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Migrations forcées en Afrique : l’impact dévastateur du changement climatique
Découverte
Migrations forcées en Afrique : l’impact dévastateur du changement climatique
Baltazar ATANGANA🇨🇲
Baltazar ATANGANA🇨🇲
April 16, 2025

Le dernier rapport du Global Risks Perception Survey (GRPS) du Forum économique mondial (WEF), publié en janvier 2025, met en exergue l’impact dévastateur du changement climatique sur les populations africaines, notamment en termes de déplacements forcés. Les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les sécheresses, les inondations et les vagues de chaleur, auparavant perçus comme des menaces sans impacts directs, sont désormais plus immédiats et alimentent d’autres problématiques mondiales, comme les migrations forcées pour les communautés vulnérables, notamment les femmes, les enfants et les personnes à mobilités réduites.

En ce début de siècle particulièrement brutaliste et fortement marqué par les polycrises, les catastrophes naturelles liées à l’environnement touchent de manière disproportionnée les populations rurales des « nations du sud », qui vivent dans des conditions de vulnérabilité et de marginalisation atroces. Les cinq pays les plus touchés par ces phénomènes climatiques sont le Pakistan, les Philippines, la Chine, l’Inde et le Nigeria qui représentent 98% des 32,6 millions de nouveaux déplacements, selon le rapport 2023 de l’Observatoire des migrations internes. Leurs capacités d’adaptation sont entravées par la fragilité financière, le manque de connectivité qui réduit leur possibilité d’accès à l’information et un pouvoir institutionnel limité.

Changement climatique : un facteur de migrations forcées en constante augmentation

Depuis 2014, ces 10 dernières années, les phénomènes météorologiques extrêmes figurent parmi les risques mondiaux les plus préoccupants. En 2025, 14 % des répondants du rapport de Global Risks Perception Survey (GRPS) du Forum économique mondial (WEF) les identifient comme des priorités urgentes pour l’avenir, notamment d’ici 2050. Le changement climatique est désormais reconnu comme l’un des principaux facteurs de migrations forcées en Afrique, avec des conséquences humanitaires et économiques désastreuses.

Causes et conséquences des migrations climatiques en Afrique

Dans l’édition 2021 du rapport Groundswell, la Banque mondiale avertit que le changement climatique pourrait contraindre 216 millions de personnes à migrer à l’intérieur de leur pays d’ici 2050, dont 19 millions en Afrique du Nord et 86 millions en Afrique subsaharienne. En effet, les migrations climatiques affecteront principalement les zones rurales, où les communautés dépendent fortement des ressources naturelles. Les populations se déplaceront vers les villes, attirées par les opportunités économiques et les services sociaux, mais risquant de se retrouver dans des environnements urbains précaires. Cette tendance pourrait aggraver l’insécurité alimentaire et menacer les activités agricoles, essentielles à l’économie locale.

L’Afrique, un continent déjà vulnérable… plus chaud et plus violent ?

En 2024, plusieurs pays africains ont a été frappés par des événements climatiques dévastateurs, tels que des sécheresses prolongées, des inondations catastrophiques et des vagues de chaleur intenses, touchant des millions de personnes. Selon le rapport de l’Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC) de 2023, le nombre de déplacés internes en Afrique a été multiplié par six en 14 ans, atteignant 6,3 millions en 2023. Les catastrophes climatiques sont désormais considérées comme des multiplicateurs de conflits armés sur le continent africain et dans le monde.

La lutte pour la possession des terres et l’accès aux ressources naturelles a été une source constante de conflits à travers le monde. Récemment, ces tensions ont été accentuées par les changements climatiques. Face à la perte croissante de terres fertiles et l’accès restreint aux ressources vitales, des communautés entières de toutes les régions du globe sont contraintes de choisir l’exode. 

Des régions comme la Corne de l’Afrique et le Sahel, deviennent souvent des théâtres de conflits où les changements climatiques, entrelacés avec des dynamiques ethniques, sociales, et culturelles, exacerbent les risques déjà présents.

Cette compréhension du changement climatique, en tant que facteur direct des déplacements, mais aussi un « multiplicateur de menace », est essentielle pour les Etats africains et des agences des nations unies telles que l’UNICEF et le haut-commissariat des réfugiés dans  la gestion actuelle des polycrises en Afrique en général, particulièrement dans le sahel.

Un avenir incertain ?

Le rapport Global Risks 2025 prévoit que les événements climatiques extrêmes deviendront les 5 principaux risques en Afrique subsaharienne d’ici à 2035. Cette perspective est alarmante, car elle suggère que les populations africaines seront de plus en plus exposées aux impacts dévastateurs du changement climatique.

Si les prévisions du rapport Global Risks 2025 se réalisent, les conséquences pour l’Afrique pourraient être catastrophiques. Les événements climatiques extrêmes pourraient donc entraîner :

– Des déplacements massifs de populations, avec des millions de personnes contraintes de quitter leurs foyers et leurs communautés.

– Des pertes économiques considérables, avec des impacts sur les secteurs clés tels que l’agriculture, l’eau et la santé publique.

– Des tensions sociales et politiques accrues, avec des risques de conflits et d’instabilité.

Pour une synergie durable

Face à cette perspective alarmante, il est essentiel de prendre des mesures urgentes pour atténuer les impacts climatiques et protéger les populations vulnérables en Afrique. Les pays africains, la communauté internationale, les organisations locales et les organisations de développement internationales doivent travailler ensemble pour:

– Réduire les émissions de gaz à effet de serre et atténuer les impacts climatiques suivant les recommandations de l’accord de Paris.

– Renforcer la résilience des communautés et des infrastructures face aux événements climatiques extrêmes.

-Renforcer le leadership des femmes et des jeunes pour une adaptation plus résilientes aux polycrises.

– Fournir une assistance humanitaire et un soutien aux populations déplacées et affectées par les impacts climatiques.

L’importance de passer à l’action

Le changement climatique constitue un défi majeur pour l’Afrique, entraînant des déplacements forcés, des pertes économiques considérables et des impacts dévastateurs sur l’agriculture et les communautés vulnérables. Face à cette crise grandissante, il est essentiel de prendre des mesures urgentes pour atténuer les impacts climatiques et protéger les populations vulnérables.

Pour relever ce défi, il est important de mettre sur pieds des outils comme les fonds nationaux et régionaux de lutte contre les changements climatiques fonctionnant comme des « guichets/banques climatiques » et de développer des partenariats public-privé qui peuvent jouer un rôle déterminant en finançant des projets climatiques et en promouvant des pratiques durables au niveau local, national et régional. Les entreprises doivent également s’engager dans une démarche de Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) opérationnelle, en impliquant les populations clés et vulnérables dans leurs initiatives de développement durable. Cela nécessite une approche collaborative et inclusive, qui prend en compte les besoins et les attentes spécifiques des communautés locales.


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