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Les piroguiers de Gaya et Malanville : une alternative à la libre circulation des personnes et des biens
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Les piroguiers de Gaya et Malanville : une alternative à la libre circulation des personnes et des biens
Youssouf Abdoulaye Haidara 🇳🇪
Youssouf Abdoulaye Haidara 🇳🇪
October 17, 2023

La ville de Gaya joue un rôle très important dans la vie économique du Niger. Située dans la région de Dosso, dans le sud-ouest du pays,  Gaya est également une ville frontalière. Elle fait directement frontière avec la ville de Malanville (ville frontalière du Bénin) la ligne qui sépare les deux villes est matérialisée sur le terrain par un pont surplombant le fleuve Niger. Depuis l’avènement des militaires au pouvoir à Niamey, et les sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui ont suivi, la circulation des personnes et des biens s’est arrêtée du fait de la fermeture des frontières. Pour relever ce défi des volontaires se sont engagés à trouver des moyens de contournement à travers l’usage des pirogues pour assurer le transport des personnes et les biens. Dialogue Migration a joint au téléphone le journaliste et rédacteur en chef de la radio Faraha de Gaya Fadel Alou pour avoir plus de précision sur ces nouvelles formes d’initiatives.

Le pont qui relie Malanville à Gaya joue un rôle très important dans le transport des personnes et des biens vers le Niger ou encore le Bénin. Avec le coup d’État intervenu au Niger et compte tenu des sanctions de la CEDEAO qui incluent la fermeture des frontières aériennes comme terrestres entre le Niger et le reste des pays de la zone, plusieurs produits commerciaux se sont trouvés bloqués dans la ville de Malanville et aussi à Gaya. De même, les personnes qui désirent se rendre soit au Bénin ou au Niger sont bloquées par la fermeture de la frontière. Sur cet axe qui relie le Niger et le Bénin est l’une des voies les plus utilisées par les personnes qui désirent se rendre dans les pays du Maghreb ou de l’Europe. Ce flux n’est pas unidirectionnel, il sert également de couloir de passage pour les migrants nigériens qui désirent se rendre dans les pays du golfe de Guinée. 

Les piroguiers comme une alternatives pour la libre circulation des personnes et des biens

Le déclic a été les conséquences des sanctions de la CEDEAO sur les activités économiques dans la ville de Gaya et précisément au niveau du marché hebdomadaire très animé de la ville qui se déroule chaque mardi. Au lendemain du putsch, peu de gens arrivent à fréquenter le marché parce que la frontière avec le Bénin est fermée. « Bien avant la fermeture des frontières, les piroguiers ont l’habitude de transporter des biens de part et d’autre des deux rives du fleuve. Mais, ces produits sont essentiellement des sacs de charbon. », explique Fadel Alou, journaliste et rédacteur en chef de la radio Faraha de Gaya. C’est cette expérience que les piroguiers du Bénin et du Niger ont mis en contribution pour se substituer aux camions gros porteurs  et bus habitués traditionnellement à transporter les personnes et les biens. Par jour, ces pirogues qui quittent les rives du fleuve transportent femme, homme et leurs biens. Il arrive que certains pirogues fassent plusieurs allers et retours dans la journée. «  Certains piroguiers font environ deux à trois allers et retours par jour, et c’est juste au minimum » précise Fadel Alou.

Le transport via les pirogues une opportunité économique

Cette activité avec les pirogues qui gagne du terrain et qui semble être rentable attire plusieurs candidats. Les embarcadères et débarcadères se multiplient des deux côtés des rives du fleuve. Le prix « pour se transporter d’un côté à un autre des deux rives varie de 2000 Fcfa à 3000 Fcfa » affirme Fadel Alou, qui ajoute que « le prix peut dépasser ces chiffres annoncés si le client transporte beaucoup de bagage. » Sur les embarcadères on compte de plus en plus de pirogues. « Il y a des piroguiers de Kamba au nigéria qui viennent tenter leurs chances dans cette activité, car cela représente une opportunité économique à saisir », poursuit-il

Une activité qui attire l’attention des autorités nigériennes 

Au vu de l’importance de l’activité des piroguiers, les autorités nigériennes ont pris des mesures visant à bien organiser et contrôler l’activité. Au niveau des embarcadères des postes de contrôle ont été érigés. «  Les autorités locales ont créé un mécanisme composé de douaniers, policiers et gendarmes pour contrôler les gens débarquent des pirogues et leurs biens. », affirme Fadel Alou. 

Dans un arrêté en date du 25 août 2023, le nouveau gouverneur de la région de Dosso interdisait la navigation sur le fleuve côté nigérien de 18 heure à 06 heure du matin sans préciser les raisons de cette mesure. Mais, plusieurs analystes lient cela à des motivations sécuritaires. De ce fait, les piroguiers disposent de la journée jusqu’à 18 heures pour mener leurs activités.


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