La Mauritanie est située dans la zone sahélienne de l’Afrique de l’Ouest. Elle est considérée comme un pays de transit et de destination des migrants, en particulier ceux qui sont originaires de l’espace subsaharien. En effet, la République islamique partage avec le Maroc une frontière commune longue de 463Km, reliant ainsi le Maghreb à l’Afrique subsaharienne. Cette position géographique fait d’elle le  carrefour des  nombreux migrants  quittant les pays tels que le Sénégal, le Mali, les deux Guinée, la Gambie, remontant jusqu’ au Niger, le Ghana, le Sierra Leone, la Côte ivoire, le Burkina Faso.

A la quête d’une vie meilleure

La Mauritanie est un véritable hub de migrants. Les localités telles que Rosso, Sélibabi, Nema ou Kaédi constituent les principaux points de passage.

Grâce à son secteur économique (commerce, agriculture) très dynamique, plusieurs villes de la Mauritanie accueillent des migrants internationaux. Selon l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), «l’absence d’opportunités économiques dans le pays de résidence initial est la principale cause de la migration pour quatre migrants sur cinq (80%)».

Dans son Enquête sur la migration à Sélibabi réalisé en mars 2022, il est précisé que «beaucoup de migrants quittent leurs pays d’origine à la recherche de meilleures perspectives socioéconomiques comme des opportunités d’emploi, la recherche d’un meilleur revenu, d’un meilleur niveau de vie etc. La seconde cause évoquée par les migrants est la réunification familiale (13%) ».

Aussi, il a été également noté que « 4% des migrants ont cité la promesse ou l’offre d’emploi comme le principal motif de leur migration». Dans ce même rapport d’enquête, on apprend que les migrants ont très souvent des réseaux familiaux et communautaires leur fournissant d’importantes informations sur le marché du travail du pays d’accueil, en les aidant à trouver un emploi ou promesse d’emploi avant même leur départ du pays d’origine. .

C’est dans ce sillage qu’une investigation a été effectuée par l’OIM et l’Agence nationale de la Statistique et de l’Analyse Démographique et Economique (ANSADE) à Nouakchott entre le 26 mars et le 08 avril 2021. Il s’agissait de la 2ème activité du genre à Nouakchott (1ère étude réalisée en juillet 2019), afin de fournir une image plus complète et  approfondie sur le phénomène migratoire dans la capitale  en se focalisant sur le nombre, les profils et les besoins des migrants résidant à Nouakchott. Le Sénégal (43%) et le Mali (33%) constituent les principaux pays de départ des migrants issus des pays de l’Afrique de l’Ouest et vivant à Nouakchott. Ceci peut s’expliquer par le fait que ces deux pays sont les plus proches limitrophes de la Mauritanie. La Guinée est le pays de départ de 13% des migrants vivant à Nouakchott.

Escale familiale

L’analyse des résultats montre que les migrants sont composés majoritairement de personnes mariées à la fois chez les hommes (76%) comme chez les femmes (58%). Toutefois, quelques différences ont été notées particulièrement chez les personnes célibataires dont la proportion est plus importante chez les hommes que chez les femmes. Ce qui conforte l’hypothèse que les hommes célibataires ont plus de liberté de faire la migration que les femmes célibataires. Cette différence relève du fait d’un fort  ancrage culturel et/ou traditionnel qui dicte ces conduites stéréotypées.

Concernant leur situation de logement, les résultats de l’enquête montrent qu’à Nouakchott, près de neuf migrants sur dix (89 %) vivent en location et 9% bénéficient d’un hébergement gratuit, par exemple par la famille, les amis et autres personnes. 2% des migrants sont propriétaires de leur logement.

En somme, la majorité des migrants atteste que  l’hospitalité de la communauté hôte favorise leur intégration et qu’elle est relativement très bonne.