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Guinée : quand l’art s’invite dans la lutte contre la migration illégale
Découverte
Guinée : quand l’art s’invite dans la lutte contre la migration illégale
Mamadou Saïdou Diallo 🇬🇳
Mamadou Saïdou Diallo 🇬🇳
September 01, 2023

Créé dans les années 1998 – 2000, le Centre d’Art Acrobatique de Keïta Fodéba est un centre de réinsertion des jeunes en situation difficile. Des jeunes de divers profils sont encadrés dans cet espace de réinsertion socio-professionnelle. On y trouve également des enfants abandonnés dans des débarcadères, des marchés, ainsi que des prisons. Ils sont encadrés dans diverses disciplines disponibles au sein du centre, par exemple : le cirque, les métiers d’arts, la menuiserie, la couture…. Aujourd’hui, ce centre sensibilise les jeunes sur les dangers de la migration illégale à travers le cirque et le théâtre forum. 

Comment l’art peut-il lutter contre la migration ? Dialogue migration vous aide à comprendre.  

Le cirque comme outil de sensibilisation contre la migration illégale.

Camara Daouda, est le chargé à la communication du centre acrobatique Keïta Fodéba. « Le cirque est un moyen de se divertir» dit-il d’emblé.  Il rappelle que depuis très longtemps, dans les autres pays surtout aux Etats-Unis, le cirque était un moyen de divertissement pour tous les jeunes. En Afrique, cette activité est pratiquée avec un contenu purement local, d’où l’appellation « cirque traditionnel ». 

On y retrouve des percussionnistes traditionnels. « Nous sensibilisons souvent à travers des gestes, de façon mimique. On monte des scénarios très compréhensifs que nous mettons à la disposition d’un grand public. Les rôles sont bien définis et clairs. Le public participant peut comprendre les gestes et les messages que l’on veut véhiculer. » explique monsieur Camara. 

Allant dans le même sens Monsieur Camara Daouda, le manager du Cirque Tinafan explique : « il y a 2 ans, nous avions fait une création dénommée ‘’Fassa Kagni’’ qui signifie, chez soi est meilleur. Nous avions eu le privilège de représenter la Guinée dans plusieurs festivals, notamment au Sénégal et en Côte d’Ivoire. »  

Ces festivals ont permis au centre de tisser un partenariat avec Guinée Solidarité Bordeaux, une organisation qui privilégie la culture comme vecteur du développement humain. À travers cette organisation, la structure a rencontré des bailleurs comme Enabel, une organisation belge qui promeut une solidarité internationale durable et Giron de Bordeaux qui accompagne des organisations. Ces derniers ont appuyé le projet Fassa Kagni. Actuellement, le centre d’art acrobatique a lancé une caravane de sensibilisation sur la migration irrégulière et les opportunités de réussite locale en Guinée. 

Tout se passe avec le cirque et le théâtre forum. « Déjà, tout ce qu’on fait avec le cirque est retracé à travers le théâtre forum. A l’issue de cela, on va avoir une discussion entre les spectateurs qui sont sur place, qui vont poser des questions sur la thématique relative à la migration. Sur ce, il va y avoir un maître de cérémonie qui va discuter avec les spectateurs pour savoir quelles sont les causes et les méfaits de la migration. »

Abdoul Baldé est le Directeur de la Troupe Artistique Pottal, il est auteur d’un recueil de poème intitulé « Elle Sexprime ». Son organisation participe souvent à sensibiliser les jeunes sur les dangers de la migration illégale à travers le théâtre forum. Ce modèle de théâtre est utilisé dans plusieurs thématiques liées à « la santé, l’éducation, la migration irrégulière… », souligne Abdoul Baldé. 

Concernant la migration, la Troupe Pottal intervient dans les zones où il y a plus de départ. Tout part de l’identification des vraies causes qui poussent les jeunes à partir. Et, pour y arriver « nous mettons sur scène des scénarios où les participants sont les acteurs des différentes pièces de théâtre, car ils interviennent en proposant des pistes de solutions sur les différents problèmes soulevés lors de la prestation. », mentionne le Directeur de la Troupe Artistique Pottal.

Chacun peut réussir chez soi…

« Chacun peut partir en Europe à sa manière », précise Camara Daouda. Mais selon lui, la logique voudrait que ces candidats à la migration optent par la voie légale. Parce qu’aujourd’hui, beaucoup de jeunes sont morts dans le désert et dans la méditerranée. Pourtant, chacun peut réussir chez-soi, “il suffit juste de croire en ce que tu es en train de faire” plaide-t-il. Et de poursuivre: “quand tu pars en Europe illégalement tu seras obligé de refaire ta vie, repartir de zéro. Puisque, pour avoir des papiers ce n’est pas une question de jour ou de mois. Ça prend assez de temps. A cela s’ajoute le facteur âge qui s’impose à la longue. Votre dynamisme va diminuer. Alors, vaut mieux rester chez soi», conseille-t-il.  Plus loin, le manager lance un appel aux parents : « Tout ce que je dirais aux parents, c’est de croire à la réussite en étant chez soi. L’essentiel, c’est de croire en soi et de mettre les ressources à leurs dispositions, et ils (les jeunes, Ndlr) vont bien réussir en Guinée. »

L’art, un moyen puissant…

“L’art est un moyen très puissant pour lutter contre la migration. Imaginer aujourd’hui on a plus de 200 élèves qui se déplacent un peu partout à travers le monde au sein du centre. La règle est que : « tout artiste qui se déplace au nom du centre Keïta Fodéba rentre à la fin de son contrat. C’est pourquoi, le centre est une plateforme tournante du cirque à travers le monde”. précise, Camara Daouda, le chargé à la communication du centre acrobatique Keïta Fodéba. Il faut aussi noter que ce centre de réinsertion socioprofessionnelle se distingue souvent dans de nombreuses compétitions à l’échelle internationale. En 2016, le centre Keïta Fodéba a remporté la première édition de ‘’l’Afrique a un incroyable talent’’ avec la participation des deux frères Sylla, qui sont actuellement aux Etats-Unis. 

L’année 2022 a aussi été une année de trophée pour le centre acrobatique, lors de l’événement “Afro Super Talent’’, avec un jeune rebondeur qui est actuellement au Canada. Ce dernier vient de finir une tournée au Canada, en passant par les Etats-Unis puis l’Australie. Il a signé un contrat pour 3 ans. Dès que le contrat fini, il rentre parce qu’il sait, rester là-bas n’en vaut pas la peine et personne ne pourra venir le prendre sans passer par le centre. 


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