
Le panel de la deuxième journée de la 6e édition du Forum Harmattan a traité de la « mobilité contemporaine et enjeux éthiques ». Plusieurs panélistes se sont succédés pour livrer diverses communications portant, entre autres, sur la libre circulation des personnes dans l’espace CEDEAO, la migration et enjeux éthiques de l’utilisation du numérique, etc.
La deuxième communication sur la « migration et enjeux éthiques de l’utilisation du numérique » a été faite par Laity Ndiaye, responsable de Communication de AfricTivistes et par ailleurs rédacteur en chef de la plateforme Dialogue Migration. Au chapitre des enjeux éthiques, il a établi une liste non exhaustive notamment la désinformation et la manipulation sur la question migratoire. Les clichés sur les migrants ont toujours existé mais avec le numérique surtout les réseaux sociaux qui sont considérés comme des amplificateurs véhiculent à grande vitesse ces clichés négatifs à un grand nombre de personnes. « Il s’agit des nombreux clichés et des stéréotypes qui entourent les migrations et finissent par déteindre sur les perceptions et plus loin sur la législation. Ces clichés qui ont toujours existé, à notre époque, grâce à la technologie, se propagent à une vitesse exponentielle », a détaillé Laity Ndiaye.
L’autre enjeu est celui de la cybersécurité et la protection des données personnelles. Selon le communicateur du jour l’utilisation des bases de données biométriques peut comporter des risques. « L’exploitation de ces données par des tiers, les risques d’intrusion dans la vie privée du migrant. Les données biométriques collectées peuvent aussi favoriser la surveillance généralisée des migrants dans des contextes de répression ou d’autoritarisme », a fait savoir le rédacteur en chef de Dialogue Migration.
Il attire l’attention des migrants sur l’utilisation des données personnelles et sensibles à travers les groupes de discussions comme WhatsApp. « Le parcours pour immigrer, les migrants ont recours aussi à des réseaux familiaux et communautaires en ligne dans les pays de destination. Il y a généralement des partages de données sensibles dans ces communautés. Cela n’est pas évidemment sans risque », appelle -t-il à la prudence tout en invitant à privilégier la migration régulière qui comporte moins de risques.
La recherche du sensationnel par des plateformes non professionnelles qui véhiculent des fausses informations n’est pas de nature non plus à faciliter les choses. L’autre enjeu non moins important est la protection des données numériques des migrants. Il y a également l’influence de ceux qui ont réussi à partir et qui véhiculent des images souvent trompeuses, qui n’ont rien à voir avec les réalités. « L’influence est un mal silencieux », foi du responsable Communication de AfricTivistes qui égrène quelques raisons qui motivent le départ des jeunes. Il s’agit des raisons économiques notamment le chômage et rêve de partir dans un monde où la vie est meilleure.
Guillaume Goulard, Conseiller d’Etat et juriste, dit comprendre et que c’est d’ailleurs normal que les jeunes portent des rêves mais il leur invite à faire attention aux images trompeuses car selon lui, la situation des migrants en Europe est loin d’être rose en évoquant les conditions difficiles de logement, le coût de vie, l’emploi… La fondation Anthony, dans sa communication a plaidé pour un nouvel espace d’espérance pour les migrants.
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