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Exil politique : Les confidences de l’activiste Guinéen, Abdoulaye Oumou Sow
Témoignage
Exil politique : Les confidences de l’activiste Guinéen, Abdoulaye Oumou Sow
Mamadou Saïdou Diallo 🇬🇳
Mamadou Saïdou Diallo 🇬🇳
June 12, 2023

En Afrique comme dans de nombreux pays, des acteurs socio-politiques sont contraints de s’exiler pour se réfugier dans un autre pays. Que ce soit sur le continent ou en Occident. Ce en raison de leur engagement citoyen. L’activiste Guinéen, Abdoulaye Oumou Sow, livre les péripéties de son expérience à Dialogue Migration.

En Guinée Conakry, depuis la première république, de nombreux citoyens ont été contraints à l’exil à cause de leurs oppositions au pouvoir en place. C’est le cas de, Abdoulaye Oumou Sow, activiste du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) qui a été contraint de quitter son pays à cause de son opposition au gouvernement de la Transition en place en Guinée, depuis  le coup d’État du Colonel Mamadi Doumbouya le 05 septembre 2021, contre le président Alpha Condé. Doumbouya est  devenu président du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) et président de la Transition. 

Abdoulaye Oumou Sow est un journaliste, activiste et responsable à la communication de Front National pour la Défense de la Constitution en Guinée. Il a quitté son pays après s’être caché pendant  plusieurs mois . Militant des droits de l’Homme, Abdoulaye Oumou Sow, dit avoir été recherché, ainsi que ses camarades du FNDC par les services de sécurité de son pays, au motif de « trouble à l’ordre public ». Il relate, « J’ai quitté la Guinée le 3 décembre 2022, après avoir passé plus de 4 mois loin de la vigilance des services de sécurité. Parce que j’étais recherché par les forces de défense et des renseignements généraux. Il m’est reproché avec mes camarades du FNDC de vouloir troubler l’ordre public ». 

Engagé contre le tripatouillage de la constitution de son pays, le dernier depuis 2019, Abdoulaye Oumou Sow, renseigne que certains de ses camarades ont été arrêtés, notamment le coordonnateur national du FNDC, Foniké Mangué Sylla et Ibrahima Diallo, le responsable national des opérations. Les forces de l’ordre sont allées par la suite à plusieurs reprises à son domicile et celui de son camarade de lutte Mamadou Billo Diallo en vain Ils ont pu échapper à une arrestation grâce à des renseignements qui ont pu les mettre à l’abri, raconte-t-il. 

Le responsable à la communication du FNDC a passé quatre mois cachés à Conakry. « Je suis venu à Labé avant de m’exiler à Dakar j’y ai fait un mois avant d’aller en France », explique Abdoulaye Oumou Sow.  Le jeune activiste précise qu’il y a énormément de contraintes aussi bien pour lui que pour sa famille de vivre en cachette. En effet, il a quitté sa famille pendant que sa femme était enceinte« J’ai quitté ma famille pendant que ma femme était en état de grossesse  avancé. Elle a accouché alors que je ne pouvais pas y assister. Le baptême a eu lieu sans ma présence durant ce moment heureux, mais aussi durant les moments difficiles de l’accouchement. C’était tout un stress moral et psychique énorme qui pesait sur moi et sur ma famille », confesse-t-il.

Pire, deux mois après la naissance du bébé, les forces de défense et de sécurité ont tiré des grenades de gaz lacrymogène   à son domicile, soutient-il. Son enfant de deux mois s’est asphyxié.  Elle et sa grande sœur qui venait d’avoir 4 ans, tous ont été traumatisés, et évacués d’urgence à l’hôpital par les voisins, explique le jeune acteur de la société civile exilé. 

Des contraintes et perspectives

Sow raconte qu’au-delà des contraintes morales et psychologiques, il n’avait plus de vie. Et pas de travail non plus «pour avoir des revenus et faire vivre votre famille. Vous ne vivez que de vos économies », indique-t-il.  A cela s’ajoutent toutes les inquiétudes des parents et proches pour votre situation et celle de votre famille, raconte-t-il. 

« Je rencontre énormément de difficultés » a-t-il fait savoir. Il dit avoir perdu son activité, et présentement ne mène aucune activité génératrice de revenus depuis son départ forcé du pays, bien qu’ayant des charges personnelles et celles de sa famille.  

« Si j’avais le choix, dit-il, j’allais rester au pays. Car quand on avait arrêté nos collègues je pouvais immédiatement quitter le pays. Mais j’avais décidé de rester pendant 4 mois, pour voir si la situation allait évoluer. Pour ne pas me sédentariser et rester de plus en plus en dangers, j’ai décidé de me mettre à l’abri », confie-t-il.

Le souhait d’Abdoulaye Oumou Sow, est de revenir en Guinée et d’y vivre dans la paix  et dans la quiétude. Le jeune activiste rappelle que la lutte qu’il mène avec ses collègues et qui l’a menée à l’exil  est pour la paix et la quiétude en République de Guinée. Mais surtout pour l’avènement d’un Etat démocratique, afin que chaque citoyen puisse jouir de ses droits, travailler en toute liberté, et dans le respect des conventions auxquelles la Guinée à souscrite.  


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