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Le maïs béninois conquiert Niamey : l’aventure commerciale de Dotche Espoir
Découverte
Le maïs béninois conquiert Niamey : l’aventure commerciale de Dotche Espoir
Youssouf Abdoulaye Haidara 🇳🇪
Youssouf Abdoulaye Haidara 🇳🇪
October 04, 2025

L’atmosphère animée de Niamey accueille une saveur nouvelle. Une spécialité béninoise, le maïs bouilli (ou maïs préparé), a traversé les frontières pour trouver un public fidèle. Au centre de cette initiative culinaire se trouve Dotche Espoir, une commerçante dont le stand est devenu un point d’attraction pour les amateurs de cette céréale préparée différemment.

Un goût d’ailleurs

Habituellement, les habitants de Niamey consomment le maïs grillé. Dotche Espoir a introduit une variante moins connue localement : le maïs bouilli. Elle explique que cette méthode est typique du Bénin, son pays d’origine. C’est un processus qui implique de bouillir le maïs après l’avoir grillé, offrant une texture et un goût distincts.

L’introduction de ce plat n’a pas été sans risques, mais l’accueil fut positif. « J’ai essayé pour voir », confie-t-elle. Après une phase d’essai, elle a constaté que les gens appréciaient le produit. C’est cette réaction favorable qui l’a encouragée à maintenir son activité.

Un métier ancien et résilient

Le commerce de maïs bouilli n’est pas une occupation nouvelle pour Madame Espoir. Elle exerce ce métier depuis une durée significative. Bien qu’elle n’ait pas pu donner une date précise, elle estime cette période à environ sept à huit ans. L’activité, bien que variable, lui permet de subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants. « C’est ça que je mange », affirme-t-elle, traduisant l’importance de ce commerce pour sa survie quotidienne.

La réalité du commerce est faite de hauts et de bas. Dotche Espoir reconnaît que les revenus ne sont pas constants. Elle fait remarquer : « Ce n’est pas chaque jour qui est dimanche », soulignant l’imprévisibilité du marché. Les chiffres d’affaires quotidiens dépendent de nombreux facteurs. Elle place sa confiance dans la providence : « C’est la main de Dieu ».

Logistique et coûts

L’approvisionnement en matière première constitue un défi logistique et financier. Le maïs utilisé pour cette spécialité est importé du Bénin. Cette importation, qu’elle organise elle-même ou via des commandes, a un impact direct sur les coûts.

Elle observe que le maïs béninois est devenu plus cher, en partie à cause des frais de transport. Le prix d’un sac de maïs à Niamey, incluant les frais d’acheminement, se situe actuellement entre 40 000 et 48 000 francs CFA, et peut atteindre 45 000 francs CFA. Ces coûts élevés forcent les commerçants, y compris elle-même, à répercuter une partie des dépenses sur le prix de vente final.

Un message pour la jeunesse

Interrogée sur l’attitude de certains jeunes qui peinent à s’engager dans le travail ou l’entrepreneuriat, Dotche Espoir adopte un ton direct. Elle ne donne pas de leçons morales, mais insiste sur l’expérience personnelle. « Même si tu as conseillé la personne, si la personne n’a jamais fait commerce, la personne ne peut pas savoir ».

Elle souligne que la théorie ne remplace pas la pratique. Pour réussir, il faut s’impliquer. Elle encourage les jeunes à se lancer, à apprendre par l’action. « Faut que la personne rentre [dans le commerce] comme nous aussi on est rentré, pour voir comment ça va se passer ». Son propre parcours, marqué par l’essai et la persévérance, sert d’exemple concret. Elle a commencé modestement, a observé la réaction des clients, puis a continué son effort.

Le stand de maïs bouilli de Dotche Espoir représente plus qu’un simple commerce. Il est une démonstration d’intégration économique réussie. Il prouve qu’une spécialité d’ailleurs peut trouver sa place et son succès, tout en offrant une source de revenus stable. L’activité est un moteur essentiel de son quotidien. Elle témoigne d’une résilience qui caractérise le petit commerce à Niamey.

Le commerce de maïs bouilli illustre la richesse des échanges culturels entre le Bénin et le Niger. Il contribue à diversifier l’offre alimentaire à Niamey. L’histoire de Dotche Espoir est un rappel que l’entrepreneuriat est accessible. Il demande surtout de la ténacité et une adaptation constante aux réalités du marché.

Malgré les difficultés liées à l’approvisionnement et aux fluctuations économiques, elle demeure concentrée sur son objectif. L’avenir de son commerce dépend de la demande. Elle continue de faire confiance au produit. Elle compte sur la fidélité de sa clientèle, conquise par le goût unique du maïs bouilli béninois.


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