Au cours du mois d’août, la Grèce a fait face à des incendies. Les migrants sont accusés par les populations d’être à l’origine de ce drame.
Dès lors une haine s’est développée en ligne contre eux, rapporte la chaîne de télévision TV5 monde. Des vidéos sont diffusées en ligne attisant la haine contre les migrants, poursuit TV5 monde qui a repris un commentaire d’un internaute en ces termes : « Ne les montrez pas… brûlez-les ! ». Selon la même source, les migrants ont été accusés d’entrée illégale et de tentative d’incendie criminel par un procureur d’Alexandroupoli.
Reporter précise que sous les encouragements de l’extrême droite, des citoyens capturent des migrants qu’ils tiennent pour responsables des feux. Dans un entretien, une habitante de Dadia, dans le nord-est de la Grèce, accuse ouvertement : « Vous voyez, là-bas c’est l’incendie de l’an dernier et maintenant ça brûle de l’autre côté. C’est sûr que ce sont eux qui sont revenus pour terminer leur travail. Nous sommes en danger ». Et le Reporter de préciser que ce sont des accusations sans aucune preuve.
Ces accusations n’émanent pas uniquement des citoyens lambda mais aussi des autorités. C’est le cas du premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis qui n’a pas hésité à pointer du doigt les migrants en faisant savoir que le feu a été allumé sur les itinéraires empruntés par les migrants illégaux.
Franceinfo fait savoir que les migrants, selon les internautes, provoqueraient ces incendies pour pouvoir venir plus facilement en Grèce en mentionnant que la région en proie à ces incendies est frontalière avec la Turquie. Plusieurs citoyens, encouragés par l’extrême droite, poursuit franceinfo, se sont filmés en train d’arrêter des migrants, qu’ils tiennent pour responsables de ce feu. « J’ai chargé 25 morceaux », s’est vanté dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, un homme qui venait d’embarquer une dizaine de demandeurs d’asile dans une remorque.
18 migrants présumés, retrouvés morts dans les flammes
Europe 1 dresse un bilan de 18 migrants présumés qui ont été retrouvés morts dans une forêt ravagée par les flammes.
Des propos racistes et haineux ont été accentués par la désinformation. Certains médias ont véhiculé des fausses informations, rapporte Reporter qui précise que ces discours vont de pair avec la désinformation de certains médias. Un portail d’information local a annoncé mardi que 20 migrants avaient été arrêtés près d’Alexandroupoli après avoir échangé des coups de feu avec la police. Les autorités ont réfuté ces affirmations. La chaîne de télévision Open a également publié un rectificatif après avoir rapporté par erreur que deux migrants avaient été surpris en train d’allumer un incendie dans la région voisine de Rodopi.
Pour Harouna Simbo Drabo, Expert média de lutte contre la désinformation « les discours de haine à l’encontre des migrants se propagent en ligne sur fond de perceptions racistes et conspirationnistes. Ce récit vindicatif se nourrit de la désinformation. Aujourd’hui il urge d’amplifier les productions médiatiques factuelles sur les événements en cours dans ces pays. Ces contenus contribueront dans le rétablissement de la vérité des faits tout en éclairant l’opinion sur le respect de la dignité humaine des migrants ».
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