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Khalil Baldé, Fallou Diop et Ndeye Rokhaya Ndoye, des retours d’expériences poignants
Témoignage
Khalil Baldé, Fallou Diop et Ndeye Rokhaya Ndoye, des retours d’expériences poignants
Mamadou Diop 🇸🇳
Mamadou Diop 🇸🇳
May 27, 2025

Ancien candidat à l’émigration irrégulière, Khalil Baldé, ce natif de Dakar, installé à Mbour, nous gratifie de son expérience accumulée particulièrement au Maghreb. Résidant à Guédiawaye, dans la banlieue de Dakar, Fallou Diop raconte également son vécu dans cette quête quasi effrénée du fameux Eldorado occidental. Une dame, en la personne de Ndeye Rokhaya Ndoye, boucle cette tryptique migratoire en revenant sur son ces moments difficiles non loin des frontières sénégalaises, au Mali. 

Khalil Baldé : la violence dès le coup de départ 

Après quatre tentatives pour rejoindre l’Europe, Khalil Baldé s’est désormais reconverti en chauffeur de taxi-clando. S’il n’est pas au volant pour tirer son épingle du jeu, il consacre ses heures perdues à l’éveil des consciences sur la question migratoire. “Comme beaucoup de compatriotes, j’ai essayé de rejoindre l’Europe à plusieurs reprises via la Libye, d’abord, l’Algérie et le Maroc ensuite. Aujourd’hui, dans le cadre de l’association Boza Fii, notamment, j’ai réussi à dissuader plusieurs jeunes à emprunter la voie maritime ou celle du désert. Il faut faire comprendre à cette jeunesse que se rendre en Espagne, en Italie où France, n’est pas forcément synonyme de réussite ; surtout qu’au bout du compte, on peut y laisser sa vie”, explique M. Baldé. Rentrant davantage sur son vécu migratoire, il évoque les raisons de ses nombreux périples. “Dans le contexte sénégalais, la première forme de violence constitue la pression familiale, la pression sociale. Avoir un toit, prendre femme, entre autres tensions oculaires, m’ont poussés au périple. Et je puis dire que je ne suis qu’un exemple parmi tant d’autres 

Évoquant son aventure, M. Baldé estime avoir été victime de pas mal d’impétuosité, qu’il préférerait taire. “La vie d’un migrant irrégulier, n’est jamais finie. Une fois la traversée du désert ou de l’océan achevée, place maintenant à l’existence dans les pays de transit. En Algérie par exemple, le migrant n’est pas autorisé à louer ne serait-ce qu’une chambre pour s’abriter. Nous n’avons pas non plus accès au système bancaire dans ce pays du Maghreb. Ce n’est là qu’une portion congrue de tout ce qu’un migrant est appelé à surmonter loin de son pays”.

Fallou Diop : « Passeport CEDEAO, un document pas du tout utile …»

Concernant Fallou Diop, qui nous vient de Guédiawaye, banlieue dakaroise, le principal motif de départ qu’il a mis sur la table demeure encore cette “pression sociale”. Car, a-t-il d’emblée, expliqué “certaines situations sont révoltantes”. Toutefois, il reconnaît qu’emprunter la voie de la migration irrégulière comporte un certain nombre de risques, à l’image de ces tortures intempestives tout le long du parcours. Dans sa narration, M. Diop est revenu sur cette question inhérente au passeport de la zone de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest. “Le passeport de la CEDEAO n’existe pas à mon avis. Au Mali, par exemple, on exige pas moins de 20000 francs CFA, pour traverser la frontière. Autrement t’es torturé. C’est partout comme ça dans la zone ouest-africaine. Ce document qui devait faciliter le déplacement des personnes et des biens ne nous sert absolument à rien”, s’est-il montré catégorique. Il renchérit : “Le seul langage que les gardes-frontières comprennent, s’ils ne profèrent pas des invectives, est celui du CFA. C’est là une autre forme de violence qu’on pourrait qualifier d’administrative ou de diplomatique”. 

Ndeye Rokhaya Ndoye : La violence, d’abord continentale

Dans cette quête d’un mieux-être, même si les violences physiques sont les plus fréquentes, celles psychologiques, mais aussi économiques, peuvent avoir rapidement la côte. C’est ce dernier scénario qu’à vécu Ndeye Rokhaya Ndoye lors de son séjour à Bamako, au Mali. “J’avais réussi à trouver un restaurant à Bamako. Les affaires marchaient plutôt bien, mais le bailleur procédait à des augmentations du prix de la location sur un simple coup de tête. Sans parler des harcèlements de tout genre, qui frôlait, par moment, la xénophobie. Toutefois, je prenais sur moi tous ces désagréments, car je voulais surtout travailler afin de subvenir à mes besoins et ceux de mes proches”. 

La suite de cette histoire que cette originaire de Bargny (département de Rufisque), a bien voulu raconter est encore plus poignante. Sa capacité de résilience ne pouvait pas tenir face à cet énième coup bas. “Un beau jour, le propriétaire de la maison est venu et nous a mis dehors. Une semaine durant, ma nièce et moi avons dormi à la belle étoile”. De retour au bercail, maintenant, Mme Ndoye fustige le manque de soutien de l’autorité diplomatique à l’époque, sans oublier celui des ressortissants sénégalais qui vivaient, comme elle, à Bamako. 


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