
Migrer, ce n’est pas seulement changer de lieu de vie, c’est aussi s’adapter à un nouveau contexte culturel, social et économique. Pour les migrants togolais, la langue constitue un facteur clé d’intégration, d’accès à l’emploi, aux services publics et à la communauté locale. Que ce soit pour vivre en Europe, dans les pays arabes ou ailleurs en Afrique, la connaissance des langues devient une véritable passerelle vers de meilleures opportunités et une vie digne. Mais quelles sont ces langues à connaître, et pourquoi sont-elles stratégiques ?
Le français : un atout régional et international
Le français est la langue officielle du Togo. Il est donc naturel que beaucoup de Togolais en aient une bonne maîtrise. Mais ce n’est pas suffisant : pour les migrants se rendant dans des pays francophones comme la France, la Belgique, le Canada (Québec) ou même certains pays d’Afrique (Côte d’Ivoire, Sénégal, etc.), le français est une langue d’insertion. Il facilite les démarches administratives, l’accès à l’éducation, à la formation professionnelle et à l’emploi.
“Quand je suis arrivé à Bruxelles, parler français m’a tout de suite ouvert des portes. J’ai pu rapidement intégrer un programme d’insertion professionnelle”, confie Kevin, 28 ans, originaire de Sokodé.
Ressource utile : Organisation internationale de la Francophonie
L’anglais : la langue globale pour l’emploi et l’ouverture
L’anglais est la langue de l’économie mondiale. Maîtriser l’anglais ouvre les portes du marché international, facilite l’intégration dans les pays anglophones (États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Nigeria, Ghana) et permet d’accéder à de nombreuses ressources éducatives et professionnelles en ligne.
Ressources utiles : BBC Learning English ; Duolingo – Application gratuite
L’arabe : essentiel pour ceux qui migrent vers les pays du Golfe ou d’Afrique du Nord
Les pays comme l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, le Koweït, le Qatar ou encore le Maroc, l’Egypte et la Tunisie accueillent de nombreux migrants africains, notamment pour le travail domestique, les métiers du bâtiment ou de l’hôtellerie. Parler arabe, même de façon basique, permet de mieux se faire comprendre, d’éviter les malentendus et parfois de se protéger des abus.
“Ma première année en Egypte a été difficile. Dès que j’ai commencé à apprendre les mots de base en arabe, tout est devenu plus simple : au travail, dans les courses, pour prendre le bus…”, explique Adjo, jeune domestique, 25 ans.
Ressources utiles : Madinah Arabic – Cours gratuits ; Al Jazeera Learning Arabic
L’allemand : pour les études ou la formation en Allemagne
L’Allemagne est l’un des pays européens les plus attractifs pour les jeunes africains souhaitant faire des études supérieures, bénéficier d’une formation professionnelle (Ausbildung) ou travailler dans les secteurs en demande (santé, ingénierie, informatique). L’apprentissage de l’allemand est souvent obligatoire pour accéder à ces programmes, obtenir un visa ou même réussir un entretien d’embauche.
“J’apprends l’allemand au Goethe-Institut à Lomé. Grâce à mon niveau B1, je peux intégrer un programme de formation d’infirmier à Munich. C‘est mon rêve et je pense pouvoir y arriver”, témoigne Yao, 30 ans.
Ressources utiles : Goethe-Institut Lomé ; Deutsch Akademie – cours en ligne
Les langues locales : un lien identitaire et communautaire
Que ce soit l’éwé, le kabyè, le mina, le tem ou le haoussa, les langues togolaises jouent un rôle fondamental dans l’identité de la mobilité. Elles permettent de garder le lien avec la culture, de renforcer les réseaux communautaires dans la diaspora et de faciliter l’accueil des nouveaux arrivants. Elles sont aussi un outil de solidarité, notamment dans les regroupements religieux, associatifs ou familiaux.
Apprendre une langue, c’est plus que connaître des mots : c’est comprendre une culture, tisser des liens et se donner les moyens de réussir. Pour les migrants togolais, investir dans l’apprentissage linguistique est un pas vers une mobilité plus sûre, plus digne et plus fructueuse.
Qu’il s’agisse du français, de l’anglais, de l’arabe ou de l’allemand, chaque langue apprise est une clé supplémentaire vers l’intégration et l’autonomie.