Les migrants sont souvent perçus de manière négative, qualifiés d’« envahisseurs » ou d’« occupants », des termes péjoratifs et discriminatoires qui occultent leurs apports. Pourtant, ils jouent un rôle crucial tant dans les pays d’accueil que dans leurs pays d’origine, en apportant leur expertise, en créant des emplois et en participant activement à la vie associative. C’est précisément dans ce contexte que s’inscrit l’association Team Canards, fondée par un groupe de jeunes Tchadiens installés au Burkina Faso.

Team Canards a vu le jour en avril 2023. L’association est née de rencontres informelles entre compatriotes qui se retrouvaient chaque week-end pour déguster de la viande de canard — une denrée rare à Ouagadougou, où domine la viande de poulet dite « bicyclette ». Ce terme désigne la volaille locale élevée en plein air, connue pour sa chair ferme et de bonne qualité, bien différente des poulets industriels ou importés. Le poulet « bicyclette » doit son surnom à son allure rapide et saccadée, comparable à la pédalée d’un cycliste, ou aux vendeurs qui le transportent à vélo. Il est souvent préparé simplement, braisé avec un peu de sel pour en préserver la saveur authentique. C’est autour de ces moments conviviaux que l’idée de créer Team Canards a germé.

Depuis sa création, Team Canards s’implique activement dans la formation des jeunes à l’entrepreneuriat et aux techniques d’entretien d’embauche, aidant ainsi ceux qui sont en quête de stage ou d’emploi. L’association compte parmi ses membres des professionnels qualifiés : ingénieurs, enseignants-chercheurs, journalistes, communicants, médecins, etc. L’adhésion est libre mais se fait sur parrainage : chaque nouveau membre doit être introduit par un ancien et, pour officialiser son entrée, offrir une séance de dégustation de viande de canard à l’ensemble du groupe un rituel qui suscite toujours beaucoup d’amusement.

Parmi les événements phares de l’association figure le festival « Les 48 heures de la culture de l’Afrique centrale à Ouagadougou ». Pendant deux jours, diverses activités — conférences, formations, expositions-ventes et rue marchande gastronomique — animent le festival. La première édition a mis à l’honneur le Bénin, tandis que la suivante a célébré la Guinée Conakry, attirant plus de deux mille participants au Musée national du Burkina Faso. Au-delà de l’aspect festif, ce festival constitue une plateforme d’échanges culturels et gastronomiques entre les pays.Au fil du temps, « Les 48 heures de la culture de l’Afrique centrale à Ouagadougou » sont devenues un rendez-vous majeur : un véritable creuset d’échanges entre différentes nationalités.