Comme dans la plupart des pays de la sous-région ouest-africaine, des jeunes à la quête du mieux être, en émigration sont en transit au Bénin. Leurs expériences et résolutions dans ce pays constituent une forme de résilience. Rencontrés à Cotonou, trois jeunes candidats à la migration relatent à Dialogue Migration, leurs expériences, mais aussi leurs résolutions.
A Cotonou, capitale économique du Bénin, des non-nationaux font partie de la population active et contribuent à la vie économique de cette ville qui s’anime de jour comme de nuit, dans divers secteurs d’activités ; mais chacun d’eux a son histoire.
Léon est un jeune Camerounais résident au Bénin. Il a atterri dans le pays par un concours de circonstance. « Je suis arrivé au Bénin depuis février 2023. J’étais en Tunisie où j’ai été refoulé», confie-t-il à Dialogue Migration. Ce jeune, comme bon nombre, a quitté son pays « pour chercher le meilleur». En entreprenant ce projet, au départ de son pays pour l’Europe, Léon n’a pas une destination fixe dans la tête. « Ça dépend de là où le bon Dieu va m’emmener », dit-il de la destination envisagée en Europe.
Vendeur ambulant de vêtements à Missèbo au marché Dantokpa, « Ce n’est pas un hasard si je suis au Bénin », soutient pour sa part Zacharie, « Je pense que ça a été un plan spirituel et nous en sommes à la matérialisation », a ajouté le jeune à la trentaine révolue. En effet, après un court séjour, au Congo Brazzaville, il a pris le départ pour le Nigeria où il a fait pratiquement trois mois avant de prendre la direction du Bénin. Son désir de quitter son pays a été décidé en une journée où il a décidé d’aller chercher de nouvelles opportunités. C’est ainsi qu’il s’est retrouvé au Bénin sans moyens.
Mirage d’un voyage
Vivant au Bénin depuis 1 an et 6 mois, Basile a atterri dans le pays par un avion en provenance du Cameroun. « C’était le voyage qui m’a amené au Bénin. Je suis arrivé et le voyage a échoué, j’ai été obligé de me lancer dans les activités ici », relate-t-il, le regard plongé dans le vide.
Il devait voyager pour aller en Belgique, mais l’un des entremetteurs qui suivait son dossier, a voyagé sur le Kenya à son arrivée . « Il me donne toujours de faux espoirs », dit-il pour un voyage en Europe par avion. En effet, il s’agit d’associés, un Camerounais qui l’a amené vers un Béninois, suivant ses explications. Basile a déboursé environ deux millions pour ce voyage. Arrivé à destination, il devait être hébergé pendant 6 mois le temps qu’il trouve un emploi. Mais, son parcours s’est arrêté au Bénin.
La motivation de ce jeune titulaire du Brevet d’Etudes du premier cycle (BEPC), qui a appris par la suite la médecine vétérinaire, en formation para-académique, dont le voyage sur l’Europe va se limiter à un vol de Yaoundé pour Cotonou s’explique. « Quand on voit les autres voyager et revenir, cela me donne l’envie d’aller me refaire aussi », justifie Basile.
Après plusieurs tentatives infructueuses en raison de sa non maîtrise de la langue locale et son accent qui trahissent sa personnalité comme n’étant pas un Béninois, Basile a finalement trouvé une place dans un restaurant à la Haie vive, l’un des quartiers les plus huppés de Cotonou. « Je suis dans un restaurant. Je fais la plonge là-bas », indique, ce jeune, la voix entrecoupée.
Des attentes…
Chacun des migrants rencontrés par Dialogue Migration a une attente. « Ce que moi j’attends, c’est la bonne gouvernance de mon pays », a martelé Léon. Titulaire d’un Certificat d’aptitude professionnelle en menuiserie, « Il y a des jeunes qui sortent du pays non pas parce qu’ils ne veulent rien faire, mais parce qu’ils ont des diplômes, mais ils ne trouvent pas du travail », se désole-t-il. Parfois confronté à des difficultés financières propres à quelqu’un qui se retrouve dans un autre pays, « Vous avez tout à reprendre », souligne-t-il. Cependant, Léon se plaît pour le moment dans son pays de ‘’transit’’. « Pour le moment je suis au Bénin et je trouve le Bénin accueillant, je ne suis pas dérangé je suis tranquille. Je pense que je peux vivre ici autant que je veux », soupire-t-il, dans l’espoir de toujours bénéficier de la protection de son pays d’accueil.
Bien qu’ayant pour le moment des regrets, pour n’être pas encore arrivé où il compte aller, « Je vais en Europe pour me chercher, si je trouve mieux vivre ici je vais rester », exprime Basile, âgé de 31 ans et père d’un enfant.
Zacharie, pour sa part, semble pour le moment s’épanouir dans son activité dans son pays actuel de résidence. « J’ai commencé au Congo, après au Nigeria, je n’ai pas fait plus de 4 mois dans un pays. Mais, ici au Bénin, j’ai déjà fait plus de quatre mois et j’ai un studio », corrobore-t-il. De la suite, Zacharie reste très spirituel, « Ce n’est pas moi qui trace les plans. Lorsque le moment arrivera, Dieu va me le signaler ».
Quick Links