Les autorités Turques ont lancé depuis quelque mois une opération de ratissage des sans-papiers dans leur pays. Depuis le début de cette campagne d’interpellation, des personnes en situation irrégulière, plusieurs guinéens auraient été interpellés. C’est le cas d’une vidéo dans laquelle un Guinéen est violemment interpellé par la police Turque. Cette situation préoccupe aujourd’hui le conseil des Guinéens établis à l’étranger. En juillet dernier, Dialogue Migration a échangé avec le président du conseil des Guinéens établis à l’étranger.
Les autorités turques ont entamé ces derniers temps un contrôle systématique des personnes en situation irrégulière dans leur pays. Dans un premier temps, cette opération de contrôle « N’inquiétait pas les ressortissants Africains » souligne Mamady Condé, président du conseil des Guinéens établi en Turquie.
Ces derniers temps, cela s’est accru et les agents deviennent parfois violents pendant les arrestations.
Selon Mamady Condé, même ceux qui ont bien le titre de séjour sont inquiétés. Parce que « Même si ta ville de résidence ne correspond pas à ta ville où on t’a interpellé, il y a des chances que tu subisses des heures, voire des jours d’interrogatoires. Et ce, bien que tu sois dans le même pays », explique Mamady Condé, président du Conseil des Guinéens.
Dans la mise en œuvre de sa nouvelle politique de migration, la Turquie a entamé une opération de ratissage des personnes en situation irrégulière issus de tous pays. Avec cette nouvelle donne, les Guinéens ne peuvent plus se soustraire à ce contrôle. De nombreuses personnes sont arrêtées dans la violence. C’est le cas de Monsieur Barry Amadou Toupe, un guinéen marié et père de 3 enfants. Il dit avoir subi une arrestation manu militari assez explicite dans une vidéo que le Conseil des Guinéens à l’Etranger a, à la fois, “envoyé au Ministre des Affaires Étrangères de la Guinée, au Directeur Général des Guinéens de l’étranger et à l’ambassade avec les coordonnées du guinéen interpellé et une note pour réaction. » nous confie Mamady Condé.
Selon ce dernier, le fait que des guinéens qui se trouvent actuellement en situation irrégulière, s’expliquent en deux situations. “Il y a ceux qui sont venus en Turquie avec un visa leur permettant de s’établir. Mais aussi, ceux qui sont venus pour des raisons d’étude ou de santé”. Voilà pourquoi, avec les nouvelles dispositions, les autorités Turques ne délivrent que les titres de séjour pour les étudiants et les personnes qui sont venues pour des raisons médicales .
Le CGE demande assistance
Face à cette situation, le Conseil des Guinéens à l’Etranger (CGE) a adressé une lettre explicative et une liste non exhaustive des personnes en situation irrégulière au Ministre des Affaires Étrangères (AE). La lettre a été envoyée sous couvert de l’ambassade de la Guinée en Turquie, dans laquelle “il demande une assistance auprès du département. Ce, en dépêchant un avocat de l’immigration pour assister les personnes détenues à travers la diplomatie et au nom des relations bilatérales entre les deux pays”, peut-on lire dans la lettre. Elle poursuit: “la Turquie a vraiment beaucoup d’intérêts économiques en Guinée et les turcs là-bas ne sont jamais inquiétés sur leur légalité sur le sol guinéen. », alerte-t-elle.
Compte tenu de la situation, les ambassadeurs africains à Ankara ont engagé une synergie d’action afin de défendre les intérêts « De leurs compatriotes, tout en rappelant les accords de coopération entre l’Afrique et la Turquie pour une entente. Sinon, l’Afrique se réservera le droit d’appliquer le principe de la réciprocité diplomatique », mentionne Mamady Condé.
Sur le territoire Turque, plusieurs guinéens sont dans une situation irrégulière. Selon le président du conseil des Guinéens en Turquie, ils seraient des centaines de personnes et une dizaine serait dans les prisons. « Nous avons lancé un appel à tous les guinéens et notamment ceux qui sont en situation irrégulière ou ceux qui connaissent des personnes arrêtées pour se faire enregistrer.
Sur ce, nous avons recensé actuellement près de 200 personnes. Nous avions reçu d’autres listes. On peut compter jusqu’à 300 personnes identifiées et recensées. Au moins, 50 personnes sont détenues en prison », nous dit Mamady Condé.
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