Quitter son pays ne se fait pas toujours avec le sourire. Parfois, des circonstances imposent de regarder ailleurs dans l’espoir de trouver des perspectives meilleures. Chômeurs, diplômés ou travailleurs précaires… nombreux sont ceux qui rêvent d’une existence digne et paisible. Diane Kouanba, originaire du Burkina Faso, en fait partie. Détentrice d’une licence en Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication, spécialité journalisme, et d’un Master en Coopération Internationale et Aide Humanitaire, elle a travaillé dans plusieurs médias et ONG avant de se retrouver sans emploi. Chercher du travail devient alors un véritable parcours du combattant. Face à cette impasse, elle souhaite quitter son pays natal.

« Je prévois d’explorer d’autres pays, d’autres endroits (…) pour saisir de nouvelles opportunités », raconte Diane Kouanba. Elle partage son rêve de migrer au Canada, pays qu’elle admire. Journaliste, communicante et humanitaire, elle a enchaîné plusieurs postes au Burkina. Son dernier contrat en tant qu’animatrice radio prend fin deux ans après son embauche. De nouveau au chômage, elle refuse l’inactivité et obtient un stage dans une ONG. Plusieurs prolongations et quand l’espoir d’un contrat naissait, un coup dur survient : les États-Unis, via l’USAID, suspendent les financements des ONG. Coup d’arrêt brutal : retour à la case départ.

Diane ne baisse pas les bras. Après un mois sans activité, elle trouve un contrat de prestataire dans une entreprise locale, mais les revenus peinent à couvrir ses besoins. En attendant mieux, elle continue à travailler tout en postulant ailleurs.

La recherche d’un emploi stable devient de plus en plus ardue, notamment à cause de l’insécurité grandissante et du départ de nombreuses organisations du pays. Le nombre de chômeurs ne cesse d’augmenter. Selon une enquête de l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD) menée fin 2024 et publiée en avril 2025, le taux de chômage est de 3,5 % au Burkina Faso.

Dans ce contexte peu favorable, Diane décide de tenter sa chance au Canada pour acquérir de l’expérience et de meilleures opportunités. « J’ai envie de parcourir l’Afrique, le monde entier, pour voir où je peux trouver du travail et m’en sortir. En tant que jeune, il faut se battre », affirme-t-elle. Trentenaire, elle refuse de rester dans l’attente, convaincue que personne ne viendra la secourir. Même si partir n’est pas une solution miracle, elle estime que ce n’est pas non plus une perte pour son pays, puisqu’elle compte réinvestir ses gains dans le développement du Burkina Faso. Elle précise toutefois que si une opportunité se présentait localement, elle n’aurait plus besoin de partir. À ses yeux, un migrant peut contribuer au progrès du pays d’origine comme du pays d’accueil.

Si elle voit dans le départ une solution, ce n’est pas pour un exil définitif. Elle espère revenir au moment opportun. Quant à son projet de voyage, Diane insiste sur l’importance de suivre les démarches légales. « Je veux partir par la voie normale », explique-t-elle, rejetant toute idée d’émigration clandestine. Elle a entamé la procédure : certification de ses diplômes, envoi au Canada pour évaluation, apprentissage de l’anglais, puis inscription sur la plateforme officielle de l’immigration.Fermement opposée à l’immigration irrégulière et ses nombreux dangers, elle exhorte les jeunes à ne pas céder à cette tentation. « Partir n’est pas un problème, c’est une quête de mieux-être. Mais je conseille aux jeunes de suivre la voie légale. Partir oui, mais bien partir… », conclut-elle.