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Après le coup d’État au Niger : Les défis pour la prise en charge des migrants et réfugiés face aux sanctions de la CEDEAO 
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Après le coup d’État au Niger : Les défis pour la prise en charge des migrants et réfugiés face aux sanctions de la CEDEAO 
Youssouf Abdoulaye Haidara 🇳🇪
Youssouf Abdoulaye Haidara 🇳🇪
November 21, 2023

Depuis le 26 juillet 2023 date à laquelle les militaires ont annoncé l’éviction du Président Bazoum Mohamed, la communauté internationale a à l’unanimité condamné la prise du pouvoir par la force. Cette condamnation de la communauté internationale a été suivie par une série de suspension d’aide humanitaire et coopération pour le développement de la part de certains pays au Niger. Cette situation n’épargne pas les migrants qui sont en attente d’une prise en charge humanitaire. Pour évaluer le degré de ces sanctions sur la prise en charge humanitaire des migrants, Dialogue Migration s’est entretenu avec Manou Nabara, président de l’ONG JIMED (Jeunesse Enfance, Migration et Développement). Une Organisation non gouvernementale qui œuvre pour le bien-être des migrants au Niger.

La prise du pouvoir par les militaires et la réaction de la communauté internationale

C’est tôt le matin du 26 juillet 2023 que les nigériens ont appris d’abord par des rumeurs le renversement du Président de la République Bazoum Mohamed par sa propre garde présidentielle. Une information qui sera confirmée par la suite à travers un communiqué de la junte lu tardivement dans la soirée le même jour. 

Très tôt, la réaction de la communauté internationale ne s’est pas faite attendre. La France, principale partenaire du Niger, condamne le coup d’État et annonce la suspension de l’aide au développement et la suspension de sa coopération militaire avec le Niger (source).  Même, l’Union Européenne a annoncé la suspension de son aide au développement, et c’est le même cas avec l’Allemagne qui suspend sa coopération.

Les deux premiers partenaires sont des acteurs clés de la prise en charge humanitaire des migrants au Niger. La suspension de leurs coopérations avec le Niger a suscité une inquiétude grandissante chez les organisations qui luttent pour le bien-être des migrants au Niger. 

Des sanctions qui auront des graves conséquences sur l’assistance humanitaire des migrants et personnes déplacés internes (PDI)

« L’aide humanitaire doit rester ouverte quelque soit la situation » disait Manou Nabara, président de l’ONG JIMED, car à lui d’ajouter que « les aides humanitaires vont directement à des personnes qui n’ont rien avoir avec la situation politique dans le pays ». Selon le président de l’ONG JIMED, plusieurs interventions au profit des personnes déplacées internes (PDI) et les migrants sont à l’arrêt. « Déja un de nos projets qui distribue des vivres aux personnes déplacées internes avec l’appui de la coopération allemande est à l’arrêt, et c’est l’une des conséquences directes de ces sanctions. » affirme Manou Nabara de l’ONG JIMED.

Si la situation persiste, « elle risque de s’aggraver avec la saison des pluies qui est en cours », alerte l’ONG JIMED. Déjà selon les estimations de OCHA (Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies) en mai dernier, environ 4,3 millions de personnes sont en situation de besoin au Niger. 

Des institutions internationales maintiennent leurs assistances humanitaires au Niger 

Dans un communiqué conjoint, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) ont appelé à plus d’assistance humanitaire au Niger. « L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) soulignent l’exigence cruciale d’une aide internationale continue en faveur des populations déplacées vulnérables au Niger, y compris les travailleurs migrants et les membres de leur famille, les enfants migrants non accompagnés, les réfugiés et les demandeurs d’asile, particulièrement à la lumière des développements récents », alarment l’OIM et le HCR dans leur communiqué conjoint. « Le Niger accueille actuellement plus de 700 000 personnes déplacées, dont des réfugiés, des demandeurs d’asile et des personnes déplacées à l’intérieur du pays. Environ 5 000 migrants bloqués attendent une assistance au retour volontaire vers leur pays d’origine dans les centres de l’OIM le long des routes migratoires, tandis que 2 000 autres attendent de l’aide en dehors de ces centres. De plus, lors de la semaine allant du 8 au 14 août, le HCR a enregistré, via le mécanisme de suivi de la protection, plus de 2 000 réfugiés et demandeurs d’asile fuyant les conflits et arrivant dans le pays. » poursuit le communauté de l’OIM et le HCR.

Le médiateur de la CEDEAO pour le Niger, le Général Abdusalami Abubakar a dans un entretien sur BBC affirmé que les militaires putschistes au Niger ont annoncé qu’ils sont ouverts aux négociations et demandent à la CEDEAO de lever la sanction en procédant à l’ouverture des frontières terrestres comme aériennes. Pour beaucoup d’analystes cette nouvelle donne pourrait apporter un changement dans la situation que vivent les migrants et les réfugiés au Niger.


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