Entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, le nombre de réfugiés s’élève désormais à 410.000. Selon l’Organisation des nations unies (Onu) qui donne l’information dans ce récent document publié sur son site officiel, la majorité des réfugiés de la région ont fui les violences au Mali, théâtre d’un conflit qui a débuté en janvier 2012.
L’agence onusienne indique qu’en 2021, une recrudescence d’attaques violentes dans toute la région a entraîné le déplacement de près de 500.000 personnes.
Dans le Sahel, six personnes déplacées sur 10 sont désormais des Burkinabès
Dans cette région du Sahel central, le Burkina Faso est devenu le pays qui enregistre le plus grand nombre de déplacés. Rien qu’en interne, le nombre total de déplacés dans ce pays en proie à des attaques jihadistes répétées est passé à plus de 1,5 million à la fin de 2021. Six personnes déplacées sur dix dans le Sahel sont désormais des Burkinabès, selon l’Onu.
Selon des organisations partenaires évoquées par les Nations Unies, les groupes armés ont mené plus de 800 attaques meurtrières en 2022 dans le Sahel central. Ces violences ont entraîné le déracinement de quelque 450.000 personnes dans leur pays et forcé 36.000 autres à fuir dans un pays voisin.
Le document de l’agence onusienne consultée par Dialogue Migration indique qu’au Niger, le nombre de personnes déplacées dans les régions de Tillabéri et Tahoua a augmenté de 53% au cours des 12 derniers mois. Et qu’au Mali voisin, plus de 400.000 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, soit une augmentation de 30% par rapport à l’année 2022
Ces facteurs qui poussent les populations à se déplacer
Dans un précédent article, Dialogue Migration s’était intéressé aux multiples causes des mouvements migratoires dans le monde en général et dans la région du Sahel en particulier. L’Organisation des Nations unies semble confirmer les résultats de nos recherches sur les facteurs de déplacements des populations, liés souvent à des crises comme les conflits et les changements climatiques.
Selon ledit document, « la situation humanitaire au Burkina Faso, au Mali et au Niger se détériore rapidement dans un contexte de crises sur plusieurs fronts. L’insécurité en est le principal moteur, aggravée par l’extrême pauvreté, la pandémie de Covid-19 et l’aggravation des effets de la crise climatique, les températures dans la région augmentant 1,5 fois plus vite que la moyenne mondiale » peut-on lire dans le document..
De plus, les femmes et les enfants sont souvent les plus touchés et sont exposés à une extrême vulnérabilité et à la menace de la violence sexuelle et sexiste. Les communautés d’accueil, toujours selon le document, ont continué à faire preuve de résilience et de solidarité en accueillant les familles déplacées, malgré le peu de ressources dont elles disposent.
L’Onu affirmait en 2021, que plus d’un tiers des besoins financiers du HCR pour le Sahel central n’ont pas été satisfaits. Elle avait ainsi chiffré le besoin en 2022 de son Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR) à 307 millions de dollars pour donner une réponse efficace au Burkina Faso, au Niger et au Mali.
7 pays africains dans le Top 10 des pays d’origine de la population totale de réfugiés dans le monde
À la fin de 2020, on comptait 26,4 millions de réfugiés dans le monde, dont 20,7 millions relevaient du mandat du HCR et 5,7 millions étaient enregistrés par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Le nombre total de réfugiés est le plus élevé jamais enregistré, malgré un ralentissement du rythme de croissance annuel depuis 2012.
Dans le Rapport 2022 de l’OIM, sur l’état de la Migration dans le monde, parmi la population totale de réfugiés relevant du mandat du HCR à la fin de 2020, plus de 80 % venaient des 10 principaux pays d’origine − République arabe syrienne, Afghanistan, Soudan du Sud, Myanmar, République démocratique du Congo, Somalie, Soudan, République centrafricaine, Érythrée et Burundi. Un grand nombre de ces pays figurent parmi les principaux pays sources de réfugiés depuis au moins sept ans. A noter que sept de ces 10 pays sont du continent africain.
Le document de l’OIM ajoute qu’en raison du conflit en cours en République arabe syrienne depuis 10 ans, le nombre de réfugiés syriens est passé à quelque 6,7 millions de personnes, soit environ 100 000 de plus que l’année précédente ; la République arabe syrienne reste ainsi le principal pays d’origine de réfugiés pour la septième année consécutive. L’instabilité et la violence qui font de l’Afghanistan une importante source de réfugiés depuis plus de 30 ans perdurent : avec 2,6 millions de réfugiés en 2020 (contre 2,7 millions en 2019), l’Afghanistan arrive au deuxième rang des principaux pays d’origine dans le monde. Depuis que la violence à grande échelle a éclaté dans le pays à la mi-2016, le Soudan du Sud est resté le troisième pays d’origine de réfugiés, avec 2,2 millions de réfugiés à la fin de 2020.
À la fin de 2020, environ 38 % des réfugiés dans le monde avaient moins de 18 ans (8 millions sur les 20,7 millions de réfugiés relevant du mandat du HCR).
Environ 21 000 demandes d’asile individuelles ont été déposées par des enfants non accompagnés et séparés de leur famille en 2020, ce qui représente un recul par rapport aux 25 000 demandes déposées l’année précédente. Comme indiqué dans les rapports précédents, les données et tendances actuelles s’expliquent dans une large mesure par la persistance ou la reprise de conflits dans des pays clés.
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