La route de la migration est très difficile, il y a tellement de difficultés sur le chemin, se confie tout d’abord Mamadou Lamarana Diallo de Mali (République de Guinée).

Revenant sur son parcours, il raconte « Quand j’ai quitté la Guinée en 2020, je suis allé en Mauritanie, où j’ai passé deux ans. Je travaillais dans un petit bar café avec un frère. Avant d’arriver en Libye, Mamadou Aliou a passé 20 jours sur le chemin. » Il dit avoir aller dans un pays dont la vie est chère. En plus de l’insécurité, il n’arrivait même pas à « trouver du travail. » 

Mamadou Lamarana a fait sept mois en Libye dans l’espoir de rejoindre l’Europe en passant par la méditerranée. Il a croisé plusieurs difficultés : manque de travail, faim, insécurité. Il rappelle : « Je venais de m’arrêter en bordure de route pour attendre des Libyens qui venaient chercher des personnes pour travailler dans des chantiers, c’est à ces occasions que je gagnais un peu d’argent pour m’acheter à manger. »

Contrainte de la famille

Le poids de la famille a beaucoup joué sur son retour en Guinée, car selon lui, les informations que la famille recevait étaient inquiétantes. Il se souvient encore que sa maman ne cessait d’avoir des soucis pour lui, « elle pensait trop à moi. » Et d’ailleurs, ma mère tombait fréquemment malade à cause de mon absence et du risque que je prenais pour rejoindre l’Europe. 

Mamadou Lamarana a passé un bon moment en Algérie après avoir quitté la Libye. Aussi, il a trouvé que ça n’allait pas bien en Algérie. Voilà pourquoi, il a décidé en ce moment de s’inscrire chez l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) pour que cette organisation l’assiste pour son retour en Guinée. 

Ces moments en Algérie lui ont permis d’apprendre un métier « j’ai appris à faire le carrelage dans les chantiers avec d’autres Guinéens. La pratique de ce métier me permettait d’avoir une petite économie pour répondre à mes besoins primaires. » Aujourd’hui, il dit n’avoir pas appris à entièrement ce métier, mais le peu qu’il a comme expérience, lui permettait d’avoir le peu.

Retour au bercail

Ce jeune âgé de 26 ans a décidé de revenir compte tenu de sa situation, d’une part. D’autre part, sa mère ne cessait de s’inquiéter de sa situation, elle tombait souvent malade à cause de son absence. Mais aussi, les images des migrants qu’on montrait sur les réseaux sociaux inquiétaient tellement maman, se confie-il. Finalement, il a décidé de revenir en Guinée, précisément dans son village natal. 

Il souligne avoir déboursé assez d’argent estimés à 2 500 000 FCFA (deux millions cinq cent mille francs) pour son voyage. Ce montant est réparti entre son départ en Mauritanie, pour aller en Libye, Algérie et jusqu’à son retour en Guinée. 

De nos jours, depuis son village natal, Mamadou Lamarana Diallo ne cesse de lancer un message fort aux jeunes qui veulent aller en Occident « Je demande à toutes les personnes qui veulent migrer, de choisir la voie légale, tout en cherchant les papiers qu’il faut avant de bouger ». Par conséquent, il déconseille à tous ceux qui veulent faire une migration illégale. Certes, « il y a des personnes qui réussissent sur le chemin, mais ils sont moins par rapport à ceux qui échouent. »

Choix et souhait de rester au pays

Le jeune n’a plus un projet de voyage, il souhaite rester au pays. Car selon lui, s’il arrive à avoir un petit boulot, il préfère vraiment rester en Guinée. Bien que depuis son retour en avril 2023, il ne fait rien comme activité, en dehors de l’appui qu’il apporte à ses parents dans les travaux champêtres aux villages.

Quand la vie des autres, stimule l’envie 

Les actions que mènent les expatriés dans leurs localités, contribuent à renforcer l’envie des autres jeunes de prendre les chemins de l’aventure dans l’espoir de rejoindre l’occident. 

« Voir les autres qui sont en Europe font pour leurs parents, comment ils construisent des belles maisons et s’acheter des voitures, tous ces éléments nous motivent en tant que jeune d’aller pour faire comme eux, voir plus qu’eux, dans l’espoir d’avoir de l’argent » affirme Mamadou Lamarana Diallo.