Ils sont nombreux ces jeunes qui veulent partir dans les pays étrangers. Peu d’entre eux passent par une voie légale. Mamadou Ciré Ly est parmi les jeunes qui veulent partir étudier au Canada. Malgré les difficultés d’obtention de visa, ce jeune guinéen souhaite faire une migration légale. A plusieurs reprises, il a tenté sans succès une demande de visa auprès du gouvernement canadien. Dialogue Migration est allé à sa rencontre depuis la Guinée.
C’est en 2017 que Mamadou Ciré Ly a obtenu sa licence professionnelle en science alimentaire. Après l’obtention de son diplôme, il a eu la chance de faire un stage en contrôle et qualité dans une entreprise locale. A la suite de ce stage, il est resté longtemps au chômage. Ce manque d’emploi a conduit le jeune diplômé à faire une formation en pâtisserie à Prima Center Conakry. Cette formation lui a permis d’avoir un contrat de 2 ans dans un restaurant. Cependant, avec le maigre salaire qu’il percevait, il a jugé nécessaire d’opter pour un voyage d’étude dans son pays de rêve depuis son enfance qui est le Canada.
Pourquoi le choix pour le Canada…
« C’est mon pays de rêve. Et ce, depuis mon enfance” dit-il. Et de poursuivre : “le Canada est le pays où le système de vie est favorable. Aussi, ce pays offre une formation de qualité à ces apprenants et le diplôme est reconnu dans le monde entier. » En dehors de ces raisons, le jeune diplômé en sciences alimentaires estime qu’actuellement ce pays est classé parmi « les meilleurs au monde avec une meilleure qualité de vie et une éducation exceptionnelle. » Hormis toutes ces raisons, Il faut noter que l’influence de ces amis qui sont partis au Canada y est pour quelque chose..
Mamadou Ciré Ly a tout de même un grand espoir, qu’une fois au Canada, il pourrait réaliser ces rêves et pouvoir afin faire une formation souhaitée, pour relever des défis et enfin avoir un cadre de vie favorable. Selon ces expériences, les procédures pour émigrer au Canada sont très compliqués « il te faut entre autres, une prise en charge rassuré, avoir une admission avec le l’obtention d’un Certificat d’Acceptation du Québec (CAQ). Aussi, faire une demande visa… »
En 2020, Ciré a obtenu une bourse d’étude de la province de Québec de plus de 15.000 euros. Avec cette bourse, il a fait quatre (4) fois une demande de visa, mais la demande n’a jamais abouti.
« Les raisons de refus étaient toujours les mêmes, que ma demande ne satisfait pas aux exigences de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés » souligne-t-il. Pour avoir gain de cause, Mamadou Ciré décide en 2020 d’engager un avocat au Canada pour l’aider à obtenir un visa. Malheureusement, l’action n’a servi à rien. Une situation qui le laisse perplexe: « je me demande toujours, qu’est-ce qui ne va pas. En 2022 comme l’autre bourse a expiré, j’ai demandé une admission et je devrais payer les frais de scolarité. Là encore, ma demande a été refusée pour la cinquième fois. » se confie-t-il dans un désespoir énorme.
« C’est vraiment frustrant » ajoute-t-il. Pourtant, Ciré a envie de voyager et de quitter la Guinée. Il dit avoir beaucoup de projets à réaliser. Mais par manque de moyen et d’un travail où il pourrait avoir le minimum, ces rêves s’éloignent de plus en plus.
II dit être conscient que les pays francophones sont souvent victimes de refus d’obtention de visa, comme mentionné dans le rapport fédéral du Comité permanent de la Citoyenneté et de l’Immigration cité par France24, ils sont environs 70 % des étudiants Africains Francophones à se voir refuser un visa par le gouvernement Canadien, contre 35% des étudiants non africains en 2021.
Depuis la fin de ses études universitaires (licence), Mamadou Ciré Ly peine toujours à obtenir un emploi dans son pays pour subvenir à ses besoins et ceux de sa famille. Pour montrer combien de fois il veut aller pour la quête du bonheur, Ciré se compare aujourd’hui à ces amis qui vivent en Occident et qui font des réalisations en Guinée. Selon lui, ces derniers « construisent pour leurs parents et mènent une vie vraiment acceptable. » Sûrement, à « chacun sa chance ». Mais rester en Guinée ‘’n’est pas facile’’ trouve-t-il.
Mamadou Ciré Ly n’a pas manqué de souligner la difficulté liée à l’obtention d’un emploi en Guinée « L’obtention d’un emploi est très difficile en Guinée. Même si tu trouves, le salaire ne te permet pas de subvenir à tes besoins. Les chefs d’entreprises ne cherchent qu’à remplir leurs poches. Souvent, c’est de l’exploitation » mentionne-t-il.
Malgré son envie de quitter la Guinée, Mamadou Ciré souhaite émigrer dans la plus grande légalité. Il est bien convaincu qu’ailleurs il pourrait avoir la formation qu’il veut et en même temps, parvenir à réaliser ces rêves pour venir en aide à sa famille.
Toutefois,, il ajoute « Je ne veux pas risquer ma vie, pour voyager dans un autre pays. » . Certes, la procédure d’obtention de visa reste encore difficile pour Mamadou Ciré Ly, mais il compte toujours passer par une voie légale pour émigrer. Même si d’autres jeunes le font, Ciré n’est pas prêt à le faire. Bien que les procédures demandent assez de frais. Il garde toujours patience !
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