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ONI, l’Aigle devant les buts de Naja FC du Bénin
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ONI, l’Aigle devant les buts de Naja FC du Bénin
Ange Banouwin 🇧🇯
Ange Banouwin 🇧🇯
April 03, 2023

Allure athlétique, regard perçant, des locks sur la tête, Bukola ONI, dossard numéro 30, est gardienne de but titulaire du Club de football Naja FC de Cotonou, basé à Djèfa au sud-est du Bénin. D’origine nigériane, cette footballeuse professionnelle est passionnée de voyages depuis son enfance. Elle évolue dans des championnats de football entre le Nigeria, le Bénin et le Togo depuis environ 7 ans.

Née en 2004, Bukola Oni est la benjamine d’une fratrie de quatre enfants dont 3 filles. Elle a joué la League professionnelle au Nigeria avant d’atterrir au Bénin il y a 5 ans. Elle est passée successivement de la catégorie amateur à professionnelle puis la première League, le plus haut niveau du pays. Elle a fait ses armes avec le Club Shuwo Baby of Ilorin du Nigeria et Wory Baby dont le nom actuel est Wear FC.

Durant son premier séjour au Bénin, avec le Naja FC, elle a joué la League professionnelle féminine du Bénin.  Une compétition qui avait mis aux prises six Clubs. Après cette aventure, elle intègre le club Atlanta FC du Togo et participe à la Champions League de la CAF (Confédération Africaine de Football) qui a lieu en Côte d’Ivoire. Trois ans plus tard, elle signe son retour au Naja FC, le championnat féminin de football du Togo alors suspendu.

Dernier rempart de son club, Oni assume son poste comme un challenge et une opportunité pour se révéler au monde.

Celle qui s’est retrouvée à porter les gangs suite à un concours de circonstances, avec l’équipe féminine de son établissement scolaire au Nigeria, ne jure aujourd’hui que par ce poste.

«A mes débuts, j’étais attaquante. Nous étions allés livrer un match avec mon équipe et notre gardienne de but n’était pas disponible. Alors, j’ai demandé à ce qu’on me donne les gangs pour garder les buts. Depuis lors, je suis devenue gardienne de but.», soupire-t-elle.

Alors que ses parents souhaitaient qu’elle poursuive ses études et craignaient qu’elle se fracture une jambe, elle a persévéré et aujourd’hui, elle fait la fierté de toute sa famille. Aujourd’hui, elle joue dans la première division du championnat féminin de football du Bénin, le plus grand du pays avec le Club Naja FC en tant que gardienne de but titulaire.

Des réalités de footballeuses professionnelles

Oni n’a jamais subi de discrimination des supporters et du public sportif ni de l’encadrement ou des responsables de club à l’endroit des footballeuses ni au Bénin et au Togo. «Le public et les supporters veulent voir du beau jeu. Ils ne veulent pas savoir d’où vous êtes originaire. Quant aux encadreurs et responsables de club, ils veulent gagner. C’est le résultat qui compte…», relève-t-elle.

Toutefois, des difficultés subsistent. «Nous qui venons de l’étranger rencontrons  beaucoup de difficultés. En guise d’exemple, il y a la barrière linguistique et aussi les habitudes alimentaires. Quand les Béninois parlent, il nous est difficile de comprendre et c’est pareil dans l’autre sens. Aussi, les mets sont différents. Par exemple, à mes débuts, j’ai eu des troubles digestifs avant de me résoudre à m’occuper personnellement de ma cuisine.», relate Oni.

L’autre élément est la possibilité de pouvoir jouer dans une équipe nationale d’un pays d’adoption. «Ce ne sont pas tous les pays qui acceptent de vous prendre dans leur équipe nationale. Ils vous permettent souvent, juste de jouer le championnat. Ils ont foi en leurs ressortissants, et veulent que les leurs aient le niveau adéquat.», relève-t-elle. 

Quant à la mobilité des footballeurs et footballeuses, « c’est une bonne chose parce que cela permet d’avoir de l’expérience. Par exemple, je connais mieux les deux pays. Je suis devenue une Bénino-nigériane. Ça nous emmène à aimer les deux pays. Il y a aussi des Béninois qui jouent au Nigeria et cela crée la fraternité. S’il n’y a pas le football, ou d’autres disciplines sportives qui nous rapprochent, il peut y avoir des conflits entre les deux peuples. Cela crée l’union  entre deux pays.», soutient Oni. 

Des défis et challenges…

Bukola Oni ne vit que pour le football. En dehors, plus rien ne la passionne. «J’ai essayé mais je n’ai pas pu. Tout le temps je ne pense qu’au football.».

Depuis son jeune âge, elle aime voyager pour aller en excursion, convaincue que pour connaître ses potentialités il faut quitter son environnement immédiat, et rêve de valoriser son nom. «Je suis ravie quand partout où je passe, on crie mon nom», dit-elle.

Si dans le passé c’était un sport à dominante masculine, aujourd’hui, le  football se féminise de plus en plus et les filles se professionnalisent, selon ONI. « Le football féminin aussi est un métier.», argue-t-elle.

Elle reste cependant persuadée que les footballeuses qui jouent en Afrique ne peuvent pas espérer gagner un bon salaire et des opportunités que l’Europe pourrait offrir. Son rêve, elle l’accroche à une étoile. « Dans ce monde, tous les joueurs ont de grands rêves.  Moi je rêve de jouer en France. Je rêve de jouer au PSG ou à Lyon en France. J’y crois fermement.».

Oni est convaincue qu’il n’y a pas de succès sans efforts. «J’aime simplement dire : pas de peine pas de victoire. Et le football c’est du travail acharné.».

Bukola Oni, comme tout autre joueur professionnel, nourrit des ambitions pour sa carrière et se projette vers un avenir radieux avec le Naja FC à court terme.


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