Divers profils de jeunes quittent la Guinée pour la recherche du bien-être. Ils justifient souvent leur départ par le manque d’emploi et les conditions de vie défavorables dans le pays. Sur le chemin, certains croisent d’énormes difficultés et optent d’ailleurs pour le retour au pays. C’est le cas de Mamadou Barry, chauffeur de profession qui raconte son récit chez Dialogue Migration.
Mamadou Barry est un jeune guinéen qui exerce le métier de chauffeur, en série poids lourd. Après avoir bien maîtrisé son métier, il a décidé de trouver un emploi rémunéré dans la capitale guinéenne, en vain. Ce manque d’emploi conduit le jeune chauffeur à quitter son pays d’origine pour la recherche d’une vie meilleure.
C’est ainsi qu’il a choisi de partir dans d’autres pays pour « rechercher le bonheur » selon lui. Avec le peu d’économie qu’il avait, il prend la direction de la Côte d’Ivoire. C’est dans ce pays voisin de la Guinée qu’il a trouvé du travail dans le domaine du transport.
Puisque les activités n’étaient pas fréquentes, il poursuit son chemin en Algérie dans l’espoir d’un meilleur emploi. Ce, dans le but d’économiser et de continuer vers la Libye, puis l’Italie, sa destination finale.
Arrivé en Algérie, le jeune chauffeur a été embauché pour une courte durée. Malgré l’obtention de ce travail, il n’était pas traité convenablement; car selon lui, il était souvent rélégué au second plan dans l’exercice de son métier. Les conditions étaient lamentables pour le jeune chauffeur, témoigne-t-il.
Qu’à cela ne tienne, avec le peu de ressources, il bouge à nouveau pour se rendre en Lybie. À son arrivée dans ce pays peu stable, depuis la chute de Mouhammard Khadafi, Mamadou a été arrêté et condamné. Difficilement, il a recouvré sa liberté.
À sa sortie de prison, il rebrousse chemin vers l’Algérie en dépit des conditions de vie très compliquées pour les migrants surtout subsahariens. Il va passer six ans en Algérie, à travailler dans des conditions très dures, faisant face à la ségrégation, à l’emprisonnement…
« On ne dormait que d’un seul oeil, chaque fois on devait être prêt pour ne pas être attrapé par la police algérienne. Nous vivions avec la peur au ventre », dit-il.
Un nouveau départ motivé par le changement de régime
Compte tenu de toutes ces souffrances, Mamadou a opté pour un retour au pays après la prise du pouvoir par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) à travers un coup d’Etat le 05 septembre 2021 : « J’avais appris qu’il y avait un changement de régime et qu’il y aurait des opportunités de travail maintenant. C’est pourquoi j’ai décidé de rentrer en Guinée. Je ne vais plus me retrouver en Algérie. »
Ce changement de régime est arrivé à point nommé, car le jeune Barry était totalement désespéré. J’ai perdu toute mon économie quand j’ai échoué ma traversée en Libye. Je suis rentré bredouille avec aucune ressource financière. Heureusement, je me suis retourné à travers un appui de l’Organisation Internationale pour les Migrations.»
Revenu depuis le 28 Mars 2023, Mamadou trouve la vie mieux qu’ailleurs actuellement : « Je peux dire Dieu merci. Mes parents ne m’ont pas abandonné, ils m’ont beaucoup soutenu depuis mon retour au pays surtout moralement. Car tout le monde était content du fait que je suis revenu, j’avais tellement souffert. » dit-il soulagé.
Liens Rapides