
Dans la nuit du 12 au 13 juin 2025, Israël a lancé une attaque meurtrière contre l’Iran. La riposte iranienne a été immédiate, provoquant une escalade de la violence au Moyen-Orient. Le monde entier a suivi cette crise avec inquiétude. Bien qu’une désescalade soit observée depuis le 24 juin, ce conflit a eu des répercussions sur les ressortissants africains résidant dans ces deux pays et dans la région du Moyen-Orient en général mais aussi sur le continent africain.
Même si le conflit Israël-Iran se déroule loin de l’Afrique, il n’en demeure pas moins que ses conséquences touchent le continent, notamment ses ressortissants dans ces pays. Entre prudence, méfiance et diplomatie, plusieurs pays et organisations africaines ont réagi. L’Union africaine a appelé à la retenue et au dialogue, réaffirmant son attachement à la stabilité régionale, selon Africa Nova. Cette source précise que certains États, comme l’Afrique du Sud, ont condamné la montée des tensions militaires, demandant la protection des civils et le respect du droit international. Toujours d’après Africanova, des centaines de milliers d’Africains vivent et travaillent dans le Golfe, en Israël et en Iran. Beaucoup ont été affectés par la fermeture des frontières, la suspension des vols et l’insécurité.
Le site burkinabè WakatSéra indique que les pays importateurs de pétrole en Afrique subsaharienne pourraient subir une flambée des prix du carburant, ce qui entraînerait une hausse de l’inflation et mettrait sous pression leurs réserves de change. Sputnik alerte également sur le fait que l’effort de guerre des grandes puissances va faire grimper les prix. Or, les pays africains importent massivement des produits manufacturés. L’inflation pourrait donc s’accélérer, même dans des pays africains non impliqués dans le conflit.
Le Ghana a été l’un des premiers pays africains à réagir. Son gouvernement a fermé son ambassade à Téhéran et a commencé à évacuer les Ghanéens d’Iran par voie terrestre, rapporte africanews. En Israël, le Ghana a aussi réduit sa présence diplomatique et cherche à obtenir des autorisations spéciales pour évacuer plus de 900 Ghanéens, dont 65 étudiants. Le Nigeria, l’Ouganda, le Soudan, entre autres, ont suivi ce mouvement.
Selon africanews, avec l’interruption des vols aériens, les gouvernements africains comptent sur les routes terrestres et l’aide de pays tiers pour acheminer leurs ressortissants vers des zones sûres. Ce média rappelle que ce n’est pas la première fois que ces gouvernements doivent protéger leurs citoyens dans une zone de guerre étrangère. Il y a deux ans, lors de la guerre russo-ukrainienne, des milliers d’étudiants et travailleurs africains se sont retrouvés bloqués, souvent sans aide, confrontés au racisme aux frontières et peinant à trouver une issue. Cette crise avait révélé des failles majeures dans les systèmes d’intervention d’urgence africains, suscitant des appels à une meilleure coordination, planification et diplomatie renforcée.
Africanova avertit que la hausse des prix mondiaux a aggravé la crise alimentaire dans plusieurs pays africains dépendants des importations de céréales et d’engrais venant du Moyen-Orient. Les ONG ont tiré la sonnette d’alarme sur le risque d’une insécurité alimentaire accrue, notamment dans la Corne de l’Afrique et au Sahel.