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Festival des Africains du Niger : culture, inclusion et ambitions durables
Découverte
Festival des Africains du Niger : culture, inclusion et ambitions durables
Youssouf Abdoulaye Haidara 🇳🇪
Youssouf Abdoulaye Haidara 🇳🇪
November 04, 2025

À Niamey, en décembre 2025, la septième édition du Festival des Africains du Niger s’apprête à transformer la capitale en carrefour culturel et social. Porté par Marc Sylva BIKOK, ce rendez-vous annuel ne se contente pas de célébrer les arts et les traditions : il ambitionne de tisser des liens durables entre les communautés africaines présentes au Niger. Dans un contexte marqué par les défis migratoires, les tensions identitaires et les aspirations à l’unité continentale, le festival propose une réponse concrète fondée sur le partage, la visibilité et l’action.

Musique, gastronomie, artisanat, projections et ateliers jeunesse composent une programmation pensée pour rapprocher les publics et valoriser les diversités. Le Niger, pays à l’honneur, accueillera les expressions culturelles de ses voisins africains dans un esprit de brassage et de reconnaissance mutuelle. Mais l’événement va plus loin : inclusion des publics marginalisés, soutien aux jeunes entrepreneurs, partenariats diplomatiques et création d’un village africain permanent figurent parmi les axes structurants.

Dans cet entretien exclusif accordé à Dialogue Migration, Marc Sylva BIKOK dévoile les coulisses d’un projet qui dépasse le cadre festif. Nous remercions Madame Mireille Boli- Bissouma qui a facilité cet entretien. Le festival devient plateforme, outil de coopération et modèle d’intégration locale. Une initiative à suivre, à l’heure où l’Afrique cherche à conjuguer unité et diversité.

Journaliste : Quelle est la vision culturelle du Festival des Africains du Niger et comment contribue-t-il à l’unité des communautés africaines au Niger ?

Marc Sylva BIKOK : « Promouvoir l’unité et l’intégration des peuples africains. Le festival se présente comme un espace où la culture devient levier d’unité, à travers des événements culturels qui valorisent et renforcent le brassage culturel, le vivre ensemble, la cohésion sociale et le sentiment d’appartenance à une même Afrique ». Pour cette édition, le Niger est pays à l’honneur ; ses manifestations culturelles côtoieront les expressions des autres communautés africaines présentes sur le territoire »

Journaliste : Comment se traduit concrètement cette ambition dans la programmation ?

Marc Sylva BIKOK : « Le programme mettra en avant les talents locaux et sous régionaux ainsi que les troupes artistiques des communautés (musique, art, gastronomie…). Chaque prestation est pensée comme un espace de partage et d’échange où diversités et différences sont valorisées parce qu’elles « finalement nous unissent. Les formats retenus — spectacles, expositions, village des saveurs, projections et ateliers enfants — visent à multiplier les rencontres entre publics et à offrir aux expatriés des moments conviviaux proches de leurs racines tout en impliquant les Nigériens »

Journaliste : Quels sont les critères de sélection pour garantir une représentation inclusive et diversifiée ?

Marc Sylva BIKOK : « Pour les artistes, il s’agit de « jeunes talents engagés qui font la fierté de leur pays. Pour les participants et exposants, nous privilégions des artisans, des commerçants et des entrepreneurs crédibles de tous domaines et de tous les pays africains présents au Niger, exerçant légalement au Niger et qui présentent des produits et services innovants, utiles au public. L’objectif est d’articuler qualité culturelle et pertinence économique afin que l’événement crée des opportunités concrètes »

Journaliste : Quelles mesures sont prévues pour impliquer les jeunes, les femmes et les publics marginalisés ?

Marc Sylva BIKOK : « Nous multiplions les actions telles que les rencontres avec les communautés, les Consulats et les Ambassades pour une mobilisation totale de tous. Nous sollicitons aussi des aides diplomatiques pour les exposants et prévoyons des remises sur les prix des stands exposants. Des prix seront attribués pour la compétition de football, le concours culturel et les meilleurs stands, et un espace enfant pour initiation aux valeurs culturelles africaines qui permettra d’associer les plus jeunes aux dynamiques du festival.

