About usTeamNewsDialogue spaceResources & Data
Georgette Mathe Asia-RDC: “J’ai relevé plusieurs défis avec l’aide de mains externes”
Témoignage
Georgette Mathe Asia-RDC: “J’ai relevé plusieurs défis avec l’aide de mains externes”
Laetitia Kasongo 🇨🇩
Laetitia Kasongo 🇨🇩
February 16, 2023

Si on pose la question à la plupart des femmes congolaises et précisément celle de ma ville, pourquoi n’êtes-vous plus dans vos foyers ? La réponse d’une partie sera je ne sais pas. Pas parce qu’elle ne sait pas mais parce qu’elle ne veut pas supporter toutes formes de stigmatisations. 

Georgette Mathe Asia

Je m’appelle Georgette Mathe Asia, divorcée et mère de cinq enfants. Chez nous et surtout dans ma religion, lorsqu’une femme se sépare avec son mari, elle est qualifiée de tous les mots sans même connaitre son histoire. Et moi, je vous épargne également mon histoire pour vous plonger à l’essentiel. 

C’était le 8 octobre 2021, je me souviens comme si c’était hier mais ça va faire presque deux ans, quand l’épidémie d’Ebola avait fait irruption dans la zone de santé de Beni, située à 357 kilomètres  au nord de Goma, la capitale provinciale du nord Kivu. Les équipes de plusieurs organisations qui ont des programmes d’urgences s’étaient immédiatement mobilisées pour aider le gouvernement à contenir la propagation de la maladie, avec une attention particulière sur la communauté à risque. A cette période, j’étais fraîchement divorcée, j’avais des blessures et la seule façon de n’est pas tombé dans la désolation était de trouver un emploi qui m’occupera à 90% pour oublier ma vie que mes parents qualifiaient de ratée.

J’ai été voir une amie qui travaillait déjà avec les expatriés. Je lui ai exposé mon problème, elle a vite appelé son patron, qui grâce à lui je suis ce que je suis aujourd’hui. Monsieur Abdelaziz m’a directement retenue pour travailler dans sa maison comme  cuisinière.  Pour ne pas me vanter, j’ai une main dans la sauce, en d’autres termes je sais cuisiner. Cette capacité m’avait ouvert beaucoup de portes et de connaissances notamment chez les travailleurs de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RD Congo (Monusco). Vu que je travaillais avec un expatrié; je ne manquais pas aux différentes manifestations qu’ils organisaient et j’avais une bonne réputation auprès d’eux.

Quand le gouvernement congolais a déclaré la fin de l’épidémie, mon employeur, Abdelaziz devrait s’en aller parce que sa mission venait de prendre fin. Il avait ainsi organisé un rendez-vous pour me dire au revoir. J’avais des larmes aux yeux; je pensais aux études de mes enfants et à leurs avenirs. Je n’arrivais pas à le regarder en face pour éviter qu’il se rende compte de ma peine. Je me souviens lui avoir dit de me trouver un autre emploi car je ne pourrais pas être à mesure de voir mes enfants loin de moi. Quelques mois après, j’ai reçu l’appel d’une femme qui disait avoir besoin de moi et de mes recettes à Goma. Tout de suite, je n’ai pas donné ma position. Il a fallu que j’analyse les avantages et risques vis-à-vis non seulement de moi, mais également de mes enfants. C’est ainsi que nous nous sommes installés à Goma, mes enfants et moi. J’ai eu la chance d’avoir encore une patronne qui m’a donné ma juste valeur et m’a permis de travailler à deux endroits pour me permettre de subvenir aux besoins de mes fils et aux miens.

Aujourd’hui grâce à ce travail, mes enfants étudient dans de bonnes conditions car j’ai accepté de mettre ma fierté à côté, j’ai surmonté plusieurs problèmes et j’ai relevé plusieurs défis avec l’aide de mains externes notamment des immigrés. 

A cette femme qui aujourd’hui est marginalisé par le simple fait d’être divorcé, je te dis de briguer la peur, de sauter la honte et de tourner le regard vers l’emploi, que tu sois intellectuelle ou pas, tu trouveras toujours quelqu’un sur ton chemin et si tu es déterminée, ton futur écrira ton passé et ton présent. 

Hommage à ceux qui quittent leurs pays et viennent en RDC pour nous ouvrir des opportunités, étant donné que le système d’emploi ici est fermé. Vous êtes des petits dieux. Grâce à l’immigration, le nombre des chômeurs diminue du jour au lendemain. “

Ce témoignage a été recueilli et retranscrit par notre reporter Laeticia Kasongo


Previous Article
Valère ATIYÈ, 58 years of adventure: Wrinkle-free memories
Laetitia Kasongo 🇨🇩

Laetitia Kasongo 🇨🇩

Productrice de contenus

Recently Published

Emmanuel 4, Congo’s naval  nautical jewel
2024-03-28T13:49:47

Subscribe to our newsletter!

Quick Links

To become partnerContact UsLexiconFaq

Social Media