En 2011, elle a foulé le sol burkinabè où elle s’est inscrite dans une université de la place. De ses brillantes études, elle sortira avec une licence en Communication et Master 2 en Gestion de Projet. Femme a projet, elle est multi-tâches. Passionnée de business et surtout de la mode depuis son enfance, Cyrlie ABOGHO, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, vit son amour d’enfance : la mode. Et c’est à Ouagadougou, dans la capitale burkinabè que la Gabonaise a implanté sa marque : Cyrlie Fashion. Rencontre avec une jeune styliste qui rêve de conquérir le monde.
Démarche alerte, souriante et d’une forme élancée, Cyrlie ABOGHO, amie de tout le monde, est très aimable et bosseuse selon ses amis. Journaliste, communicante et gestionnaire, la Gabonaise est touche à tout. Mais elle a fini par revenir à ce qu’elle qualifie de son métier d’amour : la mode. Elle en parle avec passion. Pleine d’ambition, elle a fait de grands podiums au Bénin, au Togo, au Gabon et au Burkina Faso. Elle a participé à une compétition interrégionale où elle a décroché la deuxième place. Elle fait partie des cinq finalistes qui compétiteront au Bénin.
La marque “Cyrlie Fashion” a vu le jour le 14 février 2019 et s’exporte un peu partout dans le monde. Elle fait ses preuves au Tchad, au Cameroun, dans les deux Congo, au Gabon, au Burkina Faso, au Bénin, en France, etc. Son slogan crée-toi ton identité, traduit la forte personnalité de Cyrlie, tenace et téméraire.
En quatre ans d’existence, la créatrice de Cyrlie Fashion se réjouit de son bilan même si elle estime que beaucoup reste à faire. Et ce succès d’étape, selon elle, s’explique par une certaine particularité et un style unique de sa marque.
1,73m, son rêve est aussi grand que sa taille. Son objectif : habiller les Africains. Mais pas que cela : exporter l’art vestimentaire africain dans le monde entier. Conquérir le monde avec les vêtements “Made in Africa” faits avec de la matière première africaine est un grand défi que Cyrlie souhaite relever. Pour ce faire, dans un élan de diversité, elle travaille avec d’autres stylistes africains : sénégalais, burkinabè, gabonais, béninois… s’inscrivant dans la dynamique de promouvoir la matière première africaine, celle qui se définit comme l’enfant d’Afrique utilise principalement les produits locaux notamment le Coco dunda et le faso danfani du Burkina Faso, le raphia de l’Afrique Centrale ainsi que le bogolan.
A l’en croire, sa clientèle trouve son compte dans sa création. Et son succès, selon elle, vient de cette clientèle qui la recommande aux différentes compétitions auxquelles elle a pris part. « Aujourd’hui, je suis invitée à l’international. C’est que les gens sont satisfaits », se réjouit-elle.
Regard vif et intelligente, Cyrlie, malgré qu’évoluant dans la mode, est une dame qui ne laisse aucune opportunité lui échapper. « Quand on rêve grand, on doit savoir saisir les opportunités qui se présentent à nous », confie-t-elle, déterminée à aller au bout du monde avec sa marque. Autodidacte dans la mode, la jeune dame gabonaise estime que sa passion relève d’un don : « je n’ai pas fait d’ études en stylisme. J’ai une licence en communication d’entreprise, j’ai exercé dans le journalisme et un Master en Gestion de Projet. Le stylisme, je le fais parce que c’est Dieu qui m’a fait grâce de ce don et c’est ma passion », retrace-t-elle son parcours, fièrement.
Fervente défenseure des valeurs africaines et surtout de l’unité entre les jeunes africains la PDG de Cyrlie Fasion encourage les jeunes Africains à être soudés et unis car unis, poursuit-elle, ils sont plus forts et c’est à ce prix que le développement du continent noir est possible. Pour elle « on a besoin d’être solidaire, de nous soutenir les uns les autres pour qu’ensemble nous puissions élever notre continent ».
Ancrée dans la foi chrétienne, la jeune créatrice de mode cultive les valeurs comme l’humilité. « Il faut savoir se faire petit, se faire humble et savoir être accessible aux autres », conseille-t-elle avant d’ajouter que l’amour et l’honnêteté doivent être au centre de toute action humaine.
Dame Cyrlie ne cache pas son amertume et sa désolation de voir ses jeunes frères africains périr à Lampedusa et dans le désert à la recherche du mieux-être alors que l’Afrique, dit-elle, a tout. « Il est vrai que les situations sont difficiles dans notre continent mais je pense que nous pouvons réussir chez nous. Mais si tu veux immigrer, fais-le honnêtement et de façon correcte », a-t-elle conseillé, visiblement triste en évoquant le sujet.
Abordant le changement sociopolitique récent dans son pays natal le Gabon où le président Ali Bongo a été renversé, elle dit être « émerveillée » et « époustouflée » et d’ajouter qu’elle encourage le nouveau locataire du palais présidentiel. Pour elle, ce changement était prévisible car depuis longtemps son pays a été captif de la famille Bongo. « L’esclave, quand il décide d’être libre, il finit par devenir libre; et nous sommes en train de devenir totalement libre », se réjouit-elle.
Elle se réjouit également de l’éveil de conscience de la jeunesse africaine et dit avoir foi en l’avenir de son continent : « Merci à la jeunesse africaine qui aujourd’hui est en train de se réveiller. C’est vrai qu’il y a encore beaucoup à faire, mais ne baissons pas les bras, battons-nous, luttons, étonnons-nous, main dans la main pour qu’ensemble nous y arrivons », conclut-elle en levant les yeux en signe d’espoir d’un meilleur avenir.
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