
En 2021, Yao Roger Patrice Kpeteka pose le pied sur le sol sénégalais. Au Centre d’Études des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI), il vient nourrir son regard sur le monde en s’attachant au journalisme. Le choix de ce lieu n’est pas un simple déménagement académique; c’est une intention affirmée : dialoguer avec les questions qui font la société, apprendre à déplier les vérités qui se dissimulent entre les lignes et les silences. Jusqu’ici, cette décision ne semble pas être un regret, mais une promesse tenue: celle de ne pas se dérober à la curiosité, même lorsque le terrain se révèle exigeant. Comme tout récit migratoire, l’expérience de Roger porte son lot d’obstacles. En tant que journaliste, la barrière linguistique s’impose comme une épreuve quotidienne.
Pour Roger, cette migration est bien plus qu’un déplacement géographique: c’est une thérapie. Une tentative de réécrire une identité et de repousser des limites intérieures. Au Sénégal, il apprend à écouter autrement. Il découvre que la voix qui se cherche peut aussi se construire dans l’écoute, que la parole peut gagner en précision lorsque l’on accepte de rester à l’écoute de ce qui n’est pas dit tout de suite.Pour lui le Béninois, la migration n’est pas une fuite, mais une invitation: celle d’apprendre à parler un monde qui, lui, attend d’être entendu.