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Vision panafricaine et quête des horizons nouveaux, l’histoire de Gérôme
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Vision panafricaine et quête des horizons nouveaux, l’histoire de Gérôme
Ange Banouwin 🇧🇯
Ange Banouwin 🇧🇯
June 30, 2025

Comment peuvent s’expliquer les migrations de certains jeunes africains qui choisissent d’aller dans un pays africain ? Dialogue Migration vous emmène à Cotonou, dans l’intimité d’un jeune Africain qui depuis près d’une décennie parcourt des pays d’Afrique. 

A Cotonou au Bénin, l’on rencontre des jeunes de diverses nationalités. Venus de différents pays d’Afrique, ayant parfois une communauté locale dans le pays ou non, chacun d’eux s’intègre à sa manière suivant ses objectifs de départ.

Ce matin de juin 2025, comme à son habitude, la ville de Cotonou rythme au son des motos et des véhicules. Quelques coups de klaxon et des vas et vient mouvementent la circulation. A l’espace public de la ‘’Place du souvenir’’, nous avons rendez-vous avec Gérôme*, un jeune étudiant en biotechnologie au Bénin dans une université privée de renom, située au cœur de Cotonou. Bien mis dans un smoking sur un Jeans, avec des chaussures en cuir, les cheveux afro, et de nationalité Tchadienne, la vingtaine, notre interlocuteur se définit comme un panafricain et sa vision reste tout aussi originale.

Préalablement biologiste de formation au Cameroun où il a fait quatre ans à Maroua, à la suite de ses études dans son pays, il a eu le rêve de voyager un peu partout en Afrique. A Dialogue Migration il raconte son expérience, ses mobiles et ses perspectives.

Un rêve et une vision

« J’ai fait plusieurs pays en Afrique, dont deux ans au Nigeria, le Ghana, le Togo et me voilà ici au Bénin », dit Gérôme à Dialogue Migration. Ce qui le motive à aller d’un pays à un autre est l’envie de se cultiver en Afrique. Cela reste pour lui  une priorité, à l’opposé de certains jeunes de sa génération qui veulent partir en Europe. « Je me dis : mais pourquoi pas l’Afrique ? Nous avons déjà une diversité culturelle et qu’on peut la visiter ; faire de cette symbiose de la culture africaine une richesse », dit-il. 

De ses expériences dans les pays parcourus, Gérôme a compris que certains pays africains ont les mêmes cultures. « Seulement qu’elles varient d’un pays  à l’autre, mais elles sont toutes similaires », dit-il. 

Également entrepreneur, dans la vente d’accessoires vestimentaires (Chemises, pantalons, Jeans, chaussures, et autres) le jeune Gérôme est focus.

Quête de culture intellectuelle et d’expériences

« Les deux ans que j’ai fait au Nigeria c’était pour apprendre la culture nigériane, et l’anglais », dit Gérôme. Il relate que suite à une rencontre  dans son pays, d’un des responsables du barreau, au cours d’un forum international du dialogue tchadien, lui a été recommandé d’aller apprendre l’anglais.

« Il m’a dit : avec ton niveau intellectuel, va apprendre l’anglais. Tu verras que cette langue va t’ouvrir des portes. J’ai fait comme il a dit, et aujourd’hui les portes que l’anglais m’ouvre sont inimaginables », témoigne-t-il.

Gérôme partage également son émerveillement qui date de bien longtemps, encore tout adolescent, quand il a vu une photo d’un de ses oncles qui était allé étudier au Ghana. « Lorsque j’avais vu sa photo qu’il avait envoyé, on dirait qu’il était en Europe. Il n’y avait pas peut-être la neige, mais c’était merveilleux. Je m’étais dit que, lorsque je serais grand, j’irai aussi visiter ce pays », raconte-t-il à Dialogue Migration.

Les mobiles du voyage d’un jeune sont divers et parfois multiples à la fois, voire façonnés par des circonstances. « Le voyageur n’est pas celui qui va que pour étudier. Quand on  voyage on a plusieurs objectifs à la fois. Aujourd’hui, je suis au Bénin c’est pour les études, mais l’objectif principal de mon voyage pour le Bénin ce n’était pas pour les études. Mais quand je suis arrivé ici, j’ai trouvé que le Bénin est un pays adéquat pour étudier, comparativement à d’autres pays africains que j’ai visité. Parce qu’ici,  tous les jeunes se focalisent d’abord sur les études, comme nous l’ont conseillés nos parents. Raison pour laquelle j’ai préféré d’abord rester au Bénin pour voir », dit Gérôme.  

Des perspectives vers l’occident ?

Bon nombre de personnes pourraient s’imaginer que Gérôme va vouloir aller en Europe à la suite de ses expériences en Afrique. « Non je n’ai pas le rêve de voyager pour l’Europe. Je n’ai jamais rêvé voyager pour l’Europe, cela ne m’a jamais traversé l’esprit », martèle-t-il. Panafricain convaincu, il a sa vision propre à lui. 

« Qu’est-ce que nous Africains pouvons apporter à notre continent ? La mentalité qui peut changer un territoire ou bien une communauté est celle d’un jeune enthousiaste qui a envie d’opérer un changement. Si nous on a envie d’opérer un changement, ce n’est pas voyager en Europe qui est d’abord le changement. Le changement commence d’abord par soi-même. On dit : le bon investisseur est celui qui investit sur lui-même. Si on peut investir là-bas pour voyager, si on fait cet investissement ici, on va développer l’Afrique. C’est-à-dire, en faisant le tour de l’Afrique on apporte un changement », soutient-il.

*Nom d’emprunt


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