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Zannou Seidettin Lavenir, des ruelles de Niamey au grands studios radios de la capitale
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Zannou Seidettin Lavenir, des ruelles de Niamey au grands studios radios de la capitale
Youssouf Abdoulaye Haidara 🇳🇪
Youssouf Abdoulaye Haidara 🇳🇪
May 24, 2023

Au Niger, on les retrouve dans les différents ateliers des travaux de maintenance ou de la menuiserie métallique. Eux ce sont des jeunes garçons scolarisés ou non. Originaires des pays de la sous région que les parents envoient pour qu’ils apprennent un métier. Ce, avec l’espoir qu’ils acquièrent une compétence pouvant les aider dans la vie active et contribuer à soutenir la famille au pays

Zannou Seidettin Lavenir aujourd’hui 50 ans, faisait partie de cette cohorte de jeunes. Mais, l’avenir que lui réserve Niamey est loin de la vision de ses parents. Envoyé au Niger chez un des amis de son père pour apprendre la menuiserie métallique, Zanou est aujourd’hui technicien en son dans un organe de média de la place. C’est cette trame de son histoire que Zanou Seidettin Lavenir a voulu partager avec Dialogue Migration.

Zannou Seidettin Lavenir, est un technicien en son chez Groupe de presse Bonferey à Niamey la Capitale du Niger. Béninois d’origine, Zannou est arrivé au Niger à l’âge de 12 ans pour apprendre la menuiserie métallique auprès d’un ami de son père. 

Zannou Seidettin à eu une enfance difficile. Mais son destin bascule en 1992 avec son intégration au Centre de Formation et de Promotion Musicale CFPM/TAYA. C’est en ces lieux qu’il va embrasser le métier de technicien en son. 

Au sein du studio du Groupe de presse Radio et Télévision Bonferey, le technicien se confie à Dialogue Migration en lui ouvrant quelques pages du livre de sa vie.

Il raconte avoir intégré l’école primaire dans les années 1977. En classe de CM1 (Cours moyenne première année), il abandonne l’école. Pourquoi ? on n’obtient pas de réponse. 

12 mars 1985, début d’une nouvelle vie au Niger

“Très jeune et ayant quitté l’école très tôt, mon père me confie à un de ses amis qui vit à Niamey au Niger” narre-t-il. C’est le début de l’aventure pour le jeune garçon qu’il était. 

Il raconte que c’est aux environs de midi qu’ils arrivent à Niamey, un 12 mars 1985. “L’ambition de mon père, se souvient-il, en me confiant à son ami, est que je puisse apprendre un métier, en l’occurrence la menuiserie  métallique”. C’est d’ailleurs le travail qu’exerce l’ami de son père dans la ville de Niamey. 

Le jeune Zanou passe sept années chez lui. Cependant, il ne passe pas ces années à apprendre la menuiserie comme le veut son père, il les passe plutôt dans les rues de Niamey à vendre à la criée les sachets  d’arachides pour l’épouse de son tuteur. Une activité bien loin de celle d’apprenti menuisier.  

Centre de Formation et de Promotion Musicale CFPM/TAYA mon école de seconde chance

Cependant, en 1992, tout bascule pour mon tuteur. Ces affaires ne marchent plus, il décide enfin de retourner au Bénin. Comme si le destin s’acharnait à le faire rester au Niger, c’est durant cette même période, qu’il est enrôlé comme élève musicien au Centre de Formation et de Promotion Musicale CFPM/TAYA à Niamey. “En tant qu’élève musicien, j’ai appris la musique et à jouer d’instruments comme la trompette, le saxophone, le piano etc.…” dit-il. 

Toujours en 1992, le CFPM/TAYA avec l’appui de la coopération japonaise lance une formation des techniciens en son. Par chance, il est le seul retenu parmi les trois élèves choisis. 

De 1992 à 1996 il suit la formation. Son apprentissage est facilité par l’obtention  d’une allocation pour supporter ses charges financières. 

Pensif, il confie: “je n’oublierai jamais mon enseignant,  il se nomme Monsieur  Hiroshi Suzumura. C’est un volontaire japonais et ingénieur en son”. 

Il obtient son attestation de fin de formation, juste au moment où le centre faisait face à un problème de financement, avant de fermer ses portes, la même année. 

N’empêche, il arrive à joindre les deux bouts en faisant des animations ça et là dans les bars de la place. En quelque sorte, il n’avait pas le choix, car étant marié et déjà père de deux enfants.

C’est dans ses pérégrinations dit-il, qu’il fait la connaissance de feu Daouda Malam Amadou alias David KO, un animateur vedette de la capitale. C’est lui qui me proposa de déposer une demande à la Radio Anfani, la première radio privée qui venait juste d’ouvrir ses portes. 

Il dépose, une première fois. Mais, à sa grande surprise, il retrouve sa lettre de demande dans la poubelles de la secrétaire, lorsqu’il est revenu s’enquérir de l’avancement de son dossier. Loin de se décourager, il dépose une seconde fois. Ce fut la bonne. “C’est le Directeur général en personne feu Gremah Koura qui m’appelle et me fait signer un contrat” dit-il. C’est ainsi qu’il commence sa carrière de technicien en son à la Radio Anfani le 31 mars 1997.  

Il sert cette station pendant 20 ans. En 2017, il signe un nouveau contrat avec le Groupe Radio et Télévision Bonferey (un autre média privé basé à Niamey).

“Aujourd’hui, je mène ma vie à Niamey avec ma famille. J’ai une femme et sept formidables enfants dont cinq filles. Je rends grâce au Seigneur, car malgré la souffrance que j’ai endurée à mon arrivée au Niger je suis aujourd’hui un père heureux avec sa famille et ce grâce au concours de plusieurs personnes qui m’ont toujours considérées comme un membre de leurs familles”.

Un petit discours, qui résume ses débuts au Niger et la tournure heureuse qui s’est opérée par la suite. 


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