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La Kribienne, une déclaration d’amour à ses origines au Bénin
Découverte
La Kribienne, une déclaration d’amour à ses origines au Bénin
Ange Banouwin 🇧🇯
Ange Banouwin 🇧🇯
November 06, 2025

Spécialisée dans la grillade de poisson,  la Kribienne est un restaurant dont le nom captive sur la plage de Cotonou. Carrefour des amoureux des délices de Kribi, cette cité balnéaire et port de la Région du Sud du Cameroun connue pour ses plages de sable ; Camerounais, Européens, Béninois et touristes fréquentent ce lieu. Son origine est celle d’une idylle entre plusieurs communautés.

On peut revendiquer ses origines dans son pays natal. C’est le cas de la Béninoise Michelle Atingnon, PDG d’un holding des restaurants à Cotonou au Bénin. D’une grand-mère maternelle originaire de Kribi (Batanga), cette côte du Cameroun qui fait rêver touristes et amoureux des merveilles de la nature, des sables fins, des cocotiers et de poissons marins braisés, elle est fière de son pays le Bénin et de ses origines camerounaises. Son regard s’illumine quand elle parle de son Kribi, la terre de sa grand-mère maternelle. Là où elle est allée puiser cet héritage qui fait la renommée de son restaurant situé en bordure de mer à Cotonou, au nom évocateur : La Kribienne.

« Mes grand parents sont tous deux Béninois de Grand-Popo. Il y a beaucoup de pêcheurs Béninois qui vont au Gabon, au Cameroun et au Congo pour travailler. C’est ma grand-mère maternelle qui est de Kribi », dit-elle avec fierté. 

Michelle Atingnon a toujours fait la restauration, un peu de tout, et du poisson braisé. Elle allait au Cameroun régulièrement pour ses activités secondaires, notamment vendre des bijoux, des pagnes, des sacs, qu’elle achetait à Lomé au Togo ou au Bénin.

Elle avait sa tante au débarcadère de Ongoye qui y avait son restaurant. Et comme c’est ‘’la maison’’ elle y allait simplement manger. « Quelque chose m’a dit : cette braise est différente de ce que tu fais au Bénin. C’est là je me suis rapprochée de ma tante pour lui dire que je veux apprendre la braise camerounaise de Kribi », raconte-t-elle.

Pour le faire, elle s’est mise dans la position d’une employée dans un cadre professionnel.  Mais des souvenirs lui remontent à l’esprit. Cette dernière ne vit plus depuis environ 5 ans. « C’est là elle m’a donné la main ; Paix à son âme. Paix à son âme, elle ne vit plus. Et elle m’a donné la main », un moment d’émotion…

Rentrée au Bénin après sa formation, entre son quotidien de ‘’jeune maman’’, la fermeture du restaurant au niveau du stade et ses activités, elle met en branle son projet. 

« Je sens que c’est la cuisine qui me convient. C’est cela ma passion, c’est ce que je sais faire le mieux. Je fais d’autres activités, mais c’est la restauration qui est mon truc », avoue-t-elle.

Tout un concept à la Kribi

Installée autrefois au Stade de l’amitié de Cotonou, suite à une opération de libération de l’espace, ce dernier n’y figure plus.

« J’avais un aquarium. Le tilapia était vivant, tu pouvais piquer dans l’aquarium. Les poissons de mer, on les présentait sur un plateau aux clients, parce que c’était ce qui se passait au débarcadère à Kribi.  C’est comme ramené de la pêche et qu’on était à la plage », dit Michelle Atingnon.

Rien qu’à lire l’enseigne ou entendre le nom du restaurant, cela fait des curieux. Que ce soit la diaspora camerounaise, les Béninois en passant par les touristes et autres,  chacun y vient pour découvrir. 

« Beaucoup de compatriotes et Camerounais se sont rapprochés de moi pour vérifier si c’est vrai, ou si c’est de l’arnaque. Mais je donne mon quartier, ma maison et tout pour leur signifier que j’ai des parents là-bas. Je suis en partie de là-bas. Je suis un mélange de tout, le Ghana, le Bénin, le Togo et le Cameroun », dit-elle avec fierté. 

Avec un menu atypique du Cameroun, notamment le poisson braisé,  le Ndolè du village, le poulet DG, le bouillon dénommé Ébanja, typiquement de kribi (une soupe de poisson avec piment épicé), Michelle Atingnon défend les couleurs de ses origines à Cotonou. 

« Nous avons trois restaurants, on a le fast-food, on a le second qui fait typiquement les mets locaux du Bénin, sauce feuilles, crincrin, un peu de tout et l’igname pilé. A la plage, la Kribiènne, c’est la maison mère. Ce n’est que la grillade et la seule sauce locale qu’on peut dire qu’on y fait pour montrer que c’est la base c’est le Ndolé. On peut confondre cela avec la sauce que les gens font ici avec la pistache », mais ce n’est pas la même chose précise-t-elle. 

Ce restaurant a tout un parcours d’affirmation de ses origines. « La Kribienne existe à la plage depuis 6 ans environ. Mais le nom a quitté le Stade de l’Amitié. C’était chez Mich. Mais quand je suis rentrée après ma formation de chez ma tante, j’ai changé le nom de l’enseigne. J’ai mis chez Mich la Kribienne. Et après, je dis : il faut mettre en gros : La Kribienne carrément », dit-elle.

Saveurs du Cameroun à Cotonou

« Beaucoup de Camerounais viennent manger chez moi. Le seul problème qu’ils ont c’est qu’ils ne retrouvent pas les bâtons de manioc parce que comme je suis au Bénin, les Béninois ne sont pas habitués à ça. Mais, il m’arrive d’en avoir. J’ai des fournisseurs pour assurer des commandes, comme quand c’est le consul par exemple. Mes épices quittent également le Cameroun. On a les poivres ici, les épices, mais ce n’est pas vraiment ça. L’odeur de là-bas, c’est carrément différent », dit-elle.

Entre lien économique avec le Cameroun, des atouts au Bénin et l’intégration 

« Je n’ai pas de difficultés, je n’ai pas de fermetures de portes, je ne suis pas rejetée genre voilà, tu te prends pour une Camerounaise. J’ai même des collaborateurs Camerounais chez moi », dit-elle. 

Elle note le fait que le Bénin est un pays accueillant dont les habitants aiment  les étrangers. 

« Je suis fière d’être béninoise et d’avoir un côté Camerounais de par ma mère, que je défends bien. Je suis fier d’être des deux pays », soupire Michelle Atingnon dont la grand-mère est de la famille Southy.


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