“Il faut voyager car le voyage est source d’inspiration”. C’est sans doute cet adage qui anime beaucoup de jeunes nigériens et les pousse à l’aventure. Illo Tanko était l’un deux. Aujourd’hui cinquantenaire, il avait quitté son village pour se rendre en Algérie dans le but d’y faire du commerce. Mais, une fois sur place, Illo Tanko, va changer d’avis, du commerce il passe à la maintenance des appareils électroniques tels que les humidificateurs et les ventilateurs.
C’est avec le visage souriant qu’Illo Tanko a reçu Dialogue Migration dans son atelier de réparation d’humidificateurs et ventilateurs situé à Niamey, la capitale nigérienne. Nous l’avons trouvé au milieu des épaves de vieux humidificateurs et ventilateurs, assis sur un tabouret, tournevis en main.
Comment il a embrassé ce métier ? “Je n’ai pas appris le métier auprès de quelqu’un. Je suis un bricoleur qui a évolué”, explique-t-il avec fierté.
L’aube d’un nouveau métier et d’une nouvelle vie
Tout à commencé pour Illo dans les années 1990 lors d’un séjour à Tamanrasset en Algérie. La-bas, avec certains de ses camarades, il gérait des boutiques de vente d’appareils électroniques comme les ventilateurs et humidificateurs. “Nous achetions les ventilateurs et humidificateurs du Nigeria pour les revendre dans la ville de Tamanrasset”, explique-t-il.
De temps en temps, il arrivait que des clients leur rapportent des appareils tombés en panne. “J’ai alors remarqué que le lot de machines défectueuses ne faisait qu’augmenter, alors je me suis dis pourquoi ne pas tenter de les bidouiller moi même ? C’est ainsi que je me suis lancé dans le bricolage” se souvient-il.
Les débuts n’ont pas été faciles pour lui. “Les première fois, souvent ça marche et d’autre fois je rate le tir. Mais armé de détermination, je ne me suis jamais découragé. Au fil des temps, j’ai fini par me perfectionner et je réparais même les ventilateurs et humidificateurs de certains commerçants voisins de ma boutique » narre-t-il.
Le retour au pays et les débuts d’une nouvelle carrière
En 2002, Illo Tanko jusque là vivant en territoire algérien, décide de revenir au pays et de lancer son atelier. Il décide de s’installer dans la capitale Niamey où il possède une maison qu’il a achetée en économisant lors de son séjour en Algérie. Il décida d’y installer son atelier.
Depuis 2002, il a formé quatre jeunes. “Ils ont appris et maîtrisé le métier comme moi” lance-t-il. Certains jeunes qu’il a formés travaillent avec lui comme assistants et d’autres travaillent se sont mis à leur compte. “Actuellement, j’ai d’autres jeunes qui sont en apprentissage”, explique Illo Tanko.
Parmi les jeunes formés par Illo et qui continuent de travailler avec lui se trouve Attahirou, âgé d’environ 27 ans et qui, après avoir abandonné l’école dans son village très jeune, est arrivé à Niamey et a été confié à Illo comme apprenant. Attahirou est un chef de famille aujourd’hui et c’est, dit-il, grâce au métier que lui a enseigné Illo.
“J’ai abandonné l’école dès le bas âge, dans mon village après les travaux champêtres nous n’avons pas d’autre préoccupations et il faut être productif pour subvenir à ses propres besoins. C’est pourquoi je suis venu à Niamey et mes tuteurs m’ont présenté à Illo. Aujourd’hui je travaille avec lui comme assistant et c’est grâce à ce métier que je gagne de quoi prendre soin de ma personne et celle de ma famille”, explique Attahirou.
Aujourd’hui, l’objectif d’Illo Tanko est de pouvoir former plus de jeunes dans son métier. De cette manière, il espère apporter sa modeste contribution dans la lutte contre le chômage des jeunes.
Quick Links