Après 12 ans à la tête du Vatican, le Pape François meurt à l’âge de 88 ans ce 21 avril 2025, coïncidant avec le lundi de Pâques. Jorge Mario Bergoglio, de son vrai nom, est le premier pape non européen à la tête du Vatican depuis 13 siècles. Élu le 13 mars 2013 à la surprise générale, après la démission de Benoît XVI, cet Argentin a profondément changé l’image de l’Église en l’orientant vers les démunis, les laissés pour compte et les migrants.

Tout le monde se souviendra de lui comme un souverain pontife très politique et tourné vers le sud. Ici à Dialogue Migration, l’image que nous gardons de lui c’est d’un pape des migrants. Juste après son élection,  le 8 juillet 2013, prenant tout le monde par surprise, le pape choisit de se rendre à l’île italienne de Lampedusa, qui est un mouroir de migrants souvent passés par la Libye.

” Immigrés morts en mer, dans ces bateaux qui au lieu d’être un chemin d’espérance ont été un chemin de mort (…) Dans ce monde de la mondialisation, nous sommes tombés dans la mondialisation de l’indifférence. Nous sommes habitués à la souffrance de l’autre, cela ne nous regarde pas, ne nous intéresse pas, ce n’est pas notre affaire”, ces mots prononcés ce jour résonnent encore aujourd’hui comme un rappel pour notre humanité et de la nécessité de faire des droits des migrants une priorité absolue. 

Depuis un navire italien, il jette ensuite une gerbe de fleurs blanches dans la Méditerranée avant de se recueillir. Un premier geste politique suivi par beaucoup d’autres, qui constituent désormais son héritage comme le 31 mars 2018, lorsqu’il baptisa lui-même un sans-papiers dans la basilique Saint-Pierre du Vatican. John Ogah, originaire du Nigeria, est devenu un héros en Italie après s’être opposé à un braqueur. Deux mois avant sa mort, François avait condamné les expulsions massives de migrants menées par le président américain Donald Trump, s’attirant les critiques de l’administration de la Maison Blanche.

“Que de mépris se nourrit parfois envers les plus faibles, les marginalisés, les migrants”, a-t-il lancé lors de sa dernière homélie, adressée  la veille de son décès le dimanche 20 avril. Ce baroud d’honneur de cet ancien archevêque de Buenos Aires, montre que la cause des migrants était au centre de son pontificat. 

Le Pape François a d’ailleurs privilégié tout au long de son exercice les tournées sur les pays du sud global voire dans des contrées peu connues voire jamais visitées par les souverains pontifes dans le passé. L’Afrique en faisait partie.  Il s’est rendu à cinq reprises sur le continent noir et en a visité dix pays. Les paroles et les sentiments exprimés lors de sa visite en République Démocratique du Congo, ont sonné comme un plaidoyer pour l’arrêt de la spoliation des ressources naturelles du continent africain. Des pillages qui sont souvent la cause de départ de beaucoup de migrants de leurs pays. 

Maintenant, la question qui prévaut est de savoir si son œuvre humaniste, pacifiste et de défense des droits des migrants sera perpétuée à la tête du Vatican ?