
La mobilité académique en Afrique connaît un essor remarquable, portée par la recherche de formations de qualité et de meilleures opportunités à coût accessible. Depuis quelques années, le Togo s’impose comme une destination privilégiée pour de nombreux étudiants gabonais. Attirés par la rigueur du système éducatif, la reconnaissance des diplômes et des frais de scolarité plus abordables que dans leur pays d’origine, ces jeunes franchissent les frontières pour bâtir leur avenir. Au-delà des considérations financières et académiques, ce choix reflète aussi une volonté d’ouverture culturelle et d’intégration dans un environnement dynamique. MABIALA-LAWSON Glenn Antony Aimé, étudiant gabonais en master de diplomatie, protocole et relations publiques à Lomé, partage son expérience et explique pourquoi le Togo séduit de plus en plus ses compatriotes.
Quelles sont les principales raisons qui vous ont poussé à choisir le Togo pour vos études supérieures plutôt que de rester au Gabon ou d’aller ailleurs ?
Bonjour, je m’appelle MABIALA-LAWSON Glenn Antony Aimé, étudiant gabonais en Master 2 de diplomatie, protocole et relations publiques à l’École Supérieure des Affaires (ESA), ici à Lomé.
Si j’ai choisi le Togo pour mes études supérieures, c’est avant tout pour deux raisons essentielles : la qualité de l’enseignement et le coût des études.
D’une part, le Togo est reconnu depuis longtemps pour la rigueur et le sérieux de son système éducatif. Dans la sous-région, le Togo bénéficie d’une image positive en matière de formation universitaire, au même titre que le Sénégal. On sait que la discipline, l’organisation et l’exigence académique sont prises très au sérieux ici, ce qui attire de nombreux étudiants étrangers.
D’autre part, les frais de scolarité sont beaucoup plus abordables qu’au Gabon. À Libreville, une première année de licence dans certaines écoles privées peut coûter 1,3 million de FCFA, et les prix augmentent ensuite jusqu’à plusieurs millions au niveau master. Au Togo, pour des formations de qualité et reconnues, les coûts sont bien plus accessibles, ce qui rend les études supérieures réalisables pour beaucoup de familles.
Enfin, à ces deux raisons principales s’ajoute mon envie de découvrir une autre culture et de m’ouvrir à une nouvelle société.
Comment décrivez-vous votre expérience académique et sociale au Togo ? Quels sont les atouts et les défis que vous rencontrez en tant qu’étudiant gabonais ici ?
Mon expérience au Togo est agréable et bénéfique. Sur le plan académique, j’ai enrichi mon bagage intellectuel et pratique. Avant d’intégrer l’École Supérieure des Affaires (ESA), j’avais déjà une formation en informatique, et j’ai pu consolider ces acquis tout en me spécialisant dans la diplomatie et les relations publiques. Les cours, la méthodologie et la rigueur m’ont permis de grandir aussi bien dans mes connaissances que dans mes perspectives professionnelles.
Sur le plan social, l’expérience est également positive. J’ai appris à m’adapter à une nouvelle culture, à découvrir des recettes culinaires locales et même à me familiariser avec des langues comme le mina. Ces échanges interculturels sont une richesse.
Cependant, il y a aussi des défis. Le premier, c’est le manque de suivi des étudiants gabonais par les autorités consulaires. Beaucoup d’entre nous rencontrent des difficultés financières, sociales ou même sanitaires sans véritable accompagnement. Ensuite, il y a la nostalgie du pays : être loin de sa famille et de son environnement d’origine n’est pas facile, et certains camarades en souffrent beaucoup, parfois au point de tomber dans la dépression.
Selon vous, qu’est-ce qui distingue le système universitaire togolais et en fait une destination attractive pour les jeunes gabonais ?
Deux éléments distinguent principalement le système togolais : la rigueur académique et le coût accessible des études.
Les universités et grandes écoles de Lomé offrent un enseignement reconnu, exigeant et bien structuré. Beaucoup d’institutions, comme l’ESA, sont également accréditées par le CAMES, ce qui confère une valeur ajoutée aux diplômes et ouvre des portes au-delà du Togo.
En comparaison avec d’autres pays de la région, les frais sont abordables sans pour autant compromettre la qualité de la formation. C’est ce qui attire non seulement les Gabonais, mais aussi des étudiants venus du Congo, de Centrafrique et d’autres pays d’Afrique centrale.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes gabonais qui envisagent de venir étudier au Togo ?
Je leur dirais d’abord de ne pas hésiter : le Togo est une bonne destination académique. La rigueur, la qualité de l’enseignement et l’accessibilité financière en font un excellent choix.
Cependant, il faut aussi se préparer psychologiquement et financièrement, car la vie à l’étranger comporte toujours des défis : éloignement de la famille, intégration culturelle, gestion des dépenses. Je leur conseille de venir avec un esprit d’ouverture, de se montrer curieux et respectueux de la culture locale, et surtout de s’impliquer sérieusement dans leurs études.
Le parcours de MABIALA-LAWSON Glenn Antony Aimé illustre bien les raisons qui poussent de nombreux étudiants gabonais à choisir le Togo : un enseignement reconnu pour sa rigueur et son sérieux, des coûts adaptés aux réalités des familles, et une ouverture culturelle enrichissante. Mais cette aventure exige aussi courage et résilience face aux défis de l’expatriation.