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Morts sur le chemin de l’immigration : les chiffres de l’horreur !
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Morts sur le chemin de l’immigration : les chiffres de l’horreur !
Ndengar Masbé 🇧🇫
Ndengar Masbé 🇧🇫
September 04, 2023

Se déplacer est un acte naturel. Les êtres humains se déplacent le plus naturellement possible, sans aucune condition. Ainsi, depuis la nuit des temps, les hommes se sont sentis libres de se mouvoir. Mais les Etats dits modernes au nom du protectionnisme basé purement sur leurs intérêts égoïstes ont dressé des barrières pour empêcher des citoyens d’autres pays d’aller chez eux. Des murs en passant par des barbelés sans oublier des gardes côtes, difficultés d’obtention des documents de voyage (visas)… toutes les conditions pour empêcher les autres de venir chez soi sont réunies. Ces derniers sont obligés de passer par le désert ou sur la mer sur des embarcations de fortune au péril de leur vie. Et des morts il y en a eu dans la méditerranée ou dans le désert du Sahara. Combien sont-ils ? Les statistiques sont effrayantes ! 

500 morts, c’est le nombre de décès enregistrés par l’Organisation Internationale de la Migration (OIM) dans un communiqué global datant de novembre 2020. A la même période, toujours selon, l’OIM, au large des côtes du Cap-Vert, le moteur d’une embarcation a explosé et une soixantaine de personnes auraient péri. 

Au cours du mois de mai 2023, l’OIM citant le rapport de Missing Migrants Project (MMP) a enregistré 148 décès et disparitions sur les routes migratoires. Ce, dans la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Un chiffre plus élevé, toujours selon l’OIM,  que celui de 2021, qui était de 110 à la même période. L’OIM souligne qu’en mai 2023, en Afrique du Nord et de l’Ouest, 43 naufrages ont été enregistrés le long de la Route de l’Atlantique de l’Afrique de l’Ouest vers les îles Canaries. Cela a entraîné la mort d’au moins 559 personnes en mer, dont la moitié ont été présumées noyées car leurs dépouilles n’ont pu être récupérées. Ces chiffres sont relativement en baisse par rapport à l’année 2021 avec 1 126 morts dans 74 naufrages.

L’Organisation souligne également que ces statistiques sont souvent loin de la réalité dans la mesure où des bateaux sont signalés en détresse mais aucun survivant n’est signalé. L’OIM relève que « plus de la moitié des personnes qui ont perdu la vie sur la route des îles Canaries l’année dernière étaient des ressortissants d’Afrique occidentale et centrale en provenance du Maroc et du Sahara occidental ». En outre, précise l’organisation « la plupart des décès documentés sur cette route restent non identifiés : 84 % des personnes décédées sur la route des îles Canaries en 2022 (467 personnes) sont répertoriées avec un pays d’origine inconnu ».

Une enquête menée par l’OIM auprès des survivants révèle qu’un migrant sur 100 parmi les 12 000 interrogés au Mali et au Niger en 2022 a été témoin d’un décès au cours de son voyage. Et à l’OIM de préciser que cette tendance est inquiétante étant donné que plus de 380 000 mouvements migratoires ont été observés sur les mêmes lieux d’entretien au cours du seul dernier trimestre de 2022.

Entre 2014 et 2022, le Missing Migrants Project (MMP) a enregistré 2 902 décès et disparitions de migrants sur les routes à l’intérieur et en provenance de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, dont 457 femmes, 1 035 hommes et 275 enfants. 

Selon Selon l‘ONG Caminando Fronteras, citée par Libération, « plus de 11 000 personnes ont péri depuis 2018 dans leur tentative de gagner l’Espagne depuis le continent africain. Soit six par jour ». Elle apporte davantage de précision sur leur provenance : « entre début 2018 et fin novembre 2022, sont mortes 11 286 personnes venues de 31 pays d’Afrique mais aussi du Moyen-Orient et d’Asie. Parmi elles, 1 272 femmes et 377 enfants ».

En juin 2022, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), le Tchadien,  Moussa Mahamat Faki, a réagi suite à la mort de dizaines de migrants aux frontières du Maroc et de l’Espagne : « J’exprime ma profonde émotion et ma profonde inquiétude face au traitement violent et humiliant des migrants africains qui tentent de traverser la frontière internationale du Maroc vers l’Espagne, et à la violence qui s’en est suivie, qui a entraîné la mort d’au moins 23 personnes et en a blessé de nombreuses autres ». 


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