
Alors que la crise sécuritaire au Sahel s’étend lentement vers le sud, des milliers de personnes ont été contraintes de fuir leurs villages dans la région des Savanes au nord du Togo. Ces déplacés internes, souvent invisibles dans le débat public, vivent dans des conditions précaires, hébergés par des communautés déjà vulnérables. Un nouveau rapport validé cette semaine par le Programme d’Urgence de Renforcement de la Résilience et de la Sécurité (PURS) tente de mettre la lumière sur leur quotidien, tout en traçant des pistes pour une réponse durable.
Un déplacement silencieux mais massif
Tout au long de l’année 2023, le nombre de personnes déplacées dans la région des Savanes a continué d’augmenter, passant de quelques milliers en janvier à près de 60 000 en septembre, selon la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC). La majorité d’entre eux proviennent des zones frontalières avec le Burkina Faso, confrontées depuis 2021 à des incursions répétées de groupes armés.
La double peine des déplacés et des communautés hôtes
Le nouveau rapport d’évaluation multisectorielle des besoins, validé le 03 juin 2025, dans le cadre du PURS, dresse un tableau préoccupant:
L’espoir d’un changement durable avec le Nexus
Le PURS, à travers le mécanisme Nexus (coordination humanitaire-développement-paix), propose une approche intégrée. Selon Coumba Sow, Coordonnatrice résidente du système des Nations Unies au Togo, « Cette rencontre marque une étape décisive dans nos efforts collectifs pour comprendre et répondre efficacement aux défis auxquels sont confrontés les réfugiés, les déplacés internes et les populations d’accueil. Les chiffres contenus dans ce rapport reflètent la réalité quotidienne de milliers de familles qui vivent dans l’espoir d’une vie meilleure ».
Colonel Bassirou Amadou, assistant exécutif du PURS, confirme que les résultats de l’évaluation guideront les prochaines actions concrètes. « Cette évaluation renforce notre dispositif de planification et de suivi-évaluation, tout en nous fournissant des données fiables pour orienter des actions concrètes. Le triple Nexus Humanitaire – Paix – Développement n’est pas une formule théorique. Il est, pour nous, un cadre d’action quotidien », a-t-il précisé.
Des solutions ancrées dans les réalités locales
Pour briser ce cycle de précarité, plusieurs pistes sont à accentuer, comme le fait déjà le gouvernement togolais, tels que soutenir les moyens de subsistance durables, accompagner la cohésion sociale entre déplacés et hôtes.
Il est également important de former les autorités locales à la gestion des crises migratoires internes.