à l’aéroport avant que l’intéressé puisse faire son voyage. Le candidat, le travailleur est attendu là-bas par l’agence partenaire de celle du Bénin qui est chargée du suivi de la mise en œuvre du contrat là-bas.

Il y a déjà un employeur connu avec une identité connue ; le poste de travail est connu, le salaire est connu, et les conditions de travail sont connues. 

Qu’en est-il des heures indues du travail, de la maltraitance des employés par des employeurs de l’autre côté ? 

Lorsque les travailleurs sont dans un cadre légal, c’est différent, que dans un cadre informel.

Mais malheureusement, il y en a qui passent par les raccourcis. Ils ne passent pas par les agences et passent directement par d’autres canaux.  Et comme cela ils n’ont pas de protection. Mais les travailleurs qui sont partis via les agences sont protégés. Parce que tout se fait d’agence à agence. L’agence du Bénin est en contrat avec une agence du Koweït. C’est cette dernière qui envoie le contrat de travail. Elle signe le contrat de travail, le fait signer par l’employeur et maintenant fait signer l’employé ici. Les conditions de travail y sont bien définies. Il y a une certaine traçabilité, et responsabilisation de l’agence, de l’employeur et de l’employé. Avant de partir, on dit à l’employé quels sont ses droits, et ses devoirs. Tout cela fait qu’il y a une certaine légalité, sérénité, et responsabilité dans la transaction.  


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