A proposEquipeActualitésEspace dialogueRessources & Données
Burkina : faire de la culture la clé de voûte de l’intégration africaine  
Actualités
Burkina : faire de la culture la clé de voûte de l’intégration africaine  
Ndengar Masbé 🇧🇫
Ndengar Masbé 🇧🇫
June 16, 2023

A la faveur de la Semaine nationale de la culture (SNC) à Bobo Dioulasso, la capitale économique du Burkina Faso a été érigée sur le site du village artisanal, un village dit des communautés qui a vu s’élever au-dessus des têtes des drapeaux de plusieurs Etats. Signe d’une participation inclusive des pays qui ont installé, chacun, un stand avec des expositions des produits. Au milieu de la vaste cour, trône un géant podium pour les besoins du défilé et d’autres prestations artistiques. Chaque pays démontre son savoir-faire dans un esprit de partage des valeurs et de brassages culturels.  

Malgré la forte canicule de ce 30 avril 2023 à Bindougousso, au secteur 14 de Bobo Dioulasso, la communauté guinéenne résidant au Burkina Faso a tenu en haleine, par des animations musicales, le public qui s’est déplacé en masse au Village des Communautés. 

Au rythme du balafon et autres instruments de musique, de jeunes guinéens, habillés en t-shirt blancs estampillés “Conseils des Guinéens du Burkina Faso”, esquissent des pas de danses énergiques sous une salve d’applaudissements du public émerveillé. 

La Guinée Conakry a été l’invitée d’honneur de cette 20e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC) qui s’est tenue sous le thème de la “diversité culturelle, ferment de l’unité nationale”.

Le ministre guinéen chargé de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a dit tout son bonheur pour l’honneur qui a été fait à son pays. “La Semaine nationale de la culture (SNC) est une fête désormais pour toute l’Afrique. Pour les éditions prochaines normalement tous les pays d’Afrique doivent venir pour partager avec le Burkina Faso cette joie de vivre”, s’est ainsi réjoui Alpha Soumah, en présence de son homologue, le ministre Burkinabè en charge de la Culture, Jean Emmanuel Ouédraogo. 

En visitant différents stands, M. Soumah s’est dit séduit par la transformation des produits locaux qu’il considère comme une valeur ajoutée pour le développement économique et social du continent. “Nous avons visité les stands et il y a une volonté farouche de travailler les produits locaux et de les labelliser. Cela devrait inspirer toute l’Afrique”, a-t-il suggéré; ajoutant “se sentir plus africain à travers la SNC“.

Pour le ministre délégué, chargé de la Coopération régionale du Burkina Faso, le Village des Communautés est “un voyage à l’intérieur de l’Afrique”. Selon Karamoko Jean Marie Traoré, l’initiative offre une belle occasion de se retrouver entre africains, entre frères en famille afin de revivre les valeurs, renouer avec ce qui fonde l’Afrique, ce qui demeure l’essence de l’Afrique.

Visiblement enthousiasmés par le cadre, les visiteurs défilent devant les différents stands pour découvrir des objets d’arts exposés ou déguster différents mets proposés. 

Au stand du Congo Brazza, juste à côté se trouve celui du Rwanda et du Cameroun suivi du stand de la Guinée où un portrait géant du président de la transition Mamadi Doumbouya accroche les regards. 

Sur le même alignement, on aperçoit le drapeau du Sénégal avec la photo de son président suivi du stand du Tchad ensuite celui du Congo RDC sans oublier le Togo…On trouve également les différentes communautés ethniques du Burkina Faso. 

Au stand du Congo Brazza, Mme Ouédraogo/Nakavoua Hombessa Josiane, très affairée dans la cuisine, répond avec le sourire, à nos civilités. Elle est arrivée au Burkina Faso, il y a 18 ans de cela. Mais elle garde encore le souvenir d’un accueil chaleureux qui lui avait été réservé en débarquant en 2005 au pays des Hommes intègres. Convoler en justes noces avec un Burkinabè fait d’elle l’exemple réussi du brassage culturel sur le continent africain. “Ce brassage culturel est une chance qui n’est pas donnée à tout le monde de le vivre. En famille, on parle le dioula avec mon mari et les enfants. A ces derniers, je leur apprends également le lingala”, décrit-elle l’ambiance familiale. 

Mme Ouédraogo a tenu à nous présenter un mets. Il s’agit du “saka-saka“, une sorte de sauce faite à base de feuilles de manioc. La saveur agréable ainsi que l’apparence appétissante font du “saka-saka” une spécialité de la cuisine africaine irrésistible. 

Visiblement extasiée par ces moments de partage, Mme Ouédraogo pense que “ça fait du bien d’être avec les autres frères des autres pays d’Afrique. C’est une même famille”.

Après avoir vidé le verre de gingembre de Mme Ouédraogo, cap sur le stand du Togo où Mme Konou Gérardine/ Gomes souhaite la bienvenue en ”dioula” à ses visiteurs; elle qui vit à Bobo Dioulasso depuis 13 ans. 

De sa ville hôte, elle apprécie la vie communautaire où l’entraide et le partage sont des valeurs les mieux partagées. 

Dans son stand, elle propose plusieurs recettes culinaires aux gens qu’elle reçoit. Au menu du jour, sur un gros plat, on voit le ”tò” (ou pâte à base de maïs) ou ”ablo-akassa”, (ou pâte à base de riz blanc). Il y a également le ”donkounou”, une sorte de “to” qui se caractérise par son goût aigre. 

Ce n’est pas tout. Vous avez droit également à la sauce feuille faite à la pistache. Le tout est accompagné d’une bonne boisson alcoolisée appelée ”koutoukou”. 

De l’avis de monsieur Koura, enseignant en Histoire et Géographie, c’est par la “culture qu’on arrivera à l’intégration des peuples”. Il estime qu’il est temps de mettre fin aux différentes rencontres improductives et aller véritablement vers l’union des peuples à travers le brassage culturel. 


Tags

Hautune
Previous Article
Political exile: Guinean activist Abdoulaye Oumou Sow speaks out
Ndengar Masbé 🇧🇫

Ndengar Masbé 🇧🇫

Producteur de contenus

Récemment publié

Emmanuel 4, le joyau nautique du Congo
2024-03-28T13:48:26

S'abonner à notre newsletter !

Liens Rapides

Devenir partenaireContactLexiqueFaq

Réseaux sociaux