Le phénomène migratoire n’est pas étranger au paysage éducatif africain. Chaque année de nombreux étudiants guinéens choisissent des destinations académiques, notamment le Sénégal, qui est souvent reconnu pour la qualité de formation et ses opportunités. Au cœur de cette dynamique se trouve l’Amicale des Élèves, Étudiants et Stagiaires Guinéens au Sénégal, créée en 1960. Pour savoir le rôle central de l’amicale dans l’intégration et l’accompagnement des étudiants et stagiaires guinéens. Dialogue Migration s’est entretenu avec Monsieur Mamadou Djouldé DIALLO, président de cette organisation.

Qui est Mamadou Djouldé DIALLO, le président de l’amicale ?

Mamadou Diouldé DIALLO, est un jeune doctorant en 2e année en analyse statistique et application. Titulaire d’un Master en mathématiques appliquées spécialité analyse numérique à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar et d’un autre Master en systèmes complexes à l’école supérieure polytechnique de Dakar. Il est également le président de l’Amicale des Élèves, Étudiants et Stagiaires Guinéens au Sénégal depuis le 23 février 2025.

Un espace de soutien et d’intégration 

Créée en 1960, l’amicale des étudiants et stagiaires guinéens au Sénégal a pour objectif de rassembler les étudiants guinéens et faciliter leur intégration dans le système éducatif sénégalais. De nos jours, la structure compte « environ plus de 3000 membres. ». Notre interlocuteur souligne que toutes les activités de l’AMICALE se déroulent dans les meilleures conditions. En plus, le rapport entre « l’organisation et les autorités guinéennes basées au Sénégal se passe bien », comme nous le confie Mamadou Djouldé DIALLO. Il rajoute : « Nous entretenons une bonne relation avec les autorités consulaires guinéennes, qui nous soutiennent dans nos activités et nous aident à défendre les intérêts des étudiants. »

Plus loin, le président a apporté des détails sur le mode de fonction de la structure « L’Amicale fonctionne à travers un bureau exécutif national qu’on appelle souvent le grand bureau et plusieurs antennes dans les universités et instituts où chaque antenne à un président d’antenne qui est coordonné par le bureau national. » Et, pour renforcer le système de fonctionnement, des réunions mensuelles entre le bureau central et les présidents d’antennes des assemblées générales sont souvent organisées à travers des tournées dans les différentes antennes.

‎Aujourd’hui, « l’amicale est la principale organisation représentative des élèves, étudiants et stagiaires guinéens au Sénégal. » souligne le président, tout en précisant qu’elle regroupe la majorité des établissements d’enseignement supérieur fréquentés par les guinéens et agit en leur nom « auprès des autorités et partenaires. »

Cependant, il reste encore à faire, car il est possible qu’il existe des étudiants qui ne sont pas encore membres ou qui ne connaissent pas l’organisation en question, mais, « Nous faisons de notre mieux pour les atteindre et les inclure. » précise Monsieur Mamadou Djouldé.

Protection et accompagnement des droits des étudiants et stagiaires guinéens au Sénégal

Pour protéger les étudiants et stagiaires guinéens au Sénégal, l’amicale intervient à plusieurs niveaux, notamment l’assistance juridique et administrative, médiation en cas de conflit, aide à l’intégration, soutien psychologique, et plaidoyer auprès des autorités guinéennes et sénégalaises. Pour faciliter davantage ce travail, il a été question de mettre en place des cellules d’écoute au sein de certaines antennes.

Quant à leur intégration, chaque année l’amicale « organise une journée d’accueil et d’orientation pour les nouveaux arrivants. » mentionne le président.  Pour maintenir et rendre durable les échanges, « des groupes de discussion comme WhatsApp a été créé à cet effet. Des tuteurs étudiants et des représentants locaux accompagnent aussi les nouveaux pour faciliter leur installation et leur intégration académique et sociale. »

Quelle suite, après les études au Sénégal ? 

En ce qui concerne le retour des étudiants guinéens dans leur pays, le président de l’amicale précise que « Les tendances varient. Certains rentrent pour contribuer au développement national, d’autres poursuivent leur carrière ou études ailleurs, notamment pour des raisons professionnelles ou académiques. » Toutefois, beaucoup restent attachés à leur pays d’origine et envisagent un retour à moyen ou long terme.

Il affirme que chaque année « Nous accueillons entre 150 à 200 nouveaux étudiants guinéens, répartis entre les différentes universités publiques et privées du Sénégal. » Selon l’estimation fournie par l’amicale à travers le recensement interne, le nombre d’étudiants et stagiaires guinéens au Sénégal s’élève à « environ 300. » Ce chiffre peut varier légèrement selon les années et les institutions, précise le président. C’est pourquoi, il est prévu un nouveau recensement pour faire une mise à jour des données.

Des défis à surmonter

Comme toute entité, l’amicale est aussi confrontée à des difficultés, déplore le président « Notre plus grande difficulté aujourd’hui reste le logement des étudiants guinéens, surtout ceux qui arrivent pour la première fois au Sénégal. Les coûts de location sont élevés et beaucoup se retrouvent dans des conditions précaires. Malheureusement, l’amicale ne bénéficie d’aucune subvention de la part de l’État guinéen, ce qui complique davantage notre capacité à offrir un accompagnement matériel ou financier. Nous fonctionnons principalement grâce aux cotisations de nos membres, aux partenariats ponctuels, et à la solidarité entre étudiants. » conclut-il.