Journaliste : Qu’est-ce que vous avez prévu pour faciliter l’accès des populations éloignées ou vulnérables à cet évènement ?

Marc Sylva BIKOK : « Nous procéderons à l’Identification de ces personnes avec les leaders des communautés pour leur offrir des invitations aux activités payantes et nous signerons des partenariats avec des syndicats de transport pour faciliter le transport des personnes éloignées. Ces mesures logistiques visent à réduire les barrières matérielles à la participation et à produire une fréquentation réellement inclusive »

Journaliste : Comment le festival entend il transformer la visibilité en retombées durables ?

Marc Sylva BIKOK : « En choisissant des exposants porteurs d’innovation et en créant des conditions d’échange, nous espérons générer le nombre de collaborations et de projets qui naitront du festival. L’impact se mesurera aussi par la participation de toutes les communautés africaines du Niger sans exception et par le retour qualitatif des participants (autorités nationales, sponsors, partenaires presse, festivaliers…). Ces indicateurs guideront notre suivi post événement »

Journaliste : Quelles perspectives pour élargir le rayonnement du festival tout en renforçant son ancrage local ?

Marc Sylva BIKOK : « Nous visons la recherche et développement de partenariats culturels sous‑régionaux et la mise en place d’une plateforme qui réunit les associations et réalise des activités qui renforcent les communautés (formation, réseautage, éducation, sensibilisation, entraide et projets communautaire…). L’idée est de dépasser l’événement ponctuel pour créer un espace pérenne de formation et de coopération »

Journaliste : Vous évoquez également la création d’un village africain. Quel rôle lui conférez-vous ?

Marc Sylva BIKOK : « la création d’un village africain au Niger dédié à la culture, aux échanges économiques et à la formation des jeunes répond à la nécessité d’un lieu permanent pour consolider les liens nés durant le festival : appui aux jeunes entrepreneurs, formations régulières, rencontres associatives et opportunités commerçantes. Ce village serait aussi un outil pour professionnaliser les savoir‑faire locaux et favoriser des coopérations transfrontalières »

Journaliste : Quel est le rôle attendu des annonceurs et partenaires ?

Marc Sylva BIKOK : « Le festival cible les annonceurs offrant des produits et services innovants, utiles et pratiques pour les communautés africaines au Niger ; les annonceurs désireux de développer leur Responsabilité Sociale d’Entreprise à travers des actions de visibilité qui mette en avant la culture, qui encouragent l’entreprenariat des jeunes et les femmes. Nous cherchons des partenaires prêts à investir dans la durabilité sociale plutôt que dans la simple visibilité ponctuelle »

Journaliste : En quoi le Festival des Africains du Niger peutil servir de modèle pour l’intégration africaine ?

Marc Sylva BIKOK : « En valorisant la contribution de chaque peuple à la promotion de l’identité culturelle du continent et du Niger, en permettant aux expatriés de vivre des instants conviviaux ensemble loin de leurs patries respectives et en créant des espaces d’échange économique et formatif, le festival propose une vision de l’intégration fondée sur la reconnaissance mutuelle et l’autonomisation locale. Si les collaborations annoncées se concrétisent, ce modèle peut inspirer d’autres initiatives régionales ».

Le Festival des Africains du Niger, tel que présenté par Marc Sylva BIKOK, dépasse le cadre d’un événement culturel. Il devient un laboratoire d’intégration, un espace où les différences ne divisent pas, mais nourrissent des liens durables. En misant sur l’inclusion, la formation et l’entrepreneuriat, le projet esquisse une Afrique qui se construit par le bas, à partir des communautés, des talents et des solidarités locales. À l’heure où les discours sur l’unité africaine peinent à se traduire en actes, cette initiative invite à repenser les leviers de cohésion. Et si l’intégration ne se jouait pas uniquement dans les sommets politiques, mais aussi dans les villages culturels, les stands artisanaux et les ateliers pour enfants ? Le rendez-vous de Niamey en décembre 2025 pourrait bien offrir une réponse. Encore faut-il que les promesses deviennent pratiques, et que les rencontres d’un jour se transforment en engagements durables.


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