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[Revue de presse] Entre sauvetages, drames et durcissements politiques en Afrique et en Europe
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[Revue de presse] Entre sauvetages, drames et durcissements politiques en Afrique et en Europe
Tamaltan Inès Sikngaye🇹🇩
Tamaltan Inès Sikngaye🇹🇩
August 30, 2025

Des déserts nigériens aux côtes atlantiques de l’Afrique de l’Ouest, jusqu’aux rivages européens, les routes migratoires restent jalonnées de dangers. Si des centaines de personnes ont été secourues ces derniers jours au Niger, au Sénégal, dans la Manche ou encore au Portugal, d’autres continuent de mourir dans l’anonymat des sables ou des flots. Face à cette réalité, les gouvernements africains et européens oscillent entre coopération régionale, politiques de refoulement et durcissement législatif.

Au nord du Niger, près de 50 migrants, dont quatre femmes, ont été secourus le dimanche 10 août dans le désert, près de la frontière libyenne. Sans vivres, leur véhicule était tombé en panne plus de 24 heures, selon l’armée nigérienne. L’opération a eu lieu sur l’axe routier Madama–Dao, un point de passage bien connu sur la route de l’Europe. Dans le même temps, l’ONG Alarme Phone Sahara rappelle qu’au moins 35 exilés sont morts depuis le début de l’année dans le désert nigérien. Chaque année, des milliers de personnes empruntent cette route migratoire, souvent après avoir été refoulées par les autorités algériennes et libyennes.

En Guinée, les départs vers les îles Canaries se multiplient. Deux pirogues parties en juillet des côtes guinéennes ont été secourues par les gardes-côtes mauritaniens au large de Nouadhibou. Kamsar, ville portuaire du nord-ouest de la Guinée, est devenue un nouveau point de départ : il faut parcourir 2 200 km pour atteindre les Canaries, soit 750 km de plus qu’au départ du Sénégal.

Au Sénégal, la Marine nationale a intercepté, le jeudi 14 août, 147 migrants qui tentaient de rejoindre les Canaries. L’embarcation a été arrêtée à 92 km des côtes, au large de la pointe de Sangomar. Les passagers, débarqués à la base navale Amiral Faye Gassama, ont été remis aux services compétents.

En visite de 48 heures à Niamey, le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno et le chef de la transition nigérienne, le général Abdourahamane Tiani, ont signé un communiqué final posant les bases d’un renforcement de la coopération bilatérale. Les deux pays ont notamment acté l’exemption de visas et la facilitation des conditions de séjour pour leurs ressortissants. Le Tchad ouvrira prochainement un consulat général à Diffa, dans le sud-est du Niger.

Les 11 et 12 août, les sauveteurs français ont porté assistance à plus de 270 migrants tentant de traverser la Manche vers le Royaume-Uni. Quatre opérations de secours ont été menées en une seule journée, selon la préfecture maritime. Parallèlement, le Royaume-Uni prévoit de créer un nouveau délit visant la promotion de traversées illégales sur les réseaux sociaux. Les contrevenants risqueraient jusqu’à cinq ans de prison et de lourdes amendes. « Vendre la fausse promesse d’un voyage sûr vers le Royaume-Uni (…) est immoral », a déclaré la ministre de l’Intérieur Yvette Cooper, en présentant cet amendement au projet de loi sur l’immigration.

Aux Canaries, un tribunal a ordonné la libération d’un groupe de Sénégalais que les autorités espagnoles souhaitaient expulser. Ces exilés avaient embarqué en Mauritanie sur un cayuco avant de dériver sept jours en mer. Certains ont réussi à s’accrocher à une barge remorquée par un navire néerlandais, le Zwerver 3, échappant ainsi à la noyade. La justice leur accorde un mois pour tenter d’obtenir une régularisation.

Au Portugal, le tribunal de Silves, dans le district de Faro, a décidé le samedi 9 août que la majorité des 38 Marocains arrivés la veille sur les côtes portugaises seraient rapatriés. Le groupe composé de 25 hommes, 6 femmes et 7 enfants, dont un bébé d’un an, avait pris la mer depuis le littoral marocain dans une embarcation en bois. Les autorités portugaises leur accordent 20 jours pour quitter le territoire volontairement. Passé ce délai, ils seront expulsés de force, à l’exception des enfants, protégés par le droit international.

Enfin, en Belgique, deux lois votées début juillet sont entrées en vigueur le lundi 4 août. Elles restreignent les conditions d’accueil des demandeurs d’asile. Désormais, toute personne ayant déjà obtenu une protection dans un autre pays de l’Union européenne ne pourra plus être enregistrée ni hébergée dans les centres d’accueil belges (Fedasil, Croix-Rouge). Ces personnes seront considérées comme en séjour irrégulier et pourront faire l’objet d’une obligation de quitter le territoire.


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