
Les réalités qui militent en faveur du métier exercé dans un pays d’accueil sont déterminées par plusieurs facteurs. Lydia, une ressortissante d’Afrique centrale partage avec Dialogue Migration, ses réalités au Bénin et au Niger.
Mère de deux enfants, Lydia* est rentrée sur Cotonou de Niamey où elle vivait. Venue au Bénin dans le but de renouveler son passeport, cette jeune dame âgée de la trentaine est infirmière de formation, secteur dans lequel elle a exercé dans son pays le Cameroun, relate-t-elle à Dialogue Migration.
Le consulat de son pays se trouvant à Cotonou, une fois son document de voyage prêt, elle se retrouve dans l’impossibilité de voyager. « Mon passeport est sorti, et je suis allé à l’ambassade du Niger au Bénin. On m’a fait comprendre que je ne peux pas prendre le visa parce que les frontières sont fermées », dit-elle.
Face à cette situation qui perdure entre les deux pays depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, notamment la fermeture des frontières entre le Bénin et le Niger, elle va prendre une décision : « J’ai demandé à ma sœur de vendre tout ce qu’il y dans ma maison à Niamey et je vais devoir m’installer au Bénin », dit-elle.
Du choix d’un métier à exercer
Lydia trouve la vie au Bénin un peu difficile par rapport au Niger, notamment dans son secteur d’activité de prédilection : « Les salaires sont un peu plus intéressants au Niger dans le secteur de la restauration », dit-elle.
Par contre, pour ce qui est de l’intégration, son avis n’est pas le même : « Je ne me suis pas senti étrangère ici. Au contraire, au Bénin l’étranger est protégé. Au Niger, quand tu n’as pas tes papiers, on te prend, et t’emmène en cellule. On peut te laisser le lendemain. Mais ici, avec ta carte ou pas, tu circules comme tu veux ».
Hors de son pays, des facteurs ont milité pour le choix professionnel de Lydia. Au nombre de ceux-ci l’offre et la demande dans le secteur. Si elle a laissé sa formation de base alors qu’elle était au Niger, « Je n’ai pas laissé », défend-elle.
Elle avoue tout de même avoir choisi de travailler dans le secteur de la restauration.
« J’ai choisi ce secteur parce que c’est un peu mieux payé au Niger, que le secteur de la santé », soutient Lydia. « C’est également mieux payé que si j’exerçais comme infirmière au Cameroun », dit-t-elle.
Après 6 mois environ passés au Bénin, Lydia s’est établie dans le secteur de la restauration ou elle offre ses services dans un restaurant de la place. En attendant de retourner peut être au Niger un jour, contre mauvaise fortune elle fait bon cœur à Cotonou et poursuit ses rêves pour un lendemain meilleur.
*Nom d’emprunt